Les Mureaux, France | AFP | vendredi 02/10/2020 - En se défendant de stigmatiser les musulmans, Emmanuel Macron est passé à l'offensive vendredi contre l'islam radical avec le renforcement des contrôles à tous les niveaux, un dossier devenu l'angle d'attaque favori de la droite et l'extrême droite à 20 mois de la présidentielle.
"L'islamisme radical est le cœur du sujet: nommons-le", a dit le chef de l'Etat comme en réponse à ceux qui l'accusent d'avoir peur du terme, avant de présenter le contenu d'un projet de loi contre les séparatismes devant être présenté le 9 décembre, face à ceux qui l'accusent d'avoir peur du terme.
Il a détaillé une panoplie de mesures concrètes qui visent tous les lieux suspects de diffuser l'idéologie islamiste, "un endoctrinement qui a grandi ces dernières années".
Pour justifier cette offensive plus poussée qu'attendue, il a longuement énuméré des exemples chocs, comme ces écoles parallèles qui n'enseignent que des prières, profitant d'une "montée inquiétante, de la déscolarisation".
Parmi les mesures phares de la loi figurera l'obligation de l'instruction à l'école dès trois ans et non à domicile, sauf exception notamment pour raison de santé. Une mesure qui peut concerner quelques dizaines de milliers d'enfants.
Elle prévoira aussi une obligation de neutralité renforcée dans les services publics, en particulier les transports, et la possibilité de dissoudre des associations pour atteinte à dignité de la personne ou pressions psychologiques ou physiques. Celles qui demandent des subventions devront s'engager sur des chartes de laïcité et rembourser en cas d'infraction.
Il a aussi annoncé vouloir "libérer l'islam de France des influences étrangères" et même bâtir en France "un Islam des Lumières", en formant en France les imams et les psalmodieurs.
Les mosquées, qui ont souvent un simple statut d'association, seront incitées à passer sous le régime de la loi de 1905, qui contrôle davantage leur financement. Et il sera prévu "des clauses anti-putsch" afin d'éviter leur prise de contrôle par des radicaux.
Même les décisions des maires en la matière seront davantage contrôlées, voire bloquées, pour éviter, a-t-il dit, "les pressions sur le terrain".
Emmanuel Macron a plaidé en parallèle pour une meilleure compréhension de l'islam avec davantage d'enseignement de l'arabe et des postes dédiés à l'islamologie dans l’enseignement supérieur.
"Nous avons laissé faire chez nous le wahhabisme, le salafisme, les Frères Musulmans qui ont porté des messages de rupture", a-t-il dit, estimant que la France a "construit ses propres séparatisme " en laissant se "ghettoïsation" les quartiers et par manque d'une politique d'intégration suffisante.
"Heureusement"
Reporté à plusieurs reprises, son discours était très attendu, dans la perspective d'une présidentielle qui pourrait se jouer sur les questions de sécurité et d'autorité de l'Etat.
A-t-il changé depuis le début du quinquennat, quand ce sujet ne lui semblait pas prioritaire ? "Heureusement !", a-t-il reconnu, se défendant d'être un "libéral libertaire" même si certains de ses soutiens le sont.
Il a insisté sur le fait que ces mesures ne visent pas à "stigmatiser" les musulmans. Et au passage répété qu'il n’était pas en faveur d'interdire le voile aux mères qui accompagnent les sorties scolaires.
Consulté de nouveau par Emmanuel Macron cette semaine, le recteur de la Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a indiqué dans Le Monde jeudi être prêt à soutenir "complètement l'action du président (...) à condition que la démarche s'inscrive dans une politique volontariste, résolument républicaine et qu’elle s'éloigne de l'opportunisme politicien et des coups de communication" à l'approche d'échéances électorales.
Avant même le discours, la droite et l'extrême droite ont exprimé leur scepticisme quant à la détermination d'un président qu'elles jugent "mal à l'aise", voire "tétanisé" sur ce sujet.
"Après les incantations, il faut qu’on passe aux actes. C’est un sujet que le président a repoussé depuis maintenant plus de deux ans et demi", a déclaré Gérard Larcher, le président (LR) du Sénat, sur franceinfo.
