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Maison de l’horreur : 30 ans de réclusion pour la tante Emilienne


Maison de l’horreur : 30 ans de réclusion pour la tante Emilienne
Le procès d’assises se sera déroulé pendant quatre jours à huis clos : dans l’affaire de la Maison de l’horreur, le verdict est tombé, jeudi 29 mars vers 13 h 30, avec mandat de dépôt délivré à l’audience : pour Emilienne, la tante tyrannique 30 ans de réclusion, 5 ans pour son mari, Emile. Le cousin, la sœur de la victime et le voisin, tous trois mineurs au moment des faits, ont respectivement été condamnés à 10 ans, 6 ans, 4 ans d’emprisonnement.

Cette affaire de mœurs avait beaucoup choqué la Polynésie en mars 2010. Comment une telle monstruosité avait-elle pu avoir cours sous nos cieux tranquilles ? Comment de tels faits déviants pouvaient-ils se produire, avec la participation d’une maisonnée entière, adolescents compris, de la propre soeur de la victime, d’un voisin et probablement la complicité ou la complaisance de personnes ayant profité de la situation ?

Le 16 mars 2010, une jeune femme de 19 ans est découverte dans la rue par Eliana Rai, une habitante du quartier Vaimoora à Saint Hillaire. Prostrée, apeurée, elle est entièrement nue, très sale et le corps couvert d’hématomes et de plaies. La gendarmerie est prévenue. Les faits qui vont lui être révélés sont accablants : placée par ses parents au domicile de sa tante, Emilienne, référent communal, chargée d’éduquer les jeunes en mal de repère, la jeune femme vient de vivre un calvaire, trois mois durant. Et cela s’est déroulé à 500 mètres à peine du domicile parental et à l’insu de ceux ci : depuis trois mois elle est séquestrée ; elle a été de nombreuses fois violée, battue, donnée en spectacle obscène à d’inconnus visiteurs, elle a été prostituée. Son cousin et sa propre sœur, tous deux mineurs, ont participé. Elle explique avoir été ébouillantée, sous les ordres de sa tante tortionnaire, torturée et brulée. Tout cela s’est déroulé avec la complicité active de l’ensemble de la maisonnée. Elle vient à peine de s’échapper de cette demeure, à la faveur d’un relâchement de la vigilance de ses tortionnaires. Elle est psychologiquement et physiquement ravagée.

Hier la justice a rendu son verdict. Les coupables sont punis. Mais on se demande toujours comment de telles atrocités ont pu se produire à Tahiti.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 29 Mars 2012 à 16:17 | Lu 2509 fois