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N-Calédonie: mesures pour sécuriser une route théâtre de violences récurrentes près de Nouméa


Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont annoncé des mesures mardi pour tenter de sécuriser la route qui longe le territoire de la tribu de Saint-Louis, en proie à des exactions récurrentes depuis la mort d'un jeune tué par un gendarme fin octobre.  
Les violences dans cette communauté kanak de 1.400 habitants située sur la commune de Mont-Doré, en banlieue de Nouméa, ont débuté après que William Decoiré, un évadé de prison de 23 ans, a été tué par un gendarme le 29 octobre alors qu'il fonçait sur un autre gendarme au volant d'une camionnette. 
Depuis, des jeunes cherchent vengeance et multiplient les actions violentes sur cette portion de route, surnommée "le couloir de la mort" par les habitants de Mont-Doré.  
Fin janvier, trois gendarmes ont été blessés, un automobiliste a été touché à la tête par un jet de pierre tandis qu'un autre, visé par plusieurs tirs, a échappé de peu à la mort, une balle lui ayant frôlé le visage. 
Après une semaine d'interdiction, le haut-commissaire, Thierry Lataste, a décidé  de "permettre à nouveau" à partir de lundi soir la circulation sur cet axe durant la nuit. 
Un important dispositif de gendarmerie avec des véhicules blindés reste néanmoins mobilisé "pour intervenir à tout moment si nécessaire", indique-t-il dans un communiqué. 
Des mesures "particulières" en vue de la rentrée scolaire le 13 février et de l'ouverture à cette occasion du nouveau lycée du Mont-Doré ont fait l'objet mardi d'une réunion de travail entre l'Etat et les collectivités. 
Parallèlement, la province Sud a entamé mardi des opérations de "débroussaillage" et "d'élagage" de part et d'autre de la route de Saint-Louis et lancé un appel à marché de 100 millions CFP (830.000 euros) pour améliorer l'éclairage, afin d'empêcher les fauteurs de trouble de se camoufler. 
La collectivité a en outre mis en place "une cellule d'assistance psychologique" pour les victimes et "une logistique de transport par hélicoptère" pour les urgences médicales en cas de nouveau blocage. 
"Nous sommes face à des individus dont le but est de tuer un gendarme, qui utilisent des armes de guerre pour arriver à leur terrible dessein", a déclaré vendredi le haut-commissaire. Dans le cadre des enquêtes en cours 11 individus ont été incarcérés, 10 sont sous contrôle judiciaire et 12 autres en attente de mise en examen, a-t-il précisé.

avec AFP

Rédigé par RB le Mardi 7 Février 2017 à 06:30 | Lu 844 fois