Paris, France | AFP | mardi 14/07/2020 - Masque obligatoire dans les lieux clos à partir du 1er août, plan de relance industriel et écologique, priorité aux jeunes: Emmanuel Macron a décliné mardi plusieurs mesures face à la crise économique et sanitaire, après avoir présidé une cérémonie du 14-Juillet au format réduit.
Le port obligatoire du masque, jusqu'alors cantonné aux seuls transports publics depuis le déconfinement le 11 mai, sera étendu à tous les lieux clos dès le 1er août, a plaidé le chef de l'Etat, en déplorant une situation jusqu'alors "un peu erratique", lors d'une interview sur TF1 et France 2.
Le Québec a déjà pris une mesure similaire et le port du masque sera obligatoire dans les magasins en Angleterre à partir du 24 juillet pour éviter un rebond de l'épidémie.
Cette mesure répond à une demande de nombreux médecins. Le port du masque est un "moindre mal" pour éviter un reconfinement qui "serait catastrophique", a estimé mardi Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris.
Emmanuel Macron, lui-même, a mis en garde contre une épidémie qui "repart un peu" - le taux de contamination par malade est à nouveau légèrement supérieur à 1 - tout en affirmant que "nous serons prêts" en cas de "recrudescence", notamment grâce à des "stocks et des approvisionnements sécurisés".
Les dépistages virologiques, par des tests PCR après prélèvements dans le nez, seront en outre désormais possibles sans ordonnance.
En revanche, d'éventuels nouveaux confinements se feraient localement, a assuré le chef de l'Etat, avec pour consigne "d'isoler le plus localement possible et donc le plus vite possible". La rentrée scolaire de septembre sera "quasi-normale" sous réserve de forte reprise de l'épidémie, a-t-il insisté.
Au-delà de la crise sanitaire, Emmanuel Macron, qui a estimé probable une hausse massive du chômage avec 800.000 à 1 million de chômeurs en plus d'ici le printemps 2021, a annoncé un plan de relance "massif" de 100 milliards d'euros au total, à la fois "industriel, écologique, local, culturel et éducatif".
En particulier, Emmanuel Macron a proposé un dispositif d'exonération des charges pour les jeunes, destiné à favoriser l'embauche de salariés à "faibles qualifications, jusqu'à 1,6 Smic".
Il a également défendu les accords d'entreprise qui demandent au salarié une "modération salariale" pour préserver l'emploi, mais dit avoir aussi demandé aux entreprises une "modération des dividendes".
Le plan de relance, qui doit comprendre un volet écologique important avec notamment un plan massif de rénovation des écoles et Ehpad, sera financé par des aides européennes, dans le cadre du plan de relance que la France espère voir adopter par les 27 pays de l'UE, et par l'endettement.
Mais sans augmentation d'impôt, a-t-il dit, y compris en écartant un rétablissement "absurde" de l'ISF qui "ne règlerait rien". Une option possible cependant, a-t-il dit, serait de "décaler un peu" la suppression de la taxe d'habitation pour les plus fortunés.
Il a par ailleurs considéré que la France ne pourrait pas faire "l'économie d'une réforme" de son système de retraites, tout en reconnaissant que le projet du gouvernement ne pourrait pas être maintenu tel qu'il était prévu avant la crise sanitaire.
"Ambigu", "flou", "bavardage"
Élu en mai 2017, Emmanuel Macron s'était jusqu'alors refusé à se plier à l'interview du 14-Juillet.
Mais, confrontée à une impopularité certaine, et après une crise qui a selon lui "profondément bouleversé et traumatisé" le pays, il s'est prêté aux questions-réponses pendant plus d'une heure, en faisant une sorte de mea culpa: "Les gens se sont mis à détester ce président qui voudrait tout réformer pour que ce ne soit que les meilleurs qui puissent réussir", "ça n'est pas mon projet mais le jeu des maladresses, parfois des phrases sorties de leur contexte", a-t-il fait valoir.
La prise de parole présidentielle intervient plus d'une semaine après un remaniement gouvernemental et la nomination d'un nouveau Premier ministre, Jean Castex, dont le discours de politique générale est prévu mercredi à 15H00 à l'Assemblée nationale.
"Il faudra du très concret dans le discours du Premier ministre car pour l'instant, difficile d'être convaincu qu'il y a de nouvelles perspectives pour la suite", a estimé mardi le député ex-LREM Matthieu Orphelin.
Plusieurs leaders de l'opposition ont fait part de leur scepticisme: un "nouveau chemin ambigu, flou", pour le patron du groupe LR à l'Assemblée, Damien Abad; un "bavardage" selon Jean-Luc Mélenchon, ou "rien de précis, aucun calendrier", a déploré l'eurodéputé EELV Yannick Jadot.
"Une fois de plus, Emmanuel Macron commentateur de lui-même. Ni vraies annonces, ni nouveau chemin et toujours le même chef d'équipe", a enfoncé le porte-parole du PS Boris Vallaud.
Dans la matinée, le traditionnel défilé militaire pour la fête nationale du 14 juillet avait laissé la place à un mini-défilé confiné place de la Concorde, rassemblant sous un ciel nuageux quelque 2.000 militaires, moitié moins que pour l'habituelle descente des Champs-Élysées.
Lors du tableau final, des soignants en blouse blanche ont rejoint les rangs des militaires sous les applaudissements nourris du président et de toute l'assistance.
Des honneurs accueillis avec circonspection par certains personnels soignants, qui attendent plus en faveur du secteur hospitalier, alors que les accords de Ségur, qui entérinent une revalorisation salariale, ont été signés lundi par une majorité de syndicats, mais pas l'intégralité.
