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Manifestation dans Nouméa contre la discrimination des jeunes Kanak à l’emploi


photo LNC
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Nouméa, France | AFP | mercredi 03/08/2016 - Plus d’un millier de personnes sont descendues mercredi dans les rues de Nouméa pour dénoncer l’insuffisant accès selon elles des jeunes Kanak à l’emploi et aux postes à responsabilités, a constaté une correspondante de l’AFP.

L’Union syndicale des travailleurs Kanak et des exploités (USTKE), à l’origine de la manifestation, avait également appelé à une journée de grève générale.

"A deux ans de la sortie de l’accord de Nouméa, les résultats ne sont pas au rendez-vous", a déclaré le président du syndicat indépendantiste, André Forest.

"Si elle n’est pas prise en compte, cette problématique fait courir au pays des risques sociaux et pourrait conduire à déséquilibrer gravement les rapports au niveau du pays", a-t-il ajouté.

Les manifestants, 1.500 selon la police, 3.000 selon le syndicat, se sont rendus au siège du Medef, du Congrès, du gouvernement et au haut-commissariat de la République, où ils ont déposé un "mémorandum pour le rééquilibrage".

Leurs revendications ont reçu un accueil plutôt bienveillant de la part des différents interlocuteurs, conscients des difficultés des jeunes à trouver un emploi dans un contexte de grave crise économique.

Le président (anti-indépendantiste) du gouvernement, Philippe Germain, a souligné qu’il "ne fallait pas stigmatiser la jeunesse kanak".

Le conseil du dialogue social, instance qui regroupent les partenaires sociaux, organise le 19 août prochain un colloque consacré à l’accès des jeunes Calédoniens à l’emploi.

Depuis 1989, les programmes de formation "400 cadres" et "Cadres avenir", ont permis à 1.584 personnes, dont 71% de Kanak, de reprendre une formation et d’accéder à des postes de cadres moyens ou supérieurs.

Mais l’USTKE juge ces résultats décevants et estime qu’encore trop peu de Kanak parviennent à des postes de responsabilité. "La jeunesse kanak a de plus en plus de mal à trouver sa place dans la société et vit dans un désenchantement qui la conduit dans la délinquance et la prison. Il faut impérativement lui proposer d’autres horizons qui passent par la formation et l’insertion professionnelle par l’emploi", expliquait le bureau fédéral du syndicat dans un communiqué publié fin juillet.

Rédigé par () le Mercredi 3 Août 2016 à 05:37 | Lu 1189 fois