Grande-Synthe, France | AFP | mardi 16/11/2021 - Quelque 400 migrants "mis à l'abri", une "trentaine" interpellés: le démantèlement d'un important campement à Grande-Synthe se poursuivait mardi "dans le calme", selon le préfet du Nord, sur fond de tension entre Paris et Londres autour de la question migratoire et de contestation du traitement des exilés sur le littoral français.
Les migrants évacués seront "mis à l'abri, une partie dans le département du Nord, et une autre, l'essentiel, dans d'autres régions", a indiqué le préfet, Georges-François Leclerc, dans un point de presse à midi.
Au cours de l'opération, "qui n'est pas terminée", alors que le campement abrite environ un millier de personnes, "essentiellement Irakiens, Pakistanais et Syriens", une "trentaine de migrants délinquants ou passeurs présumés ont été interpellés", a-t-il ajouté.
Il s'est félicité d'une évacuation menée "dans le calme", sur la base d'une "proposition de mise à l'abri", qui devrait d'ici la fin de journée concerner quelque 500 migrants. D'autres sont partis, auront leur droit de séjour examiné ou recevront un traitement judiciaire.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avait fait part dans un tweet du lancement de l'opération sur ce "campement illicite", installée sur une friche industrielle.
"Renforcer la coopération"
L'opération est menée à un moment de tensions entre Paris et Londres mais selon l'entourage du ministre, elle était "prévue à cette date indépendamment" de la rencontre lundi soir entre M. Darmanin et son homologue Priti Patel.
Les deux ministres ont indiqué être "convenus de renforcer encore la coopération opérationnelle". "Il faut faire davantage pour mettre fin aux traversées dangereuses" de la Manche par des migrants, indique un communiqué commun mardi.
Ils "ont discuté d'une série de mesures supplémentaires" pour "répondre à l'escalade du problème" et se sont engagés "à renforcer le partage des renseignements".
"Il faut trouver une solution pour ces gens-là d'autant que nous allons arriver en hiver. L'Etat les empêche de prendre la mer et l'Etat les empêche de rester ici, c'est un cercle vicieux", a plaidé pour sa part le cabinet du maire socialiste de Grande-Synthe, Martial Beyaert.
"Nous sommes très inquiets car nous ne savons pas ce qui est proposé aux personnes" du camp, a affirmé à l'AFP Anna Richel, coordinatrice de l'association Utopia 56. "L’Etat s’attaque à des personnes qui n’ont rien, sans jamais travailler sur les causes", a-t-elle regretté.
Depuis des années, des migrants affluent sur le littoral des Hauts-de-France dans l'espoir de rallier le Royaume-Uni, sans être dissuadés par les démantèlements successifs et quasi quotidiens de leurs campements.
"Maltraitance de l'Etat"
La pression migratoire ne se relâche pas: selon le Royaume-Uni, 22.000 migrants ont réussi à rallier l'Angleterre à bord de petites embarcations depuis le début de l'année. Le bilan humain s'élève à trois morts et quatre disparus.
Le traitement des migrants est sans cesse dénoncé par les associations qui leur viennent en aide, ainsi que des élus.
Une commission d'enquête parlementaire sur les migrations doit présenter mardi un rapport, dans lequel elle conclut que "la France est dans une maltraitance d’État" envers les migrants sur son sol, selon son président, le député Sébastien Nadot, du groupe Libertés et Territoires (LT, rassemblant des élus du centre-gauche et du centre-droit).
A Calais, deux militants associatifs poursuivent aussi une grève de la faim depuis le 11 octobre pour dénoncer le traitement "inhumain" réservés aux migrants et réclamer un moratoire sur les démantèlements.
Le gouvernement a dépêché un médiateur sur place pour tenter d'apaiser la situation, sans succès.
Le maire de Grande-Synthe avait d'ailleurs écrit début novembre à Gérald Darmanin pour lui demander de nommer "de toute urgence" un même médiateur pour sa commune. Mais il n'a pas reçu de réponse.
Les tensions entre Londres et Paris s'étaient ravivées vendredi, après un record la veille du nombre de traversées illégales, 1.185 migrants ayant réussi à atteindre le sol du Royaume-Uni.
Avant de rencontrer son homologue, qui avait qualifié cette situation d'"inacceptable", Gérald Darmanin avait rétorqué lundi que la France n'avait "pas de leçons à recevoir des Britanniques".