A gauche, l'offensive d'Emmanuel Macron est dénoncée comme électoraliste et éloignée des préoccupations des Français en pleine crise sanitaire et économique du Covid-19. "La République ne peut être confondue avec une politique du soupçon. Cette stratégie gouvernementale qui encourage la défiance de masse est irresponsable", a jugé le député LFI Alexis Corbière.
"L'islamisme radical est le cœur du sujet: nommons-le", a dit le chef de l'Etat comme en réponse à ceux qui l'accusent d'avoir peur du terme, avant de présenter le contenu d'un projet de loi contre les séparatismes devant être présenté le 9 décembre, face à ceux qui l'accusent d'avoir peur du terme.
Il a détaillé une panoplie de mesures concrètes qui visent tous les lieux suspects de diffuser l'idéologie islamiste, "un endoctrinement qui a grandi ces dernières années".
Pour justifier cette offensive plus poussée qu'attendue, il a longuement énuméré des exemples chocs, comme ces écoles parallèles qui n'enseignent que des prières, profitant d'une "montée inquiétante, de la déscolarisation".
Parmi les mesures phares de la loi figurera l'obligation de l'instruction à l'école dès trois ans et non à domicile, sauf exception notamment pour raison de santé. Une mesure qui peut concerner quelques dizaines de milliers d'enfants.
Elle prévoira aussi une obligation de neutralité renforcée dans les services publics, en particulier les transports, et la possibilité de dissoudre des associations pour atteinte à dignité de la personne ou pressions psychologiques ou physiques. Celles qui demandent des subventions devront s'engager sur des chartes de laïcité et rembourser en cas d'infraction.
Il a aussi annoncé vouloir "libérer l'islam de France des influences étrangères" et même bâtir en France "un Islam des Lumières", en formant en France les imams et les psalmodieurs.
Les mosquées, qui ont souvent un simple statut d'association, seront incitées à passer sous le régime de la loi de 1905, qui contrôle davantage leur financement. Et il sera prévu "des clauses anti-putsch" afin d'éviter leur prise de contrôle par des radicaux.
Même les décisions des maires en la matière seront davantage contrôlées, voire bloquées, pour éviter, a-t-il dit, "les pressions sur le terrain".
Emmanuel Macron a plaidé en parallèle pour une meilleure compréhension de l'islam avec davantage d'enseignement de l'arabe et des postes dédiés à l'islamologie dans l’enseignement supérieur.
"Nous avons laissé faire chez nous le wahhabisme, le salafisme, les Frères Musulmans qui ont porté des messages de rupture", a-t-il dit, estimant que la France a "construit ses propres séparatisme " en laissant se "ghettoïsation" les quartiers et par manque d'une politique d'intégration suffisante.
"Heureusement"
Reporté à plusieurs reprises, son discours était très attendu, dans la perspective d'une présidentielle qui pourrait se jouer sur les questions de sécurité et d'autorité de l'Etat.
A-t-il changé depuis le début du quinquennat, quand ce sujet ne lui semblait pas prioritaire ? "Heureusement !", a-t-il reconnu, se défendant d'être un "libéral libertaire" même si certains de ses soutiens le sont.
Il a insisté sur le fait que ces mesures ne visent pas à "stigmatiser" les musulmans. Et au passage répété qu'il n’était pas en faveur d'interdire le voile aux mères qui accompagnent les sorties scolaires.
Consulté de nouveau par Emmanuel Macron cette semaine, le recteur de la Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a indiqué dans Le Monde jeudi être prêt à soutenir "complètement l'action du président (...) à condition que la démarche s'inscrive dans une politique volontariste, résolument républicaine et qu’elle s'éloigne de l'opportunisme politicien et des coups de communication" à l'approche d'échéances électorales.
Avant même le discours, la droite et l'extrême droite ont exprimé leur scepticisme quant à la détermination d'un président qu'elles jugent "mal à l'aise", voire "tétanisé" sur ce sujet.
"Après les incantations, il faut qu’on passe aux actes. C’est un sujet que le président a repoussé depuis maintenant plus de deux ans et demi", a déclaré Gérard Larcher, le président (LR) du Sénat, sur franceinfo.
A gauche, l'offensive d'Emmanuel Macron est dénoncée comme électoraliste et éloignée des préoccupations des Français en pleine crise sanitaire et économique du Covid-19. "La République ne peut être confondue avec une politique du soupçon. Cette stratégie gouvernementale qui encourage la défiance de masse est irresponsable", a jugé le député LFI Alexis Corbière.