Paris, France | AFP | lundi 15/01/2024 - Emmanuel Macron réunit lundi soir ses troupes à la veille d'une grande conférence de presse, déjà aux prises avec une polémique de taille et des tiraillements internes alors qu'il espère profiter d'un nouvel élan insufflé par le gouvernement de Gabriel Attal.
Le chef de l'Etat, qui s'est encore entretenu dans la matinée avec son nouveau Premier ministre, va recevoir à 19H30 à l'Elysée, à huis clos, les parlementaires du camp présidentiel en présence du gouvernement.
Il veut "un nouvel élan", dit la députée Renaissance du Nord Violette Spillebout, qui attend de cette rencontre "un cap, les priorités de la rentrée" et leur "impact" sur le programme législatif.
Le président va-t-il évoquer la première crise qui sape déjà la "régénération" voulue après les débuts poussifs du second quinquennat? La nouvelle ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé lundi de "clore le chapître des attaques personnelles" au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé, mais les appels à la démission se multiplient.
De quoi brouiller l'image d'un exécutif voulant se présenter comme combatif et doué pour mettre en scène son action censée accompagner la naissance de l'équipe Attal. Vendredi, le président avait exhorté ceux qu'il a surnommés les "soldats de l'An II du quinquennat" à être "à la hauteur" de cette "responsabilité historique".
Les ministres sortants, non reconduits à ce stade en attendant une autre salve de nominations d'ici une semaine, sont aussi conviés lundi soir. Si l'ex-Première ministre Elisabeth Borne sera absente, d'autres ont répondu présent, dont Clément Beaune, qui avait manifesté son mécontentement lors du vote, soutenu par l'extrême droite, de la loi sur l'immigration. Un épisode qui avait aussi profondément déchiré les députés de la majorité.
"Réarmement civique"
L'aile gauche, dont il est membre, ne cache pas non plus ses doutes face à un gouvernement qui fait la part belle aux ministres venus de la droite, avec la sarkozyste Rachida Dati en invitée surprise à la Culture.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a sauté sur l'occasion pour appeler lundi les électeurs et adhérents des Républicains ulcérés par ce débauchage à rejoindre son parti d'extrême droite, qui a déjà le vent en poupe pour les élections européennes de juin.
Emmanuel Macron va donc "mobiliser" députés et sénateurs, mais aussi "appeler à l'unité" et à la "fin des états d'âme" de "tous les pseudo frondeurs", croit savoir un responsable parlementaire. Il pourrait aussi "serrer les boulons" du côté des alliés, notamment le Modem.
Après avoir partagé publiquement ses "interrogations" sur "l'expérience" de Gabriel Attal, devenu à 34 ans le plus jeune Premier ministre français, le patron des centristes François Bayrou s'est muré dans un silence qui en dit long. Mais dans ses rangs, on critique un exécutif qui penche "nettement à droite", selon les termes du député Jean-Louis Bourlanges.
Un ténor du camp présidentiel redoute aussi que, passé le "choc d'opinion" que représente le profil du chef du gouvernement, ce dernier n'ait pas vraiment d'autorité sur des ministres dotés de "places fortes".
En attendant, cette semaine doit mettre Emmanuel Macron sur le devant de la scène. Mardi soir, depuis la salle des fêtes de l'Elysée et en "prime time" à la télévision, il tiendra une grande conférence de presse, exercice auquel il ne s'est pas prêté depuis cinq ans, hors campagne pour sa réélection.
Présenté par son entourage comme une "nouvelle étape" de son "rendez-vous avec la Nation" inauguré par la nomination de Gabriel Attal, l'échange avec les journalistes sera l'occasion de faire des "annonces concrètes", notamment sur le "réarmement civique" esquissé lors des voeux pour 2024.
Mercredi, le président mettra l'accent sur le "réarmement économique et industriel" lors d'une intervention devant le Forum de Davos, en Suisse, avant les voeux aux armées vendredi à Cherbourg.
Ce n'est que la semaine prochaine que Gabriel Attal prononcera sa déclaration de politique générale devant le Parlement, qu'il doit préparer lors d'une réunion gouvernementale mercredi après-midi. Un délai prévu pour minimiser les accusations d'un président qui ferait déjà de l'ombre à son Premier ministre.