Ils "doivent arrêter de nous prendre pour des punching balls de politique intérieure", avait-il déclaré sur CNews.
Les migrants évacués seront "mis à l'abri, une partie dans le département du Nord, et une autre, l'essentiel, dans d'autres régions", a indiqué le préfet, Georges-François Leclerc, dans un point de presse à midi.
Au cours de l'opération, "qui n'est pas terminée", alors que le campement abrite environ un millier de personnes, "essentiellement Irakiens, Pakistanais et Syriens", une "trentaine de migrants délinquants ou passeurs présumés ont été interpellés", a-t-il ajouté.
Il s'est félicité d'une évacuation menée "dans le calme", sur la base d'une "proposition de mise à l'abri", qui devrait d'ici la fin de journée concerner quelque 500 migrants. D'autres sont partis, auront leur droit de séjour examiné ou recevront un traitement judiciaire.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avait fait part dans un tweet du lancement de l'opération sur ce "campement illicite", installée sur une friche industrielle.
"Renforcer la coopération"
L'opération est menée à un moment de tensions entre Paris et Londres mais selon l'entourage du ministre, elle était "prévue à cette date indépendamment" de la rencontre lundi soir entre M. Darmanin et son homologue Priti Patel.
Les deux ministres ont indiqué être "convenus de renforcer encore la coopération opérationnelle". "Il faut faire davantage pour mettre fin aux traversées dangereuses" de la Manche par des migrants, indique un communiqué commun mardi.
Ils "ont discuté d'une série de mesures supplémentaires" pour "répondre à l'escalade du problème" et se sont engagés "à renforcer le partage des renseignements".
"Il faut trouver une solution pour ces gens-là d'autant que nous allons arriver en hiver. L'Etat les empêche de prendre la mer et l'Etat les empêche de rester ici, c'est un cercle vicieux", a plaidé pour sa part le cabinet du maire socialiste de Grande-Synthe, Martial Beyaert.
"Nous sommes très inquiets car nous ne savons pas ce qui est proposé aux personnes" du camp, a affirmé à l'AFP Anna Richel, coordinatrice de l'association Utopia 56. "L’Etat s’attaque à des personnes qui n’ont rien, sans jamais travailler sur les causes", a-t-elle regretté.
Depuis des années, des migrants affluent sur le littoral des Hauts-de-France dans l'espoir de rallier le Royaume-Uni, sans être dissuadés par les démantèlements successifs et quasi quotidiens de leurs campements.
"Maltraitance de l'Etat"
La pression migratoire ne se relâche pas: selon le Royaume-Uni, 22.000 migrants ont réussi à rallier l'Angleterre à bord de petites embarcations depuis le début de l'année. Le bilan humain s'élève à trois morts et quatre disparus.
Le traitement des migrants est sans cesse dénoncé par les associations qui leur viennent en aide, ainsi que des élus.
Une commission d'enquête parlementaire sur les migrations doit présenter mardi un rapport, dans lequel elle conclut que "la France est dans une maltraitance d’État" envers les migrants sur son sol, selon son président, le député Sébastien Nadot, du groupe Libertés et Territoires (LT, rassemblant des élus du centre-gauche et du centre-droit).
A Calais, deux militants associatifs poursuivent aussi une grève de la faim depuis le 11 octobre pour dénoncer le traitement "inhumain" réservés aux migrants et réclamer un moratoire sur les démantèlements.
Le gouvernement a dépêché un médiateur sur place pour tenter d'apaiser la situation, sans succès.
Le maire de Grande-Synthe avait d'ailleurs écrit début novembre à Gérald Darmanin pour lui demander de nommer "de toute urgence" un même médiateur pour sa commune. Mais il n'a pas reçu de réponse.
Les tensions entre Londres et Paris s'étaient ravivées vendredi, après un record la veille du nombre de traversées illégales, 1.185 migrants ayant réussi à atteindre le sol du Royaume-Uni.
Avant de rencontrer son homologue, qui avait qualifié cette situation d'"inacceptable", Gérald Darmanin avait rétorqué lundi que la France n'avait "pas de leçons à recevoir des Britanniques".
Ils "doivent arrêter de nous prendre pour des punching balls de politique intérieure", avait-il déclaré sur CNews.