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Menace de blocage des passes : « 90% des pêcheurs professionnels sont prêts à nous suivre ! » affirme Jaroslav Otcenacek

Le syndicat des pêcheurs professionnels polynésiens monte au créneau, après avoir entendu que le gouvernement local envisagerait d'ouvrir la zone maritime aux pêcheurs étrangers. Bien que ce ne soit qu'au stade de discussion, les pêcheurs menés par Jaroslav Otcenacek, n’entendent pas rester les bras croisés. Une rencontre est prévue avec le président du gouvernement, Gaston Flosse, ce samedi.


Menace de blocage des passes : « 90% des pêcheurs professionnels sont prêts à nous suivre ! » affirme Jaroslav Otcenacek
Du côté des opposants à la démarche du gouvernement, Jaros Otcenacek, président du syndicat des pêcheurs professionnels polynésiens a dénoncé une absence totale de concertation. « Nous devions déjà rencontrer le ministre Tearii Alpha depuis le 26 juin dernier, mais à chaque fois c’est reporté. Finalement, il est parti en France et on ne s’était toujours pas rencontré pour parler de ce projet d’ouvrir notre zone de pêche à d’autres nationalités comme l’Espagne », et de rajouter « Arrivé un moment, c’est fini ! Il n’a pas arrêté de repousser nos rendez-vous. Donc, on a décidé de prendre des dispositions si nous ne sommes toujours pas entendus. Pourquoi prennent-ils toujours des décisions sans jamais demander l’avis de ceux qui sont les premiers concernés, en l’occurrence ici, il s’agit de nous les pêcheurs.»

Selon lui « Il paraît que c’est Gaston Flosse lui-même qui va venir parler avec nous. Dans ce cas, moi je dis tant mieux. Il faut voir ce qui ressortira de cette rencontre. » En effet, le Président du Gouvernement devrait s’entretenir avec les membres du syndicat, au port de pêche ce samedi matin. Toutefois, Jaros Otcenacek préfère parler de « prudence » plutôt que « de menace ». Il explique : « Si nous n’avons pas d’autres choix que de bloquer les passes les plus importantes de la Polynésie, pour montrer que nous ne sommes pas d’accord avec ce projet, nous le ferons. Mais la population doit savoir que lorsque les gros bateaux de pêche étrangers vont commencer à racler le fond de notre océan, il ne restera plus rien du tout. Nous voulons laisser quelque-chose à nos enfants. C’est pour cela que je préfère être prudent pour notre avenir. »

Sur les quelques 800 pêcheurs professionnels que compte le fenua, près de 90 % d’entre eux auraient déjà assuré le syndicalise de leur soutien, dans la mesure où un blocage aura effectivement lieu. « A Bora Bora et Maupiti, tous sont d’accord de suivre le mouvement. Idem à Moorea, voire même jusqu’aux îles marquises. Ils sont à 100% avec moi ! »

Jaros Otcenatcek attend donc la rencontre promise par le gouvernement avant de se réunir avec ses membres pour décider de la marche à suivre. La porte reste donc ouverte aux propositions des uns et des autres.

TP

Rédigé par TP le Jeudi 8 Août 2013 à 16:28 | Lu 1149 fois