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Lettre ouverte des riverains et pétitionnaires de la vallée de Sainte Amélie


Lettre ouverte des riverains et pétitionnaires de la vallée de Sainte Amélie
Les riverains du quartier Saint Amélie à Papeete se sont réunis ce jour pour protester contre le projet de construction d'un logement social:

Communiqué des riverains:

"Nous, riverains résidents de la vallée de Sainte Amélie, parents et amis appelons l’attention des lecteurs sur la vente et la destination de l’immeuble MAHINATEA, acquis par le territoire en 2009. Cette affaire comprend deux aspects, financier et social. Voici les faits :

A. L’aspect financier :
En février 2009 le territoire a fait l’acquisition d’un bien immobilier situé à Sainte Amélie, Papeete, comprenant une terre de 1403 m2 et les constructions y édifiées anciennement appelé Hôtel MAHINATEA. Le montant de la vente s’élève à 200 000 000 FCP ainsi réparti :
Prix de la terre : 91 195 000 FCP ;
Prix des constructions : 108 805 000 FCP. Aucune expertise n’aurait été faite relativement à l’état de cet immeuble. Sur la foi de qui et de quoi la valeur de 108 805 000 FCP a été arrêtée, pour un immeuble construit pour partie dans les années 1975 et pour la seconde partie aux alentours de 1992 ?
Les protagonistes de cette opération immobilière sont :
La Société Civile Immobilière CEFA, représentée par son gérant M. Jean Baptiste CERAN JERUSALEMY, (JBH), vendeur ;
La Polynésie française, représentée par M. Antony GEROS, vice président, Ministre de l’Aménagement et du Développement des communes, chargé des affaires foncières. Porte parole du Gouvernement, acquéreur.
Initié sous Gaston TANG SANG, président du pays à l’époque, proche du gérant M. Jean Baptiste CERAN JERUSALEMY, par ailleurs Président d’honneur du parti politique O PORINETIA TO TATOU AI’A dont le président est précisément GTS( ???), il a été conclu et signé, chose assez étonnante par M. GEROS, VP du gouvernement TEMARU alors en exercice.

Le territoire par la suite conférait ce bien à l’OPH. Il s’agissait dans un premier temps de rénover le bâtiment pour accueillir des locataires en transit. Des travaux de rénovation ont été dans un premier temps entrepris (peinture etc…) Mais les conclusions de l’expertise diligentée par cet organisme concluaient à l’insalubrité des constructions existantes. L’OPH décidait alors de procéder à la destruction du dit immeuble (108 805 000 FCP ?) et de construire à sa place un nouveau bâtiment de 5 niveaux + RC couvrant la totalité de la superficie disponible, comprenant 19 logements sociaux. Une aire de jeu ou de détente pour les enfants en bas âge est prévu ; pour les plus grands allez voir ailleurs ! La rue sera à coup sûr leur terrain de jeux avec toutes les conséquences liées à la circulation et la sécurité des personnes.
Ce qui nous paraît, inique, injuste, inacceptable voire condamnable, c’est de constater que 108 805 00 FCP partiront en fumée : la dilapidation des fonds publics encore une fois est avérée. A qui profite cette opération ? La question est posée. A ce prix s’ajoute les frais de notaire, le coût de la démolition et de transport des gravats ! En ajoutant les frais de gardiennage qui se montent à 1 000 000 CFP par mois depuis 2009, c’est environ 30 000 000 FCP de plus à comptabiliser. Nous estimons donc que le montant actuel de la dilapidation des fonds publics s’élève à 140 000 000 FCP, hypothèse basse.
Après démolition, le bien aura coûté 240 000 000 CFP, soit 171 062 CFP le m2 A titre de comparaison le prix du m2 a été de 28 639 CFP en 2007 pour une vente réalisée dans le secteur, soit une plus-value de +497.30% ((28 639*(1+497.30%)=171 062 FCP)), pour une moyenne de 124% l’an ! Ce n’est pas les agences immobilières qui s’en plaindront ! Mieux que la bourse !!!!
Ce projet de logement social coûtera donc au total 435 000 000 F comprenant l’acquisition du terrain et du bâtiment à démolir et la construction du nouveau bâtiment, soit 310 050 F /m² ou 22 890 000 F par appartement (base 19 logements). A ce niveau de prix ce n’est plus du social mais du logement de gamme !
B - L’aspect social :
Nous ne sommes pas des opposants farouches à tout projet de construction de logements sociaux. Mais nous estimons que cela doit se faire dans le respect d’un certain nombre de critères, en particulier l’adhésion des résidents de la commune dans le cadre d’une véritable politique à moyen et long terme. Ainsi nous constatons :
• Aucun projet d’envergure n’a jamais réellement existé, tant au niveau communal que territorial. Pourtant les terres domaniales ou présumées domaniales sont disponibles et des études devraient être menées à grande échelle afin de délimiter les zones exploitables à moindre coût ;
• L’absence d’enquête de voisinage lorsqu’il est envisagé de construire des logements sociaux. Les exemples de Bougainville 1, 2, 3 et de Pare Ora en sont les illustrations ;
• L’achat à des prix exorbitants de terrains dans la zone la plus chère de Tahiti, à savoir les communes de Papeete et avoisinantes ;
• La propension de nos dirigeants à voir par le petit bout de la lorgnette et privilégier le clientélisme à l’intérêt de l’ensemble de la population ;
• Le défaut de transparence qui alimente les rumeurs les plus folles de prévarication, favoritisme, copinage….. ;
• La défiguration du paysage et l’absence de règles d’urbanisme cohérentes et audacieuses qui conjuguent harmonie et cohérence où modernisme et tradition y trouvent leur juste place;
• Le « parcage » dans des bars d’immeubles dénaturés, impersonnels, bruyants, inadaptés, et la vie dans la promiscuité ;
• L’absence de vision à long terme.
A Sainte Amélie des bonnes volontés se sont manifestées au travers notamment de l’association « Te Mau Aroa No Papeete », et de « solidarité pour tous », présidées par Madame Teave CHAUMETTE, résidente, qui avait sollicitée du territoire l’affectation de cet espace aux activités de ses associations sous la forme de centre d’accueil provisoire, de repos et de relaxation aux SDF qui fleurissent dans Papeete s’est vue opposer une fin de non-recevoir. Il est affligeant de constater, que notre capitale ne dispose d’aucune structure d’accueil de ce type. Les centres d’hébergement existants sont d’origine associative et religieuse. Par ailleurs, l’association « Jeunesse de Sainte Amélie » a multiplié les démarches depuis plus de 6 ans auprès de la mairie pour la réalisation d’aire de jeux de détente et de réunion, ils se rabattront faute de mieux sur le bitume du parking de l’EAD. Aucune réponse du maire. Il est aux abonnés absents, exilé sans doute dans sa résidence de Temae à Moorea !"
Le collectif pour les riverains de Sainte Amélie

Rédigé par Collectif des riverains de Saint Amélie le Jeudi 8 Septembre 2011 à 17:05 | Lu 1723 fois