Emmanuel Macron s'inscrira dans "le temps long" et aura un "propos de sens et de mobilisation", assure un conseiller, quand le chef du gouvernement déclinera, lui, sa feuille de route.
Le chef de l'Etat, qui s'est encore entretenu dans la matinée avec son nouveau Premier ministre, va recevoir à 19H30 à l'Elysée, à huis clos, les parlementaires du camp présidentiel en présence du gouvernement.
Il veut "un nouvel élan", dit la députée Renaissance du Nord Violette Spillebout, qui attend de cette rencontre "un cap, les priorités de la rentrée" et leur "impact" sur le programme législatif.
Le président va-t-il évoquer la première crise qui sape déjà la "régénération" voulue après les débuts poussifs du second quinquennat? La nouvelle ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé lundi de "clore le chapître des attaques personnelles" au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé, mais les appels à la démission se multiplient.
De quoi brouiller l'image d'un exécutif voulant se présenter comme combatif et doué pour mettre en scène son action censée accompagner la naissance de l'équipe Attal. Vendredi, le président avait exhorté ceux qu'il a surnommés les "soldats de l'An II du quinquennat" à être "à la hauteur" de cette "responsabilité historique".
Les ministres sortants, non reconduits à ce stade en attendant une autre salve de nominations d'ici une semaine, sont aussi conviés lundi soir. Si l'ex-Première ministre Elisabeth Borne sera absente, d'autres ont répondu présent, dont Clément Beaune, qui avait manifesté son mécontentement lors du vote, soutenu par l'extrême droite, de la loi sur l'immigration. Un épisode qui avait aussi profondément déchiré les députés de la majorité.
"Réarmement civique"
L'aile gauche, dont il est membre, ne cache pas non plus ses doutes face à un gouvernement qui fait la part belle aux ministres venus de la droite, avec la sarkozyste Rachida Dati en invitée surprise à la Culture.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a sauté sur l'occasion pour appeler lundi les électeurs et adhérents des Républicains ulcérés par ce débauchage à rejoindre son parti d'extrême droite, qui a déjà le vent en poupe pour les élections européennes de juin.
Emmanuel Macron va donc "mobiliser" députés et sénateurs, mais aussi "appeler à l'unité" et à la "fin des états d'âme" de "tous les pseudo frondeurs", croit savoir un responsable parlementaire. Il pourrait aussi "serrer les boulons" du côté des alliés, notamment le Modem.
Après avoir partagé publiquement ses "interrogations" sur "l'expérience" de Gabriel Attal, devenu à 34 ans le plus jeune Premier ministre français, le patron des centristes François Bayrou s'est muré dans un silence qui en dit long. Mais dans ses rangs, on critique un exécutif qui penche "nettement à droite", selon les termes du député Jean-Louis Bourlanges.
Un ténor du camp présidentiel redoute aussi que, passé le "choc d'opinion" que représente le profil du chef du gouvernement, ce dernier n'ait pas vraiment d'autorité sur des ministres dotés de "places fortes".
En attendant, cette semaine doit mettre Emmanuel Macron sur le devant de la scène. Mardi soir, depuis la salle des fêtes de l'Elysée et en "prime time" à la télévision, il tiendra une grande conférence de presse, exercice auquel il ne s'est pas prêté depuis cinq ans, hors campagne pour sa réélection.
Présenté par son entourage comme une "nouvelle étape" de son "rendez-vous avec la Nation" inauguré par la nomination de Gabriel Attal, l'échange avec les journalistes sera l'occasion de faire des "annonces concrètes", notamment sur le "réarmement civique" esquissé lors des voeux pour 2024.
Mercredi, le président mettra l'accent sur le "réarmement économique et industriel" lors d'une intervention devant le Forum de Davos, en Suisse, avant les voeux aux armées vendredi à Cherbourg.
Ce n'est que la semaine prochaine que Gabriel Attal prononcera sa déclaration de politique générale devant le Parlement, qu'il doit préparer lors d'une réunion gouvernementale mercredi après-midi. Un délai prévu pour minimiser les accusations d'un président qui ferait déjà de l'ombre à son Premier ministre.
Emmanuel Macron s'inscrira dans "le temps long" et aura un "propos de sens et de mobilisation", assure un conseiller, quand le chef du gouvernement déclinera, lui, sa feuille de route.