Tahiti, le 18 septembre 2025 - Dans un discours musclé avec une tonalité assez neutre, le président du Pays, Moetai Brotherson a ouvert la session budgétaire jeudi à l’assemblée de la Polynésie française. Peu d’annonces en attendant que les textes fiscaux soient dévoilés, mais une solide attaque en règle envers l’ancien gouvernement.
Moetai Brotherson est passé ce jeudi en mode offensif lors de son discours d’introduction de la session budgétaire de l’assemblée de Polynésie française. Auréolé d’une année 2025 record, tant sur le plan des embauches que sur celui du tourisme, le président du Pays avait aussi oublié de ceindre l’écharpe de celui qui a fait parler de lui, à l’international, autant à Nice lors de l’Unoc, que récemment au Forum des Îles du Pacifique aux Îles Salomon où il a obtenu que le Forum de 2031 puisse se tenir au Fenua.
Attendu sur les propositions à venir, il a souhaité commencer son discours en réaffirmant sa volonté de “bâtir un avenir meilleur”. Et s’il a rappelé que “les chiffres ne font pas de politique”, il a tout de même été bien heureux, à la tribune, d’égrainer les bons indices constatés récemment dans les différents rapports de l’Institut de la statistique. Mais comme de nombreux observateurs, le président ne se leurre pas sur la pérennité de ces derniers. “Restons vigilants”, a-t-il conseillé, invitant même à faire œuvre de “prudence” compte tenu des incertitudes sur les évolutions du budget de l’État, sur la situation internationale, mais aussi en raison de la baisse d’activité liée à l’achèvement des chantiers de l’ancien gouvernement et au départ mitigé du sien sur le front des chantiers publics.
Moetai Brotherson est passé ce jeudi en mode offensif lors de son discours d’introduction de la session budgétaire de l’assemblée de Polynésie française. Auréolé d’une année 2025 record, tant sur le plan des embauches que sur celui du tourisme, le président du Pays avait aussi oublié de ceindre l’écharpe de celui qui a fait parler de lui, à l’international, autant à Nice lors de l’Unoc, que récemment au Forum des Îles du Pacifique aux Îles Salomon où il a obtenu que le Forum de 2031 puisse se tenir au Fenua.
Attendu sur les propositions à venir, il a souhaité commencer son discours en réaffirmant sa volonté de “bâtir un avenir meilleur”. Et s’il a rappelé que “les chiffres ne font pas de politique”, il a tout de même été bien heureux, à la tribune, d’égrainer les bons indices constatés récemment dans les différents rapports de l’Institut de la statistique. Mais comme de nombreux observateurs, le président ne se leurre pas sur la pérennité de ces derniers. “Restons vigilants”, a-t-il conseillé, invitant même à faire œuvre de “prudence” compte tenu des incertitudes sur les évolutions du budget de l’État, sur la situation internationale, mais aussi en raison de la baisse d’activité liée à l’achèvement des chantiers de l’ancien gouvernement et au départ mitigé du sien sur le front des chantiers publics.
Promesse de campagne
L’ouverture de la session budgétaire doit permettre au président du Pays de présenter le cap pour l’année à venir, et ce dernier n’est pas obligé de dévoiler l’ensemble du package législatif qui va accompagner les élus les deux prochains mois.
Pour cela, Moetai Brotherson a su jouer la montre en ne dévoilant que quelques points des réformes à venir sur le pouvoir d’achat et la vie chère. Le projet Tāmā’a maitai tout d’abord “pour venir soutenir le pouvoir d’achat d’une grande partie des classes moyennes et qui est en faveur de la consommation des produits locaux”.
Un autre projet sera présenté afin de faire baisser le prix d’un certain nombre de produits de consommation de la vie courante. Enfin, le gouvernement va présenter un projet de texte, inscrit dans le programme du Tavini aux territoriales : “La gratuité des cantines relevant du Pays”, c’est-à-dire celles des collèges et lycées publics, les établissements du premier degré étant de compétence communale.
Le président du Pays a aussi évoqué de nouveaux dispositifs concernant l’immobilier avec “un nouveau système de bail pour faire baisser les prix” avec des projets qui pourront être réalisés “sur du foncier du Pays, de manière encadrée et garantissant un niveau de sortie de l’immobilier plus bas qu’il ne l’est aujourd’hui”.
Soutien à l’achat de citernes d’eau courante dans les archipels autres que la Société ou encore maintien des aides à l’embauche ont aussi été listés.
Pour cela, Moetai Brotherson a su jouer la montre en ne dévoilant que quelques points des réformes à venir sur le pouvoir d’achat et la vie chère. Le projet Tāmā’a maitai tout d’abord “pour venir soutenir le pouvoir d’achat d’une grande partie des classes moyennes et qui est en faveur de la consommation des produits locaux”.
Un autre projet sera présenté afin de faire baisser le prix d’un certain nombre de produits de consommation de la vie courante. Enfin, le gouvernement va présenter un projet de texte, inscrit dans le programme du Tavini aux territoriales : “La gratuité des cantines relevant du Pays”, c’est-à-dire celles des collèges et lycées publics, les établissements du premier degré étant de compétence communale.
