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Marqués par la pandémie, les territoire d'outre-mer veulent relancer le tourisme


ALAIN JOCARD / AFP
ALAIN JOCARD / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 06/10/2021 - Touchés de plein fouet par le rebond de la pandémie cet été, marqués par des couvre-feux, des confinements voire des rapatriements, les territoires d'outre-mer veulent relancer le tourisme, à commencer par la haute saison, celle de fin d'année.

Sur l'année, "on est sur du moins 50%, moins 60%, selon les destinations, parce qu'il y a des saisons qui ont été arrêtées du jour au lendemain. On a en tête certains confinements, motifs impérieux ou de couvre-feux qui sont encore en vigueur ici et là", a relevé mercredi le secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.

Accompagné d'Alain Griset, ministre des PME, il participait à une table ronde avec des acteurs ultramarins du secteur dans le cadre du Plan de reconquête et de transformation du tourisme, en marge du salon IFTM Top Resa.

Début août, face à une recrudescence de l'épidémie de Covid-19, le préfet de Martinique avait invité les touristes à quitter précipitamment l'île. Aujourd'hui, elle se déconfine progressivement.

"On veut sauver notre haute saison qui commence en novembre", explique à l'AFP François Balthus Languedoc, directeur général du comité martiniquais du tourisme. En 2020, l'île a accueilli 40.000 visiteurs sur les mois de décembre et janvier. 

Avant la pandémie, le secteur rapportait 500 millions d'euros à la Martinique et représentait 10.000 emplois.

"La rapidité de la 4e vague a beaucoup surpris mais on a aussi beaucoup appris", dit le directeur général, "le déconfinement très progressif accompagne une montée en puissance de la vaccination", avec un taux de primo-vaccinés atteignant 40%.

Chez son voisin de stand, la Guadeloupe, "la tendance est très bonne", assure Willy Rosier, directeur général du comité du tourisme des îles de Guadeloupe. "L'offre aérienne sera supérieure à celle de 2019", grâce à l'ouverture de nouvelles lignes par les compagnies, souligne-t-il.

Le tourisme représente 29,8% du produit intérieur brut de la Guadeloupe, soit 3 milliards d'euros. Si elle n'a pas renvoyé de touristes cet été, la Guadeloupe a été confinée début août et doit entamer sa première phase de déconfinement vendredi. 

"On a travaillé sur un label +Covid free+ (+Sans Covid+, ndlr)", assure Willy Rosier, qui garantit aux touristes la mise en place de mesures sanitaires.

Selon le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto), les réservations pour les Antilles françaises cet hiver atteignent 79% de leur volume de 2019. 

"Tout est corrélé à la situation sanitaire", remarque François Balthus Languedoc. "A chaque annonce positive, on a un frétillement", poursuit-il.

Autre destination prisée en fin d'année, la Réunion, dont le confinement a été levé mi-septembre, aimerait retrouver les 600.000 visiteurs de 2019. A cause de la pandémie, elle en a perdu 70%.

"Les intentions de voyage sont très fortes sur la Réunion", assure cependant Susan Soba, directrice générale de l'île de la Réunion tourisme. La préfecture a levé le couvre-feu en vigueur depuis fin juillet et supprimé les jauges dans les commerces depuis lundi.

En août, le gouvernement avait adapté ses aides économiques pour l'outre-mer sous tension sanitaire. Le fonds de solidarité avait notamment été prolongé jusque fin septembre.

"On regardera en fin de semaine, territoire par territoire, s'il faut continuer à accompagner", a déclaré Alain Griset lors de la table ronde qui a permis d'aborder la relance du tourisme à long terme.

Les territoires ultramarins y ont fait entendre leurs spécificités et leurs besoins, notamment en formation, infrastructure et ingénierie.

"Vous avez beaucoup d'atouts pour attirer du monde mais cela ne suffit pas. Il faut derrière les infrastructures, les outils...", a reconnu le ministre de PME.

le Mercredi 6 Octobre 2021 à 05:35 | Lu 633 fois