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Nouveau tracé pour la Route du sud


René Temeharo et Jean-Christophe Bouissou ont annoncé lundi lors d'une conférence de presse conjointe la décision du gouvernement d'abandonner le tracé actuel de la Route du sud. Une étude est en cours pour redéfinir son itinéraire.
René Temeharo et Jean-Christophe Bouissou ont annoncé lundi lors d'une conférence de presse conjointe la décision du gouvernement d'abandonner le tracé actuel de la Route du sud. Une étude est en cours pour redéfinir son itinéraire.
Tahiti, le 13 janvier 2020 - La décision a été prise lundi en conseil interministériel de redéfinir le tracé de la Route du sud. Le projet actuel d'itinéraire de cet axe routier de dégagement entre Punaauia et Taravao est définitivement abandonné.
 
"Nous allons tout faire pour nous entendre avec la commune et les associations", a affirmé le ministre de l’Equipement René Temeharo, lundi à l’issue d’un conseil interministériel où a été acté l’abandon du projet d’itinéraire actuel de la Route du sud. Ce tracé prévoit de relier la Punaruu à Taravao, sur une distance de 43 kilomètres par une route de dégagement à quatre voies aménagée en fond de plaine, au pied des montagnes, sur une emprise de 60 mètres, talus inclus.

"Nous abandonnons le tracé actuel. Nous allons mener d’autres études pour redéfinir d’ici le mois de juillet ce projet tant attendu pour le développement de nos communes et dans l’intérêt général", a expliqué René Temeharo.

L’étude pour un nouveau tracé devrait être conduite dans le courant du second trimestre avec des propositions attendues pour le mois de juillet 2020, plus à flanc de montagne. "Plus on monte, plus l’impact budgétaire sera important", a souligné René Temeharo à propos de ce vaste projet d'aménagement. Une réalisation d'ampleur dont l’investissement était estimé jusqu’à présent à près de 180 milliards de Fcfp (1,5 milliard d’euros), selon Jean-Christophe Bouissou.

"La sagesse oblige maintenant à ce que l’on mène des discussions et que l’on révise le tracé de route tel que c’est souhaité", ajoute Jean-Christophe Bouissou, le ministre en charge de l’Aménagement. A Paea, le projet de Route du sud dans sa première version avait suscité un fort rejet de la part des riverains et de la commune, lors de l’exposé du projet de révision du Plan général d’aménagement de la commune (PGA) et de l’enquête publique qui avait suivi courant septembre dernier. "Nous allons reprendre ce tracé de route et voir avec les propriétaires fonciers quel est le nouveau tracé qui pourrait être mis en œuvre", explique Jean-Christophe Bouissou.

Interrogé lundi à la mi-journée en marge de ses vœux à la presse, le président Edouard Fritch affirme, en dépit de ce contre-temps, son ambition de voir ce projet routier se réaliser : "(…) effectivement, il faut trouver une solution qui réponde aux attentes des populations. Mais il ne s’agit pas d’un enterrement. Pas du tout."    

Le "tracé" abandonné de Route du sud prévoyait de relier la Punaruu à Taravao, sur une distance de 43 kilomètres par une route de dégagement à quatre voies aménagée en fond de plaine, au pied des montagnes, sur une emprise de 60 mètres, talus inclus.
Le "tracé" abandonné de Route du sud prévoyait de relier la Punaruu à Taravao, sur une distance de 43 kilomètres par une route de dégagement à quatre voies aménagée en fond de plaine, au pied des montagnes, sur une emprise de 60 mètres, talus inclus.

Le collectif Mata Atea toujours opposé

Le collectif Mata Atea des riverains de Paea opposés à la Route du sud a réagi lundi, à l’annonce faite par le ministre de l’Equipement de l’abandon du tracé actuel de ce projet routier et l’annonce d’une étude chargée de définir un nouvel itinéraire, dans un cadre plus consensuel avec les propriétaire terriens.

Par le truchement de son président, Gilles Parzy, et de l’association Faste (Fenua Action Santé-terre-éducation) à laquelle il est affilié, le collectif Mata Atea estime que ce "nouveau recul" est une "tentative gouvernementale d’endormissement des populations les plus concernées pendant la période électorale des municipales".
Pour Gilles Parzy, la position du collectif Mata Atea demeure inchangée : l’investissement prévu pour la Route du sud doit être orienté "seulement sur l’amélioration de l’existant (RT1 route de ceinture) et la décentralisation économique, sanitaire, éducative et institutionnelle". En outre, "aucun tracé de route supplémentaire autre que vers les vallées pour les planter, les développer et soutenir ainsi un vrai développement" ne saurait être envisagé dans un contexte où le Pays doit privilégier "la décentralisation et la continuité-égalité territoriale".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 13 Janvier 2020 à 14:15 | Lu 8778 fois