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N-Calédonie: Bel promet la "grande attention" du Sénat


NOUMÉA, 13 novembre 2013 (AFP) - Le président du Sénat, Jean-Pierre Bel (PS), a promis mercredi aux élus de Nouvelle-Calédonie que le Sénat porterait une "grande attention" à l'évolution institutionnelle de l'archipel qui décidera entre 2014 et 2018 du maintien ou pas de liens avec la France.

"Le Sénat suit avec une grande attention l'évolution de la Nouvelle-Calédonie, car il a conscience que se joue ici, sur cette terre, le destin d'un peuple", a-t-il déclaré lors d'une séance solennelle au Congrès de ce territoire, où un processus dedécolonisation est en cours.

Ici "s'écrit une page d'histoire, que nous voulons exemplaire et sereine", a ajouté M. Bel.

La président du Sénat est arrivé mardi soir à Nouméa, pour une visite de trois jours, en provenance d'Australie où il a participé aux cérémonies du 11 novembre.

Sa visite officielle, la première d'un président du Sénat en Nouvelle-Calédonie, intervient après celle du Premier ministre, en juillet, et celle de Jean-Jacques Urvoas, le président PS de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, à la tête d'une mission parlementaire, en septembre, et après plusieurs séjours de Victorin Lurel, le ministre (PS) des Outre-mer.

Ces déplacements illustrent l'importance des échéances électorales qui se profilent dans l'archipel.

En mai 2014, des élections territoriales ouvriront le dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), au cours duquel un référendum d'autodétermination doit avoir lieu.

"Dans le strict respect de l'impartialité, l'Etat s'en tiendra à l'application de l'accord de Nouméa, en restant ouvert à toute solution qui rassemblerait toutes les parties et appellerait une modification de la constitution", a déclaré le président de la haute assemblée.

Pour éviter un vote abrupt "pour ou contre l'indépendance", un statut alternatif, entre autonomie et indépendance totale, pourrait avoir été élaboré et soumis aux Calédoniens, ce qui nécessiterait une modification de la loi organique de l'accord de Nouméa. Les indépendantistes kanak se montrent néanmoins frileux envers cette option.

Lors de son discours, Jean-Pierre Bel a rendu un hommage appuyé au leader "caldoche" Jacques Lafleur et à son homologue kanak Jean-Marie Tjibaou, qui en 1988 ont ramené la paix dans l'île, en signant les accord de Matignon.

"Ces grands hommes nous ont laissé un héritage inestimable: un esprit de paix et de réconciliation qui permet de construire" a-t-il affirmé. M. Tjibaou a été assassiné en 1989 par un indépendantiste radical et M. Lafleur est décédé en 2010.

Mercredi, M. Bel a visité l'usine de nickel Koniambo, dans le nord. Il se rendra jeudi sur la tombe de Jean-Marie Tjibaou et à Maré, dans les îles Loyauté.

Rédigé par () le Mardi 12 Novembre 2013 à 21:31 | Lu 208 fois