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Macron de retour devant les Français pour esquisser la sortie de crise


Paris, France | AFP | mercredi 10/06/2020 - Après deux mois de quasi silence, Emmanuel Macron s'adressera de nouveau aux Français dimanche pour esquisser les pistes de sortie de crise du coronavirus aux conséquences économiques et sociales catastrophiques.

Le 13 avril, le chef de l'Etat apparaissait à la télévision pour annoncer que le début du déconfinement interviendrait le 11 mai.

Deux mois plus tard, il prendra la parole à 20H dans un contexte bien différent: "L'épidémie est maîtrisée", selon Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, et les appels se multiplient pour accélérer le déconfinement.

Emmanuel Macron "devrait faire un retour sur la gestion de la crise et les mesures prises, comme la bataille pour l'emploi, le plan d'aide par filières ou encore la mobilisation franco-allemande pour une stratégie européenne", a indiqué l'Elysée.

Sur la situation sanitaire, il pourra s'appuyer sur les avis du conseil scientifique qu'il réunit vendredi, juste avant un nouveau conseil de défense.

Il s'exprimera aussi deux jours avant l'échéance de la phase 2 du déconfinement, fixée au 22 juin, qui devrait ouvrir une nouvelle étape vers "le retour à la normale".

L'exécutif est bien décidé à agir "avec prudence et sérieux", selon Sibeth Ndiaye, mais il doit prendre en compte les exhortations à accélérer le déconfinement qui se multiplient dans la classe politique et le monde économique.

"Aujourd'hui on est dans une sorte de faux plat. La crise sanitaire s'éloigne pour les Français", explique un responsable de la majorité. Ce qui pousse le président "à accélérer son timing et à s'exprimer en deux temps. D'abord sur la relance économique puis sur le volet social et écolologique".

Une seconde intervention présidentielle pourrait ainsi être organisée entre le second tour des élections municipales du 28 juin et la Fête nationale du 14 juillet.

urgence économique

Cette étape est présentée comme le début d'une "nouvelle ère" du quinquennat, alors qu'il reste à peine deux ans avant l'élection présidentielle de 2022. Pour la préparer, Emmanuel Macron compte mener jusqu'à la fin du mois "des consultations de toute nature" afin de "prendre le pouls, confronter des idées et partager un diagnostic avec de nombreux acteurs", souligne un conseiller.

Mais, tout en ayant annoncé sa volonté de "se réinventer", il ne veut "ni renier ni renoncer" à l'esprit du début de son mandat, précise-t-on dans son entourage. 

L'ambition est de "co-construire" davantage les décisions politiques, notamment avec les collectivités locales, qui seraient davantage "responsabilisées".

Dans l'immédiat, l'urgence est de gérer "le choc considérable" de la crise sur l'économie, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui table désormais sur une chute du PIB de 11% cette année et la suppression de "800.000 emplois".

Penant la crise, Emmanuel Macron a laissé le Premier ministre Edouard Philippe monter en première ligne, notamment ces dernières semaines pour détailler les bonnes nouvelles liées au déconfinement.

Et ce dernier en a profité dans les sondages, avec une progression de sa cote de popularité, qui devance désormais nettement celle du président.

Le chef de l'Etat est aussi resté discret sur la polémique sur les accusations de violences et de racisme visant les policiers et gendarmes, qui a resurgi à l'occasion des manifestations pour George Floyd, noir américain mort par asphyxie sous les genoux d'un policier blanc aux Etats-Unis.

Au Conseil des ministres, il a fustigé "le racisme et la discrimination, ce fléau qui est une trahison de l'universalisme républicain", tout en défendant les forces de l'ordre "dont l'écrasante majorité ne saurait être salie".

le Mercredi 10 Juin 2020 à 08:56 | Lu 199 fois