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Maladies infectieuses : le Pacifique fait le point en Polynésie


La technique d'identification du virus du zika  a été mise en place en 2011 par le laboratoire Malardé de Polynésie française. Mal connu, peu décrit ce virus avait été la cause d'une première épidémie en Micronésie, en 2007, avant de toucher la Polynésie quatre ans plus tard.
La technique d'identification du virus du zika a été mise en place en 2011 par le laboratoire Malardé de Polynésie française. Mal connu, peu décrit ce virus avait été la cause d'une première épidémie en Micronésie, en 2007, avant de toucher la Polynésie quatre ans plus tard.
FAA'A, le 11 novembre 2014. Un séminaire sur les maladies infectieuses dans le Pacifique s'ouvre ce mercredi à l'hôtel Intercontinental de Faa'a. Près de 50 participants : médecins, chercheurs, représentants des organisations internationales de santé publique ou des autorités sanitaires des Etats insulaires de la région vont travailler ensemble durant trois jours.

La récurrence des épidémies de dengue, depuis plusieurs décennies, et l’émergence récente des virus du zika et du chikungunya dans la région du Pacifique illustrent les risques liés aux maladies infectieuses dans les régions tropicales. Un risque qui va croissant à mesure que les échanges internationaux s’intensifient. C'est avec cette problématique de base que ce séminaire a été organisé dans le but "de favoriser le partage des expériences afin d’identifier des priorités communes, de renforcer l’efficacité du dispositif de surveillance et de gestion des épidémies et de promouvoir les opportunités de coopération entre les partenaires de la région et avec l’Europe".

Les échanges d'information entre les états ou les régions du Pacifique sur les maladies infectieuses, particulièrement celles transportées par les moustiques, sont essentiels pour prévenir ou retarder les épidémies, particulièrement leur déplacement d'un territoire à l'autre. Le séminaire va permettre de faire le point des connaissances sur les pathologies, les moyens de prévention, le risque d'émergence de nouveaux pathogènes, les modes de gestion et de contrôle (lutte anti-vectorielle, outils de diagnostic, protocoles d'analyses etc.)


Pour connaître le programme complet de ce séminaire sur les maladies infectieuses, CLIQUER ICI

Un exemple de coopération régionale autour du zika

L'information est restée presque confidentielle, néanmoins c'est l'Institut Louis Malardé de Polynésie française qui a réussi, en 2011, à élaborer la technique d'identification du virus du zika. En effet, dans le cadre d'un programme de recherche de soutien aux états insulaires du Pacifique, l'ILM avait travaillé sur des échantillons de virus du zika en provenance de Micronésie où une première épidémie par ce virus, peu connu, avait sévi en 2007 sur l'île de Yap.

Le laboratoire de recherche de l'Institut avait alors travaillé sur de l'ADN de sang séché de personnes atteintes par le zika, et expédié sur buvard (le sang étant séché, le virus était donc inerte et non infectieux). A partir de ces échantillons, le virus du zika a pu être séquencé pour réussir à l'identifier très précisément et pour qu'il ne soit plus confondu avec d'autres arbovirus similaires (dengue, chikungunya) qui circulent activement dans la région.

C'est parce qu'il y avait eu ce travail préalable sur le zika de Micronésie, que lorsque les premiers cas de zika sont apparus en Polynésie française à la fin de l'année 2013, les équipes de l'Institut Louis Malardé ont pu faire le rapprochement avec le travail réalisé quelques années plus tôt. La technique d'identification du virus zika ayant été mis en place, le laboratoire Malardé a su, ainsi rapidement proposer les analyses nécessaires pour la confirmation des cas en Polynésie.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 11 Novembre 2014 à 18:00 | Lu 1218 fois