Tahiti Infos

Nouvelle Calédonie: Mort de Léopold Jorédié, ancien leader indépendantiste


Phioto archives AFP: 24 juillet 88, Léopold Jorédié ( D) en compagnie de Jean Marie Tjibaou
Phioto archives AFP: 24 juillet 88, Léopold Jorédié ( D) en compagnie de Jean Marie Tjibaou
NOUMÉA, 8 septembre 2013 (AFP) - Léopold Jorédié, ancien responsable politique indépendantiste proche de Jean-Marie Tjibaou, est décédé en Nouvelle-Calédonie à l'âge de 66 ans, a-t-on appris dimanche de source politique.

M.Jorédié, qui était retiré de la scène politique locale, souffrait d'une grave maladie à laquelle il a succombé à l'hôpital Gaston Bourret de Nouméa, ont indiqué des proches.

Membre de l'Union Calédonienne (UC), parti du FLNKS, Léopold Jorédié a été un compagnon de route de Jean-Marie Tjibaou, leader emblématique assassiné en 1989.

Entré en politique dans les années 1970, ce Kanak originaire du village de Canala (côte est) a été une figure de la lutte pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, lors des violences qui ont secoué l'archipel dans les années 1980.

Durant cette période, il s'était beaucoup engagé dans les actions de terrain, notamment à Canala théâtre de multiples incidents, incarnant une ligne radicale du mouvement indépendantiste.

Après le drame de la grotte d'Ouvéa en mai 1988, il n'avait pas accepté que Jean-Marie Tjibaou signe le 26 juin 1988 les accords de Matignon, sous l'égide de Michel Rocard, et qu'il échange une poignée de main avec Jacques Lafleur, chef de file des anti-indépendantistes.

Dans une interview au journal Le Monde, M. Jorédié avait déclaré dans une citation restée célèbre en Nouvelle-Calédonie: "l'esclave a accepté de serrer la main de son maitre".

Cet homme souriant avait ensuite progressivement reconnu les vertus de ces accords de paix et il était devenu en 1989 le premier président de la Province nord, issue de la nouvelle organisation politique et institutionnelle du pays.

Il a occupé ce poste jusqu'en 1995, suscitant une série de controverses autour de sa gestion de l'argent public - il avait été condamné pour ingérence en 2001 - ou de liens trop étroits avec la droite.

Ainsi en 1997, il avait été exclu de l'Union Calédonienne et avait fondé un mouvement dissident avec quelques proches, la Fédération des comités de coordination indépendantistes.

En 1999, Léopold Jorédié avait obtenu la vice-présidence du premier gouvernement de l'accord de Nouméa (1998), s'attirant les foudres des indépendantistes du FLNKS.

Maire de Canala de 1989 à 1995, Léopold Jorédié siégeait toujours au conseil municipal du village.

Rédigé par () le Dimanche 8 Septembre 2013 à 16:27 | Lu 449 fois