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Maryse Noguier dévoile ses nouvelles aquarelles


TAHITI, le 19 mai 2020 - Elle a ses habitudes à la galerie Winkler. Tous les deux ans, la peintre Maryse Noguier y présente ses travaux, des aquarelles qui racontent le quotidien polynésien. Elle revient avec une quarantaine d’œuvres qui mettent le tīfaifai à l’honneur.

Installée depuis 30 ans sur l’île de Moorea, Maryse Noguier nous dévoile une collection d’une quarantaine d’aquarelles sur des thèmes de la vie polynésienne indique la galerie Winkler. Celle-ci accueille l’artiste tous les deux ans.

Pour 2020, le tīfaifai est à l’honneur avec "de belles compositions très colorées où les drapés se mêlent aux artisanes avec beaucoup d’harmonie". Les marines, les fare punu et les grandes compositions de fleurs viennent compléter cette collection "pleine de fraîcheur et d’authenticité" poursuit la galerie.

"C’est vrai que j’ai axé plusieurs tableaux sur le tīfaifai", confirme Maryse Noguier, "sur le tīfaifai en tant qu’élément de décoration, mais aussi sur les métiers associés". Pour la partie marine, l’artiste dit avoir "innové", car elle a privilégié les scènes de pêche.

D’après elle, "la qualité de vie locale et la beauté des paysages sont très inspirants !" Ses yeux captent des morceaux de vie, des couleurs, des paysages qu’elle mémorise puis associe. Les tableaux naissent à l’occasion de "flashs" qui restent "difficiles à expliquer". Ils sont, au final, le fruit de compositions de détails récupérés ça et là. "C’est ça la liberté d’artiste."

Couleurs et transparence

Maryse Noguier est aquarelliste autodidacte. L’aquarelle, pour rappel, est une peinture à l’eau sur papier. C’est pourquoi on parle rarement de tableau avec cette technique. Les pigments transparents sont liés par une gomme (un exsudat de sève). C’est la transparence qui apporte la lumière forte des œuvres.

La technique implique tout un travail en amont. "Car il n’est pas possible, comme avec l’huile par exemple, de revenir en arrière. Les voiles se superposent mais ne sont pas opaques. Il faut donc avoir pensé le tableau avant de se lancer." Ces étapes, l’artiste peintre les a découvertes seule.

Après des études d’anglais, Maryse Noguier a vécu en Irlande et au Gabon avant de poser ses valises à Moorea. Sa passion pour l’aquarelle a éclos à la fin des années 1980. Dès 1991, elle a exposé à la galerie Reva Reva à Papeete, où elle est revenue tous les ans jusqu’en 2000.

Depuis, l’Office philatélique de Polynésie a émis trois timbres reprenant un portrait de vahine couronnée pour une série dite "Peintres de Polynésie" (en 1996), Vahine no Moorea pour célébrer la Journée internationale de la femme (2005) et une vahine tressant pour mettre à l’honneur la femme polynésienne dans une activité traditionnelle (2011).

Ses œuvres ont aussi été présentées à la galerie Cadr’in de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie (1997 et 1998), à la mairie de Papeete (1998), à la galerie des Tropiques (2001 et 2002) puis, depuis 2002, tous les deux ans à la galerie Winkler.

Celles qui sont visibles actuellement sont le fruit de deux années de travail. Elles racontent la Polynésie d’avant la crise. L’une d’entre elles toutefois rappelle que le monde a changé. Elle est un clin d’œil à la Covid-19 et à ses conséquences. Elle n’est pas passée inaperçue, elle suscite un vif intérêt chez les amateurs d’art.


Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 19 Mai 2020 à 13:01 | Lu 2191 fois