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Les sinistrés de Hitia'a o te Ra reçoivent le gouvernement


Cette maison en bord de rivière a été saccagée par les éléments. Elle devrait être détruite et ne pourra pas être reconstruite au même endroit : le propriétaire devra se trouver un nouveau terrain, en zone bleue.
Cette maison en bord de rivière a été saccagée par les éléments. Elle devrait être détruite et ne pourra pas être reconstruite au même endroit : le propriétaire devra se trouver un nouveau terrain, en zone bleue.
HITIA'A O TE RA, le 7 janvier 2016 - Plusieurs membres du gouvernement, accompagnés du maire de Hitia'a o te Ra, sont allés à la rencontres des sinistrés de la commune de la côte est. Dans leurs bagages, des annonces et des promesses pour reloger les familles, même si rien ne sauvera les maisons en zone rouge…

Le recensement des victimes des grosses intempéries du 12 décembre dernier se termine aujourd'hui, et nous avons ainsi une bonne idée du nombre final de sinistrés : 60 maisons détruites, 113 maisons partiellement détruites et encore une centaine de maisons inondées, où les affaires de habitants ont été perdues à la boue. Un bilan lourd, dont le coût pourrait atteindre le milliard et demi de francs.

Le président Édouard Fritch, accompagné de son ministre de l'Équipement Albert Solia et de celui du Logement Tearii Alpha, était hier sur le terrain, principalement dans deux des vallées les plus touchées de la côte est, Faaripo à Papeno’o et Faarumai à Tiarei (vallée des Trois Cascades). Ils se sont également rendus dans plusieurs centres d'accueil des sinistrés, le tout en compagnie du maire de Hitia'a o te Ra, Dauphin Domingo. Le but de l'opération : faire le point sur les travaux de réparation des ouvrages publics et des maisons, le traitement des déchets et écouter les doléances des sinistrés qui attendent de pouvoir rentrer chez eux, ce que certains ne pourront sans doute jamais faire…

Le PPR de la vallée de Faaripo empêchera quelques fare d'être reconstruits sur place
Le PPR de la vallée de Faaripo empêchera quelques fare d'être reconstruits sur place
Albert Solia : tous les accès sont rétablis
"Aujourd'hui on va dire que la première étape est terminée : rétablir les accès partout, même avec du provisoire, remettre les ponts en état pour traverser, et remettre le lit des rivières en état de recevoir des crues, si elles arrivent dans les semaines ou les mois qui viennent. Ensuite, la deuxième étape va consister à appeler les entreprises pour faires des travaux de protection des berges, c’est-à-dire des enrochements. Certains appels d'offres sont déjà lancés, et d'autres seront lancés d'ici à fin février. Il y a des projets de renforcement des berges pour toutes les rivières qui ont été impactées.

Pour revenir à la cause des inondations, c'est vrai qu'il y a eu des arbres qui ont été abattus, mais ce n'est qu'une petite partie du problème. Le vrai problème se trouve dans une période de pluies anormalement élevées pendant trois à quatre jours, qui ont entraîné le dernier jour, le 12 décembre, des glissements de terrain en série. On a envoyé le labo en hélicoptère, qui en a recensé plus d'une centaine dans les vallées. Ces glissements de terrain ont envoyé de la terre et des arbres dans les rivières, ce qui a bouché d'ailleurs tous les ouvrages. Il y a des arbres qui avaient été abattus, mais leur proportion est très faible par rapport au nombre d'arbres venus naturellement. Et il n'y a pas de solution réaliste pour éviter ces glissements de terrain, on ne peut que dire qu'il y a des zones à risque et éviter de construire à proximité."



Tearii Alpha : place à la reconstruction… mais pas partout
"Pratiquement 200 maisons ont été endommagées partiellement ou totalement par les intempéries, une centaine de plus ont été inondées, cela fait 300 familles à aider. Pour les maisons à réparer, nous fournirons des aides en matériaux. Pour ceux qui ont une maison totalement détruire, nous leur reconstruirons la maison avec des Fare OPH, montés sur pilotis de 1,20 m minimum. Parmi les maisons, il y en avait une centaine en zone rouge, qu'on ne pourra pas reconstruire sur place à cause du plan de prévention des risques, nous ne nous pourrions pas obtenir les permis de construire. Nous pourrons aider ceux qui le souhaitent malgré tout à les réparer. Mais nous préférerions les reloger dans un lieu sûr. Donc pour ceux-là, nous leur proposons de nous trouver un terrain familial en zone bleue, n'importe où en Polynésie, pour construire la maison. Et s'ils n'ont pas de disponibilité foncière, nous mettrons à leur disposition un terrain domanial, qu'il nous faudra viabiliser.

Le coût de 900 millions de francs pour les habitations, c'est un maximum que nous avons inscrit au budget, mais on verra au cas par cas. Pour l'instant, les estimations s'approchent des 700 millions. Après, il y a aussi les aides sociales, plus de 20 millions déboursés par les affaires sociales, qui servent à acheter les premières urgences : matelas, électroménager et bons alimentaires. En plus de toute l'aide qui est arrivée de la solidarité de toute la Polynésie."



Le président du Pays doit gérer l'aide aux victimes et un budget serré
Le président du Pays doit gérer l'aide aux victimes et un budget serré
60 millions de francs pour recycler les déchets
Entre 25 000 et 30 000 m3 de bois, terre, carcasses métalliques et autres déchets emportés par la rivière ont été stockés à Papeno’o sur un délaissé au bord de la route, côté mer. Ces déchets vont être triés par une quinzaine de personnes (qui vont être embauchées), sur le site de Nive, un terrain à quelques kilomètres de là. Ce qui doit être jeté sera transporté à Paihoro. Le bois pourra être utilisé par les charbonniers, et le service de l'Environnement est mobilisé pour détecter la petite fourmi de feu dans les gravats, et réaliser les traitements éventuels pour éviter sa propagation. Le président Fritch espère que le problème sera réglé dans le mois à venir, et estime le coût total entre 50 et 60 millions de francs, qui feront l'objet d'une inscription supplémentaire au budget du compte d'aide aux victimes des calamités (CAVC) lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée à la fin du mois. "C'est difficile, vous savez, on ne pensait pas atteindre ce volume. Il faut calculer au plus près des dépenses. Quand on a beaucoup d'argent on peut faire des prévisions larges, mais aujourd'hui c'est au coup par coup" explique le président Fritch.

Ces sinistrées ont fait visiter leur installation provisoire au gouvernement, et avaient beaucoup de questions sur les zones rouges et la reconstruction des fare
Ces sinistrées ont fait visiter leur installation provisoire au gouvernement, et avaient beaucoup de questions sur les zones rouges et la reconstruction des fare

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 7 Janvier 2016 à 17:49 | Lu 922 fois