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N-Calédonie : 20 ans pour le bourreau de Maureen, battue à mort en 2019


Nouméa, France | AFP | mardi 07/07/2020 - Marcel Pimé, un homme de 38 ans sans emploi, a été condamné mardi à 20 ans de prison par la cour d’assises de Nouméa, pour avoir battu à mort sa compagne Maureen dans la nuit du 11 au 12 février 2019 à Houaïlou en Nouvelle-Calédonie.

Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocat général qui avait demandé la peine maximale pour le chef de coups mortels aggravés, retenu contre l’accusé. La condamnation est assortie d'une peine de sûreté des deux tiers.

Elle est intervenue à l’issue d’un procès de deux jours, qui a mis en lumière la personnalité "ultra-violente, explosive et ombrageuse" de Marcel Pimé, mutique à l’audience ou se contentant de répondre "je sais pas, c’est pas ma faute" aux questions du président, Eric Fournié.

Le soir du 11 février 2019, dans la tribu de Karovin à Houaïlou (côte est), Marcel Pimé a commencé à frapper sa compagne Maureen Dioposoi à coups de poing et de pied, au prétexte qu’elle avait fumé la dernière cigarette. Maureen, âgée de 28 ans, était alors partie en chercher en voiture mais avait eu un accident à faible vitesse quelques dizaines de mètres en contrebas.

Son compagnon, qui avait bu une bouteille entière de whisky et fumé de nombreux joints de cannabis, l’a ensuite forcée à pousser le véhicule pour le ramener à la maison puis s’est acharné sur elle, la rouant de coups avec "un morceau de bois de 80 centimètres", "la piquant" avec un couteau et la frappant violemment avec des fils électriques.

Marcel Pimé avait attendu plusieurs heures avant d’appeler ses parents voyant qu'elle "ne se réveillait pas" et il avait pris la fuite à l'arrivée des gendarmes, avant d'être arrêté le 4 mars.

Selon l'autopsie, la victime d'1,53 m et 45 kilos a succombé à une perforation du poumon gauche par une côte fracturée. Après "une lente agonie", a souligné l’avocat général dans son réquisitoire.

Au moment des faits, Marcel Pimé était recherché par la gendarmerie suite à une plainte déposée en février 2017 par sa compagne, qui avait raconté "avoir reçu 10 gifles, été trainée par les cheveux et perdu connaissance à deux reprises après que son compagnon lui eût maintenu la tête dans une bassine remplie d’eau".

Tous les témoins cités par l’accusation ont raconté les humiliations, oups de chaine, privations de nourriture et de liberté endurés par la victime. Ses deux précédentes compagnes ont évoqué des calvaires similaires.

le Mardi 7 Juillet 2020 à 07:18 | Lu 795 fois