Visible depuis la Concorde, une banderole "Derrière les hommages, Macron asphyxie l'hôpital" s'est envolée pendant la cérémonie, portée par une grappe de ballons rouges et noirs, selon une vidéo circulant sur Twitter.
Le port obligatoire du masque, jusqu'alors cantonné aux seuls transports publics depuis le déconfinement le 11 mai, sera étendu à tous les lieux clos dès le 1er août, a plaidé le chef de l'Etat, en déplorant une situation jusqu'alors "un peu erratique", lors d'une interview sur TF1 et France 2.
Le Québec a déjà pris une mesure similaire et le port du masque sera obligatoire dans les magasins en Angleterre à partir du 24 juillet pour éviter un rebond de l'épidémie.
Cette mesure répond à une demande de nombreux médecins. Le port du masque est un "moindre mal" pour éviter un reconfinement qui "serait catastrophique", a estimé mardi Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris.
Emmanuel Macron, lui-même, a mis en garde contre une épidémie qui "repart un peu" - le taux de contamination par malade est à nouveau légèrement supérieur à 1 - tout en affirmant que "nous serons prêts" en cas de "recrudescence", notamment grâce à des "stocks et des approvisionnements sécurisés".
Les dépistages virologiques, par des tests PCR après prélèvements dans le nez, seront en outre désormais possibles sans ordonnance.
En revanche, d'éventuels nouveaux confinements se feraient localement, a assuré le chef de l'Etat, avec pour consigne "d'isoler le plus localement possible et donc le plus vite possible". La rentrée scolaire de septembre sera "quasi-normale" sous réserve de forte reprise de l'épidémie, a-t-il insisté.
Au-delà de la crise sanitaire, Emmanuel Macron, qui a estimé probable une hausse massive du chômage avec 800.000 à 1 million de chômeurs en plus d'ici le printemps 2021, a annoncé un plan de relance "massif" de 100 milliards d'euros au total, à la fois "industriel, écologique, local, culturel et éducatif".
En particulier, Emmanuel Macron a proposé un dispositif d'exonération des charges pour les jeunes, destiné à favoriser l'embauche de salariés à "faibles qualifications, jusqu'à 1,6 Smic".
Il a également défendu les accords d'entreprise qui demandent au salarié une "modération salariale" pour préserver l'emploi, mais dit avoir aussi demandé aux entreprises une "modération des dividendes".
Le plan de relance, qui doit comprendre un volet écologique important avec notamment un plan massif de rénovation des écoles et Ehpad, sera financé par des aides européennes, dans le cadre du plan de relance que la France espère voir adopter par les 27 pays de l'UE, et par l'endettement.
Mais sans augmentation d'impôt, a-t-il dit, y compris en écartant un rétablissement "absurde" de l'ISF qui "ne règlerait rien". Une option possible cependant, a-t-il dit, serait de "décaler un peu" la suppression de la taxe d'habitation pour les plus fortunés.
Il a par ailleurs considéré que la France ne pourrait pas faire "l'économie d'une réforme" de son système de retraites, tout en reconnaissant que le projet du gouvernement ne pourrait pas être maintenu tel qu'il était prévu avant la crise sanitaire.
"Ambigu", "flou", "bavardage"
Élu en mai 2017, Emmanuel Macron s'était jusqu'alors refusé à se plier à l'interview du 14-Juillet.
Mais, confrontée à une impopularité certaine, et après une crise qui a selon lui "profondément bouleversé et traumatisé" le pays, il s'est prêté aux questions-réponses pendant plus d'une heure, en faisant une sorte de mea culpa: "Les gens se sont mis à détester ce président qui voudrait tout réformer pour que ce ne soit que les meilleurs qui puissent réussir", "ça n'est pas mon projet mais le jeu des maladresses, parfois des phrases sorties de leur contexte", a-t-il fait valoir.
La prise de parole présidentielle intervient plus d'une semaine après un remaniement gouvernemental et la nomination d'un nouveau Premier ministre, Jean Castex, dont le discours de politique générale est prévu mercredi à 15H00 à l'Assemblée nationale.
"Il faudra du très concret dans le discours du Premier ministre car pour l'instant, difficile d'être convaincu qu'il y a de nouvelles perspectives pour la suite", a estimé mardi le député ex-LREM Matthieu Orphelin.
Plusieurs leaders de l'opposition ont fait part de leur scepticisme: un "nouveau chemin ambigu, flou", pour le patron du groupe LR à l'Assemblée, Damien Abad; un "bavardage" selon Jean-Luc Mélenchon, ou "rien de précis, aucun calendrier", a déploré l'eurodéputé EELV Yannick Jadot.
"Une fois de plus, Emmanuel Macron commentateur de lui-même. Ni vraies annonces, ni nouveau chemin et toujours le même chef d'équipe", a enfoncé le porte-parole du PS Boris Vallaud.
Dans la matinée, le traditionnel défilé militaire pour la fête nationale du 14 juillet avait laissé la place à un mini-défilé confiné place de la Concorde, rassemblant sous un ciel nuageux quelque 2.000 militaires, moitié moins que pour l'habituelle descente des Champs-Élysées.
Lors du tableau final, des soignants en blouse blanche ont rejoint les rangs des militaires sous les applaudissements nourris du président et de toute l'assistance.
Des honneurs accueillis avec circonspection par certains personnels soignants, qui attendent plus en faveur du secteur hospitalier, alors que les accords de Ségur, qui entérinent une revalorisation salariale, ont été signés lundi par une majorité de syndicats, mais pas l'intégralité.
Visible depuis la Concorde, une banderole "Derrière les hommages, Macron asphyxie l'hôpital" s'est envolée pendant la cérémonie, portée par une grappe de ballons rouges et noirs, selon une vidéo circulant sur Twitter.