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Nelle-Calédonie: L'UMP condamne des propos de M. Lurel sur la "Kanaky"


Nelle-Calédonie: L'UMP condamne des propos de M. Lurel sur la "Kanaky"
NOUMEA, 1 août 2012 (AFP) - Le Rassemblement-UMP a qualifié mercredi à Nouméa de "provocation" l'emploi du terme "Nouvelle-Calédonie Kanaky" par le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, pour désigner l'archipel en cours de décolonisation.

"Les membres de ce gouvernement s'intéressent à l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, de la Kanaky", a déclaré M. Lurel aux Nouvelles Calédoniennes, à l'issue d'un entretien à Paris avec le président indépendantiste de la province nord, Paul Néaoutyine.

"On dit Nouvelle-Calédonie mais c'est connoté. Je dis ça pour respecter toutes les parties. (...) Je pense qu'il y a suffisamment de sagesse en Nouvelle-Calédonie-Kanaky pour comprendre", a ajouté M. Lurel.

Le Rassemblement-UMP a "condamné fermement cette prise de position", estimant que le ministre "a pris publiquement parti pour les idées indépendantistes, minoritaires".

"Le R-UMP met en garde le gouvernement socialiste: nous combattrons toute proposition unilatérale, qui irait à l'encontre du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France", a déclaré devant la presse Gaël Yanno, adjoint au maire de Nouméa et ancien député battu en juin.

En vertu de l'accord de Nouméa (1998), un processus de décolonisation par étapes est en place en Nouvelle-Calédonie, avant un référendum d'autodétermination qui devrait être organisé entre 2014 et 2018.

Cet accord prévoit que l'archipel se dote de signes identitaires "reflétant l'identité kanak et le futur partagé entre tous". L'hymne, la devise et un nouveau graphisme pour les billets de banque ont fait consensus.

En revanche, le choix de deux drapeaux, tricolore et kanak, soutenu par l'ancien président Nicolas Sarkozy, le R-UMP et une partie des indépendantistes a nourri la polémique. Ce double pavoisement a été mal accepté par l'électorat du R-UMP, durement sanctionné aux dernières législatives.

Ultra-sensible, le dossier du nouveau nom de la Nouvelle-Calédonie n'a jusqu'alors pas été ouvert par les dirigeants locaux.

cw/il

Lurel juge que "ce n'est pas un gros mot de parler de kanak"

Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a déclaré mercredi que ce n'était "pas un gros mot de parler de kanak", après l'émoi suscité par son emploi du terme "Nouvelle-Calédonie Kanaky" pour désigner l'archipel en cours de décolonisation.

"Je suis vraiment étonné par une tempête dans un verre d'eau", a déclaré M. Lurel dans la cour de l'Elysée, après que l'UMP calédonienne a qualifié de "provocation" le fait qu'il emploie cette expression, qualifiée de "prise de position" pour "les idées indépendantistes".

"En quoi est-ce un gros mot que de parler de Kanak?", s'est interrogé le ministre, à l'issue du séminaire gouvernemental convoqué par François Hollande.

"Il y a un nom, c'est la Nouvelle-Calédonie, mais il y en d'autres, puisque dans l'accord de Nouméa on parle de +l'identité kanak+. Alors je dis oui, la Kanaky, et il faudra bien choisir un nom commun", a dit M. Lurel.

"Je ne prends pas parti, le gouvernement ne prend pas parti, c'est à eux (les Calédoniens) de trouver" un nom commun, a-t-il encore dit.

"La position de l'Etat en l'espèce, c'est l'accord de Nouméa, rien que l'accord de Nouméa", a insisté M. Lurel.

En vertu de ce texte de 1998, un processus de décolonisation par étapes est en place en Nouvelle-Calédonie, avant un référendum d'autodétermination qui devrait être organisé entre 2014 et 2018.

Cet accord prévoit que l'archipel se dote de signes identitaires "reflétant l'identité kanak et le futur partagé entre tous". L'hymne, la devise et un nouveau graphisme pour les billets de banque ont fait consensus.

Ultra-sensible, le dossier du nouveau nom de la Nouvelle-Calédonie n'a en revanche toujours pas été ouvert par les dirigeants locaux.

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Rédigé par AFP le Mardi 31 Juillet 2012 à 21:55 | Lu 2029 fois