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"Nous serons au rendez-vous de cette belle fête populaire"


Tahiti, le 24 mai 2024 – Alors que l'épreuve de surf des Jeux olympiques débutera le 27 juillet à Teahupo'o, le colonel Grégoire Demézon revient sur le dispositif qui sera mis en place par la gendarmerie pour remplir quatre “grandes fonctions opérationnelles” : “l’ordre public, la sécurité nautique, la police judiciaire et l’intervention.”

Quel bilan tirez-vous des opérations “place nette” menées en Polynésie mises en place dans le cadre du plan zéro délinquance pour les Jeux olympiques décidé par le ministre de l’Intérieur et des outre-mer ?

“Trois opérations Place nette ont été menées sur le territoire. La première, en décembre 2023 a ciblé les infractions à la législation sur les stupéfiants. Elle s’est traduite par l’audition de 158 personnes en qualité de mis en cause ou sous le régime de la garde à vue, la destruction de plus de 6000 pieds de cannabis et la saisie de 4,45 kg d’herbe de cannabis. La seconde portait sur la répression de la délinquance environnementale. Au total, 99 contraventions avaient été établies et 60 délits constatés. Sur la partie délits, 66 mis en cause avaient été identifiés, dont cinq placés en garde à vue. Enfin, en mars 2024, une troisième opération portant sur la lutte contre les stupéfiants avait notamment permis la destruction de plus de 5300 pieds de cannabis et la saisie de 2,8 kg d’herbe de cannabis. Au plan judiciaire,189 personnes avaient été mises en cause pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et 17 placées en garde à vue. Cette opération avait également permis la fermeture de quatre sites internet offrant des produits stupéfiants à la vente. C’est donc, vous le voyez, une action déterminée qui a été conduite sur les six derniers mois pour avoir un impact significatif sur la délinquance.”
 
À l'approche de l'épreuve olympique de surf qui se déroulera début août, pourriez-vous revenir sur le dispositif qui va être mis en place par la gendarmerie ?

“Durant ces épreuves, la gendarmerie assumera les missions qui sont traditionnellement les siennes : recueillir et exploiter le renseignement ; assurer l’ordre et la sécurité publique ; enquêter lorsque des infractions viennent à être commises ; et intervenir chaque fois que la situation le justifie. À l’été 2024, nous conduirons donc une manœuvre d’ordre public, dont l’objectif essentiel sera d’assurer la gestion des flux, à terre comme en mer, pour éviter l’engorgement des sites terrestres et maritime de compétition et permettre ainsi aux épreuves de se dérouler dans les meilleures conditions de sécurité. Au total, ce sont 250 gendarmes qui seront mobilisés pendant toute cette période autour de quatre grandes fonctions opérationnelles : l’ordre public ; la sécurité nautique ; la police judiciaire ; et l’intervention. Je tiens donc à le dire clairement : en matière de sécurité, nous serons au rendez-vous de cette belle fête populaire que seront les Jeux olympiques. Parmi ces 250 gendarmes, une compagnie de réservistes sera spécifiquement mise en place. C’est là un point important. En effet, lors de sa venue en août dernier, le ministre avait annoncé le doublement des effectifs de la réserve opérationnelle de la gendarmerie d’ici les Jeux olympiques. Cette annonce s’est désormais traduite dans les faits : les effectifs de la réserve opérationnelle ont été portés à 200 réservistes. Enfin, la brigade mobile de Moorea récemment créée sera pour l’occasion déployée à Teahupo’o avec son ‘Gend Truck’ afin d’offrir localement une capacité de déposer plainte sur le site olympique.”
 
Vous avez pu tester ce dispositif à l'occasion de la Tahiti Pro qui se déroule actuellement, qu'est-il ressorti de ce test ?

“La Tahiti pro est toujours en cours mais cet événement est pour nous la deuxième occasion, après les épreuves du mois d’août, de tester notre dispositif, principalement dans deux composantes : la sécurité nautique et les procédures au sein de notre poste de commandement. Au total, rien que sur la partie nautique, la gendarmerie va mobiliser huit embarcations, trois jet skis et une trentaine de pilotes. L’objectif est donc que chacun puisse se familiariser avec les particularités du plan d’eau, avec les différentes missions qui leur seront confiées et avec les points de contrôle qui seront à appliquer. Mais ces patrouilles nautiques sont également l’occasion de sensibiliser les usagers habituels ou occasionnels qui naviguent sur ce secteur aux règles mises en place dans le cadre de l’arrêté de la DPAM réglementant la circulation sur l’eau, voire de verbaliser les comportements déviants. Au niveau du poste de commandement on teste les procédures radio, on fait des exercices pour tester différents scénarios, on prépare les éléments de reporting. Bref, cette épreuve est pour nous une sorte de répétition générale qui est très importante. On va capitaliser sur l’expérience acquise pendant ces deux tests. C’est véritablement le début de l’opération ‘Jeux olympiques’ qui va durer de fin mai à début août.”
 
Comment se déroulera le passage de la flamme olympique sur le territoire ? 

“Vous le savez, la flamme olympique parcourra l’île de Tahiti le 13 juin prochain. Le parcours prévoit une dizaine de segments répartis sur les différentes communes. La gendarmerie sera responsable de l’ordre et de la sécurité publique dans l’ensemble des communes traversées qui sont placées dans sa zone de compétence d’une part et elle assurera d’autre part, en collaboration avec la police nationale, la sécurisation du convoi de la flamme proprement dit. Au total, entre le convoi et les dispositifs territoriaux, ce sont plus de 230 gendarmes qui seront mobilisés. En lien avec les communes et notamment l’ensemble des polices municipales, avec les organisateurs et avec l’ensemble des services de l’État et du Pays, nous serons pleinement mobilisés ce jour-là pour que le relais de la flamme en Polynésie soit une belle fête à hauteur du caractère exceptionnel de l’événement.”

 


Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 24 Mai 2024 à 07:05 | Lu 1963 fois