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Municipales : les perles de la campagne électorale


A Punaauia, les candidats s'affichent en double aux électeurs espérant sans doute être mieux vus !
A Punaauia, les candidats s'affichent en double aux électeurs espérant sans doute être mieux vus !
PAPEETE, vendredi 14 mars 2014. A 8 jours du premier tour des élections municipales 2014, et alors que la campagne officielle n’est lancée que depuis lundi, voici un petit florilège -non exhaustif- d’infos croustillantes, ou scandaleuses en provenance de nos candidats et de leurs programmes. En pole position de ce relevé d’anecdotes sur la campagne électorale des municipales, la situation du maire sortant et candidat à Tematangi. Condamné mardi par le tribunal correctionnel de Papeete, à 30 mois de prison ferme et à cinq ans d’inéligibilité pour avoir tabassé au point de le rendre handicapé, son demi-frère, sa candidature reste néanmoins valable. Elle a été validée avant cette condamnation le privant de ses droits civiques. Aberahama Fariki été incarcéré ce jeudi soir à la prison de Nuutania : les gendarmes ayant été le chercher sur l’atoll, dépourvu de piste d’atterrissage, en hélicoptère. La situation est cocasse, mais ce n’est pas une première en Polynésie on a déjà vu, en 2008 à Mahina, un maire être élu du fin fond de sa cellule !

Plus classique, et malheureusement très largement partagée entre les candidats, l’ignorance du montant des budgets municipaux des communes qu’ils veulent conquérir. Or, le budget annuel des communes est le socle inévitable sur lequel se base toute la politique que les élus municipaux peuvent enclencher. Sans argent, aucune action n’est possible. La réponse des candidats qui ne sont pas aux affaires est souvent la même : «tant que je ne suis pas élu, je ne peux pas savoir », ou pire « c’est une information à laquelle je n’ai pas accès». Les budgets municipaux sont pourtant exprimés dans les délibérations de la commune et leur libre consultation, par n’importe quel citoyen, est un droit pour tous, dans les mairies. Cette ignorance est déjà contestable pour des candidats qui ne participent pas actuellement aux affaires de la commune, mais elle devient carrément dérangeante, quand des maires sortants sont tout aussi incapables de fournir ces chiffres !

Conséquence directe de ce manque d’informations sur les budgets disponibles pour leurs communes, les programmes alléchants des candidats ne sont pas –ou à quelques rares exceptions près- chiffrés. Ainsi, certains programmes s’ils étaient réellement mis en œuvre demanderaient au moins deux, voire trois mandats pour être exécutés jusqu’à leur terme. Au chapitre des perles encore, les annonces de candidats de favoriser –voire même de garantir pour certains- l’emploi local dans leurs communes sur de futurs projets de développement qui vont s’y établir. Sauf que cette promesse électorale n’est absolument pas réalisable au regard du droit. D’ici la soirée du 30 mars et la proclamation des résultats définitifs de ces municipales 2014, d’autres perles viendront certainement alimenter notre album souvenir.


Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 14 Mars 2014 à 09:04 | Lu 3393 fois