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Miss UPF ou la belle personnalité


Tahiti, le 14 avril 2021 - La première élection de Miss UPF a eu lieu le dimanche 11 avril au restaurant Hotucatering. À l’issue de la compétition, c’est Marshall Teroroiria qui a été sacrée. Nous l’avons rencontrée, en compagnie du président du comité du concours, pour discuter de cette élection de Miss qui se targue de ne pas tenir compte des critères de beauté habituellement mis en valeur lors des galas.

À 23 ans, Marshall Teroroiria est en troisième année de licence administration à l’université de la Polynésie française et souhaitait s’engager dans l’armée. Mais le 11 avril dernier, elle a été sacrée Miss UPF 2021 au terme d’une compétition qui ne jugeait pas les candidates sur leurs physiques, mais sur leurs propos et les projets qu’elles défendaient. Un paradoxe assumé pour une élection de miss qui oscille entre volonté de casser les codes du concours et reprise de la même procédure de sélection.

J’ai choisi de participer à cette élection parce qu’elle donnait la possibilité aux jeunes candidates de pouvoir parler d’une cause chère à leur cœur, de mettre en avant un message avant tout”, assure Marshall Teroroiria. Organisée par Sharon Terai, Hanaley Tiaihau, Odessa Faua et Rai Tautu (étudiants en première année de DUT), la première élection du campus de l’UPF avait pour devise : “la personnalité avant le physique”. À travers ce projet, le groupe avait comme drôle d’objectif de dénoncer les diktats de la beauté pour démontrer l’importance de la personnalité.

Une élection de Miss mais…

Les sept candidates en lice n’ont donc pas été jugées sur leur apparence physique. “Contrairement aux autres élections, pas de défilé en maillot de bain au programme. Elles ont eu l’occasion de partager leurs expériences et de présenter leurs initiatives”, explique Rai Tautu, président du comité de l’élection. “Je pense que Marshall a remporté l’élection grâce à son aisance sur scène et sa spontanéité pour répondre aux questions qu’on lui a posées. C’est ce qui a fait la différence”.

Lors de l’oral, Marshall a dû répondre aux deux questions suivantes : “Si tu devais choisir entre la modernité et la culture, que choisirais-tu et pourquoi ?” et “Si tu détenais le dernier vaccin et que tu avais le choix entre le donner à une personne âgée de 15 ans ou une personne âgée de 60 ans, à qui le donnerais-tu et pourquoi ?”. Des questions plus précises et plus “déstabilisantes” que lors des répétitions selon Marshall.

Lorsque l’on demande à Rai Tautu la différence entre son élection et les autres, l’étudiant prend l’exemple d’un autre concours de beauté, celui de Miss America. À l’inverse des autres compétitions, Miss America se présente comme une compétition étudiante avec comme prix des bourses d’études. “Nous avons voulu prôner les mêmes valeurs” confie l’organisateur de Miss UPF. “C’est une élection de Miss mais elle n’est pas basée sur des critères que l’on voit habituellement. Je dirais qu’on a élu une fille qui va porter la voix de tous les étudiants.

Miss Tahiti, “une autre élection

Le concours de Miss Tahiti est connu pour mettre en avant l’apparence physique des candidates, au contraire du concours de Miss UPF. Marshall Teroroiria évite la comparaison : “Selon moi, Miss Tahiti permet à la Polynésie française d’être encore plus vue à l’international”, répond Miss UPF. “Miss Tahiti est notre ambassadrice, on ne peut pas la dénigrer. Il est vrai que notre élection est très différente avec la personnalité qui est le plus importante que le physique. Ce sont d’autres élections, je ne vois pourquoi il faudrait donner son point de vue sachant qu’ils ont d’autres critères, la beauté avant tout. Notre base est la personnalité, mais si on peut allier les deux, c’est tant mieux.

À présent, Marshall Teroroiria va pouvoir se concentrer sur les différentes missions qui l’attendent sur le campus en tant que Miss UPF. “On travaillera beaucoup cette année, il y a beaucoup de projets prévus” sourit Rai Tautu. Au sein de l’université ou sur les réseaux sociaux, elle aura la tâche de promouvoir l’établissement et de prévenir du cancer du sein dont sa mère a été atteinte, le sujet qu’elle avait choisi de défendre lors de son grand oral.

Rédigé par Etienne Dorin le Mercredi 14 Avril 2021 à 18:11 | Lu 4178 fois