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N-Calédonie: six interpellations pour des violences contre l'usine Vale


Nouméa, France | AFP | mardi 04/01/2021 - Six personnes, dont un mineur, ont été interpellées en Nouvelle-Calédonie après de récentes exactions contre l'usine de nickel du brésilien Vale dont la reprise soulève la polémique, a indiqué mardi le parquet de Nouméa.         

Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre "d'une enquête en flagrance suite aux multiples atteintes à l'intégrité physique des forces de l'ordre assurant la sécurité des lieux ainsi que des destructions volontaires" commises entre le 1er et le 4 janvier, a indiqué le procureur Yves Dupas dans un communiqué.      

Il a précisé que ces faits relevaient "d'une organisation structurée" et que sur place les enquêteurs avaient entre autres saisi "5 cocktails Molotov, un sac de clous de 25 centimètres, une hache, 5 lance-pierres, 4 couteaux et 3 marteaux".      

Le 23 décembre, un homme de 37 ans avait écopé de 10 mois de prison pour avoir tiré, sans les blesser, sur des gendarmes sécurisant ce site industriel, au sud de l'archipel.       

Depuis plusieurs semaines, il est la cible permanente d'incendies, de destructions et d'intrusions commis par des opposants à sa reprise par un consortium calédonien et international, au sein duquel figure le négociant en matières premières suisse, Trafigura.       

Ils sont réunis au sein du collectif "usine du sud: usine pays" et de l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN), avec le soutien des indépendantistes du FLNKS, qui condamnent cependant les violences.       

L'usine, classée Seveso 2, est à l'arrêt depuis le 10 décembre après avoir été prise d'assaut par des émeutiers en camions. Elle est depuis sous la surveillance des forces de l'ordre et seuls 400 des 1.250 employés sont sur place pour assurer la maintenance.      

"Les manœuvres d'intimidation et d'insultes depuis l'extérieur se poursuivent quotidiennement envers les employés", a également indiqué dans un communiqué la direction de Vale-NC alors que de nouveaux sabotages ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.       

"Les Loyalistes", coalition non-indépendantiste majoritaire, ont "fermement condamné ces agissements et ont demandé à l'Etat de maintenir les effectifs nécessaires afin de rétablir l'ordre".       

Fin décembre, à l'instar du parti de centre-droit Calédonie Ensemble, le FLNKS a demandé à l'Etat "de prendre provisoirement le contrôle" de l'usine, adossée au riche gisement de Goro, "afin de donner du temps pour trouver un consensus".        

Cette option aurait été écartée par l'Etat mais les échanges avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, devraient se poursuivre cette semaine.

le Mardi 5 Janvier 2021 à 04:06 | Lu 395 fois