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Nickel: l'Etat valide le charbon pour la future centrale de la SLN (Eramet)


Nickel: l'Etat valide le charbon pour la future centrale de la SLN (Eramet)
NOUMÉA, 29 septembre 2013 (AFP) - Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a annoncé dimanche que le gouvernement validait l'option du charbon pour la future centrale électrique de la Société Le Nikel (SLN) à Nouméa, malgré les réticences des élus locaux.

"Le charbon est la solution la plus rentable et la plus efficace du point de vue de l'environnement. Ce choix est le meilleur et il est confirmé", a déclaré M. Lurel, à l'issue d'une visite de cette usine métallurgique, située à l'entrée de Nouméa.

Il a cependant attiré l'attention des dirigeants du site, filiale du groupe minier français Eramet, sur le traitement des "cendres et les émissions de CO2" qu'il faudra "compenser".

A la demande de la député Sonia Lagarde (UDI), le gouvernement avait missionné des experts en Nouvelle-Calédonie afin d'évaluer si des solutions alternatives au charbon étaient envisageables pour cette centrale, prévue pour 2018 et qui suscite la grogne des élus locaux et des associations écologiques.

Dans un premier temps, la SLN avait évoqué la construction d'une centrale au gaz, moins polluante, avant de changer son fusil d'épaule pour des raisons économiques et techniques.

"Un jour, ils nous ont dit, le gaz ce n'est pas possible, ça coûte trop cher. C'est incroyable qu'à la SLN, on ne sache jamais où on va", a déploré dimanche Harold Martin, président du gouvernement calédonien.

Opérateur historique du nickel calédonien, la SLN, qui produit environ 55.000 tonnes de métal par an, tourne actuellement avec une centrale électrique au fioul vieillissante et polluante.

Quand les vents sont mal orientés, des pics de pollution au dioxyde de souffre, atteignant parfois le double de la norme maximale autorisée, sont observés à Nouméa.

Reconnaissant que l'industriel a fait des efforts ces dernières années, Jean Lèques, maire de Nouméa, réclame sans succès l'utilisation exclusive de fioul à très basse ou à très très basse teneur en souffre, plus onéreux.

A cause du repli des cours du nickel et d'un coût de production élevé, la SLN perdrait, selon des sources concordantes, environ 20 millions d'euros par mois.

"En effet, on perd de l'argent. Il faut que nous fassions des progrès et la centrale au charbon va nous permettre de faire une économie substantielle sur notre cash-cost", a déclaré à l'AFP, Pierre Gugliermina, directeur général de la SLN.

cw/dpn

Rédigé par () le Dimanche 29 Septembre 2013 à 15:18 | Lu 826 fois