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Mayotte: quatre mineurs mis en examen pour l'assassinat d'un lycéen


Paris, France | AFP | mardi 03/09/2019 - Quatre mineurs de 15 à 17 ans ont été mis en examen pour assassinat lundi soir, soupçonnés d'avoir agressé mortellement samedi un lycéen de 19 ans devant le lycée de Sada, au centre-ouest de Mayotte, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Les quatre jeunes avaient été déférés lundi soir devant le juge d'instruction du tribunal de Mamoudzou, à la suite de leur garde à vue, après le décès du lycéen, agressé à coups de cailloux, de galets et de pierres.
Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, a indiqué le procureur de la République Camille Miansoni lors d'une conférence de presse.
Un autre a été incarcéré en attendant son passage devant le juge des libertés et de la détention. Le dernier est sous contrôle judiciaire et placé dans un centre éducatif renforcé à l’île de la Réunion. 
"Aucun d'entre eux n’a auparavant été condamné par les tribunaux, tout comme la victime, qui, elle, avait déjà fait l’objet de poursuites", a poursuivi le procureur. Scolarisé au lycée de Chirongui dans une filière professionnelle spécialisée dans le bois, la victime cherchait à s’inscrire au lycée de Sada, selon le vice-rectorat.
Selon le procureur, une rixe a opposé des jeunes de Sada et d’autres venus de Passamaïnty (sud de Mamoudzou), où habitait la victime. 
Dans un premier temps, les jeunes de Sada se sont repliés pour s’armer et sont revenus pour en découdre avec le groupe du jeune décédé. "Le fait que ces personnes soient revenues avec des cailloux, des galets et des pierres laisse présupposer une préméditation de l’acte qui a été commis. C'est pour cela que le chef d’accusation est l’assassinat", a justifié le procureur. 
Un sac contenant des couteaux et des tournevis a également été retrouvé sur les lieux du crime. L’autopsie en cours précisera si ces armes blanches ou les cailloux ont provoqué la mort de la victime.
Le mobile de la rixe reste flou. Les auditions ont permis d’appréhender deux autres suspects qui ont été placés en garde à vue lundi soir et mardi matin. Une septième personne est activement recherchée.
Les prévenus encourent une peine de réclusion de 30 ans.
Au printemps 2018, un long mouvement de protestation populaire avait bloqué l'île, à la suite d'agressions violentes à l’arme blanche dans un lycée de Kahani (centre ouest). En déplacement sur le territoire la semaine dernière, la ministre des Outre-mer Annick Girardin avait insisté sur les efforts réalisés par le gouvernement en matière de sécurité depuis un an.

le Mardi 3 Septembre 2019 à 04:32 | Lu 223 fois