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Moruroa E Tatou "dégoûté" par son expulsion de la place du 2-juillet-1966


Le monument à la mémoire du premier essai nucléaire en Polynésie française, sur le remblai du front de mer de Papeete
Le monument à la mémoire du premier essai nucléaire en Polynésie française, sur le remblai du front de mer de Papeete
PAPEETE, 11 juin 2014 - Le Conseil des ministres annule l’autorisation d’occupation temporaire du domaine public accordée à l’association Moruroa E Tatou sur le remblai de Toata.

L’association des anciens travailleurs du nucléaire y entretient depuis 2006 un site à la mémoire du premier essai atomique français en Polynésie, le 2 juillet 1966.

De place Jacques Chirac, le remblai qui fait face à l’avenue Pouvanaa’a Oopa avait été rebaptisé Place du 2-juillet-1966 en juillet 2011, par le président de l’époque, Oscar Temaru.

"C’est un site qui n’a pas vocation à commémorer le lancement de la première bombe. Il faut rappeler le soutien important de l’Etat français, lorsque M. Chirac était président. Cela a permis de réaliser un certain nombre d’aménagements conséquents et notamment le remblai sur le domaine maritime qui a permis de réaliser le beau jardin de Paofa", a justifié le porte-parole du gouvernement Marcel Tuihani, ce mercredi, insinuant un changement prochain du nom de ce site en Place Jacques Chirac.

"Pour le moment, il s’agit d’abroger l’affectation qui a été accordée à l’association Moruroa E Tatou, sur la petite emprise et que le Pays a décidé de récupérer, tout simplement". Il s'agit d'une parcelle "d'une quarantaine de mètres carrés tout au plus", précise aussi le ministre des Affaires foncières.

"Le grand chef a décidé et tout le monde baisse les yeux", a commenté sur un ton de déception Roland Oldham, contacté dans l’après-midi. Il énumère pour nous les déconvenues de son association depuis la constitution du gouvernement Flosse, en mai 2013 : le limogeage de Bruno Barrillot, la suppression du Conseil d’Orientation pour le Suivi des Conséquences des Essais Nucléaires (COSCEN), l’élimination du représentant de l’association au Conseil économique social et culturel, le CESC. "Je ne sais pas quoi dire : on est dégoûté".

"Ce site est un lieu de mémoire, il est connu des écoliers", continue le président de Moruroa E Tatou qui, comme chaque année depuis 2011 prévoit en juillet prochain une manifestation devant les ‘Unu du monument du 2-juillet-1966. "Nous avons la confirmation de la présence de représentants des églises coréennes".

Rédigé par JPV le Mercredi 11 Juin 2014 à 20:35 | Lu 3227 fois