Le président du Pays a aussi évoqué de nouveaux dispositifs concernant l’immobilier avec “un nouveau système de bail pour faire baisser les prix” avec des projets qui pourront être réalisés “sur du foncier du Pays, de manière encadrée et garantissant un niveau de sortie de l’immobilier plus bas qu’il ne l’est aujourd’hui”.
Soutien à l’achat de citernes d’eau courante dans les archipels autres que la Société ou encore maintien des aides à l’embauche ont aussi été listés.
La charge contre le gouvernement Fritch
À l’heure d’aborder le volet santé, Moetai Brotherson s’en est pris frontalement à l’ancien gouvernement, fautif selon lui d’avoir fermé l’Institut Mathilde Frébault qui formait les infirmiers polynésiens, en plein Covid et alors qu’en décembre 2024, l’OMS alertait sur “un manque de plus de 13 millions de personnes dans le secteur”. Une réalité “connue des responsables politique depuis des années”.
Pour lui, “ceux qui ont fermé l’institut Mathilde Frébault ont une responsabilité dans les difficultés que nous connaissons”. Il invite à ce titre les représentants de la majorité à ouvrir une commission d’enquête pour “faire la lumière sur les intentions de ceux qui ont mis à mal notre système de santé”. Des propos lourds, graves, qui impliquent que cela aurait été fait à dessein.
Une charge que le président du Pays mènera aussi en fin de discours : “Pour déconstruire les erreurs du passé, il faut énormément d’énergie et de détermination dans la durée”, a-t-il soulevé. “La fin du clientélisme a ébranlé tout un système qui ne demande qu’une chose : le retour des CAE, la distribution des aides à la tête du client ou selon l’appartenance politique.” “Nous voulons préparer l’indépendance”, a-t-il rappelé. “Mais l’indépendance ne peut pas être – ne doit pas être – la continuité d’une autonomie teintée de clientélisme.”
Pour lui, “ceux qui ont fermé l’institut Mathilde Frébault ont une responsabilité dans les difficultés que nous connaissons”. Il invite à ce titre les représentants de la majorité à ouvrir une commission d’enquête pour “faire la lumière sur les intentions de ceux qui ont mis à mal notre système de santé”. Des propos lourds, graves, qui impliquent que cela aurait été fait à dessein.
Une charge que le président du Pays mènera aussi en fin de discours : “Pour déconstruire les erreurs du passé, il faut énormément d’énergie et de détermination dans la durée”, a-t-il soulevé. “La fin du clientélisme a ébranlé tout un système qui ne demande qu’une chose : le retour des CAE, la distribution des aides à la tête du client ou selon l’appartenance politique.” “Nous voulons préparer l’indépendance”, a-t-il rappelé. “Mais l’indépendance ne peut pas être – ne doit pas être – la continuité d’une autonomie teintée de clientélisme.”
Des crédits pour lutter contre l’ice
La récente marche contre l’ice, la multiplication des saisies aux frontières et dans les rues, le gouvernement ne peut l’ignorer et le fléau qui touche le Fenua est sujet désormais à forte inquiétude. “Personne ne doit fermer les yeux”, a martelé Moetai Brotherson jeudi. “Une prise en charge particulière aux urgences et de nouveaux moyens de lutte sont prévus au budget”, a-t-il annoncé avant de lancer un appel “à tous ceux qui ont la volonté de s’investir et qui sont prêts à structurer des projets solides. Le Pays mettra les moyens”.
Cette fois-ci, Moetai Brotherson s’est abstenu de relancer l’idée de la conversion de l’atoll de Anuanuraro en centre de désintoxication à ciel ouvert et a fait appel à la population pour lui fournir d’autres idées, tout en demandant aux entreprises du Pays d’être plus “vigilantes” et responsables. “Accepter de fortes transactions en liquide, c’est potentiellement participer à cette entreprise meurtrière qu’est le trafic d’ice.”
La conclusion par le deuil
Moetai Brotherson a conclu jeudi son intervention par un poème, “Il restera de toi”, qu’il a attribué – erreur commune – à Simone Weil au lieu de Michel Scouarnec, prêtre catholique de Quimper. “Les mots de ce poème peuvent nous parler à nous tous”, a-t-il expliqué.
Étonnamment lors de la déclamation de ce texte poignant, le président du Pays a choisi d’occulter un vers : “Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.” Un vers qui revient à trois reprises dans le poème.
Une erreur, volontaire certainement, qui a transformé intégralement le sens du texte. Par ses mots prononcés, Moetai Brotherson incite au travail les élus et le gouvernement pour que ce dernier ne soit pas vain et incite à l’espérance.
Rajoutons-y le vers occultés, et ce poème est en fait celui du deuil, à lire lors de funérailles.





































