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Menacés d’expulsion à Erima : l’angoisse des Rimaono


Menacés d’expulsion à Erima : l’angoisse des Rimaono
Sur fond de querelle familiale autour d'un logement social, Richard Tuheiava s’est saisi du cas des Rimaono, menacés d’expulsion à Erima III. Le sénateur, conseiller municipal d’Arue, en appelle au bon sens de la Commission d’attribution des logements de l’OPH qui se réunit mardi 4 décembre, avec le pouvoir régulariser la situation dont souffre cette famille.

Chez les Rimaono, la demeure est un modeste logement social construit en dur il y a une vingtaine d’années et placé aujourd’hui au cœur d’une brouille familiale.
Au n°199, lotissement Erima III sur les hauteurs d’Arue, ils sont une dizaine, et trois générations à loger sous le même toit.
Là, depuis plusieurs mois, le soir on s’éclaire à la lueur d’une chandelle, on dîne dehors à l’éclairage d’un réverbère, le frigo est une glacière, les enfants font leurs devoirs à l’école et tout le monde vit sous la menace d’une expulsion de cette maison où l’électricité a été coupée il y a bientôt un an, à la demande de l’OPH, l’Office polynésien de l’habitat.

La famille occupe un logement dont elle paie le loyer à l’OPH mais pour lequel l’office a accordé le contrat de bail à la petite sœur de la mère de famille. Fort de ce droit, la cadette souhaite récupérer le logement "pour faire une salle de Bingo", accuse Joséphine Rimaono.

"Demain nous espérons que ce cas soit réglé en Commission d’attribution des logements de l’OPH" : avec son aura de parlementaire, c’est un peu le conseiller municipal qui s’exprime avec l’outillage verbal de l’avocat pour en appeler, face à la presse, à la sagesse de l’Office qui se réuni en commission mardi 4 décembre, avec le pouvoir de mettre un terme à cette absurde situation : "Nous souhaitons ensemble, lancer un dernier appel à l’OPH : il faut absolument régulariser cette situation", lance le sénateur UPLD Richard Tuheiava en développant : "Nous avons ici le contrat de bail signé en 2008 entre l’OPH et la sœur de Joséphine. Il n’a jamais été exécuté. A ce jour, la titulaire du contrat n’a jamais payé un loyer, ni occupé le logement, ni même fourni de déclaration de revenu mensuel ou d’attestation d’enfants à charge à l’OPH. Il y a des conditions pour être attributaire d’un logement social. Nous souhaitons que ce contrat soit annulé et qu’un nouveau contrat soit signé entre l’OPH et les époux Rimaono, pour en finir avec cette situation".

Alors que Joséphine occupe ce logement depuis 2006, avec la bénédiction d’un conseil de famille réuni au décès de sa mère, attributaire de l’habitat social depuis les années 80, Viviane, sa petite sœur, est parvenue, en prenant tout le monde de vitesse, à obtenir un contrat de bail auprès de l’OPH pour en être la locataire de droit. L’une paye les loyers à l’OPH, chaque mois, sans titre de location mais contre reçu ; l’autre a porté l’affaire devant les tribunaux et obtenu gain de cause, sous l’œil légitimiste de l’OPH qui semble attendre que la justice statue sur la question.

Les Rimaono ont fait appel de l’ordonnance d’expulsion prononcée à leur encontre, en première instance suite à une plainte déposée par la sœur.
"Elle n’a jamais habité ici", explique Joséphine au sujet de sa cadette. "J’ai fait des travaux", justifie Léon, son époux, en montrant les petites rénovations qu’il avait entreprises avant que ne démarre l’affaire.
A l’arrière la famille attend, le visage grave. Deux enfants en bas âge jouent insouciamment par terre.

Menacés d’expulsion à Erima : l’angoisse des Rimaono

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 3 Décembre 2012 à 14:07 | Lu 2168 fois