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Les récifs coralliens sources de vie


Moorea où se poursuit le colloque national Ifrecor cette semaine.
Moorea où se poursuit le colloque national Ifrecor cette semaine.
PAPEETE, mardi 16 octobre 2012. Le comité national de l’initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) a démarré hier à Punaauia son colloque 2012 qui se poursuit désormais jusqu’à vendredi à Moorea. Des spécialistes des récifs venus de l’ensemble du littoral ultramarin se réunissent pour parler essentiellement de l’état des récifs coralliens sur les rivages français et des mesures à prendre pour en assurer la protection. En ouverture de ce colloque, le Haut-Commissaire a rappelé les enjeux locaux et mondiaux "Active depuis 1999, la cellule polynésienne de l'Ifrecor, a prouvé à de nombreuses reprises son efficacité. L’organisation de ces journées en est une nouvelle preuve. Les récifs coralliens constituent un bien commun : ils protègent nos côtes de l’érosion, les polynésiens tirent profit du riche écosystème qui leur est associé et les touristes viennent du monde entier en admirer la beauté. Mais comme tout bien commun, ils sont particulièrement fragiles ; si tout le monde en profite, moins nombreux sont ceux prêts à en assurer la protection et la conservation. Grâce à ses outre-mer, la France abrite près de 10% des récifs mondiaux. 80% de la biodiversité côtière nationale provient des récifs coralliens. L’Etat est bien conscient de sa responsabilité en matière de conservation et de gestion durable de ses récifs et des herbiers et mangroves qui leur sont liés" a déclaré Jean-Pierre Laflaquière.


En Polynésie, le comité local de l’Ifrecor a élaboré depuis quelques années un plan d’action
en six points : planifier pour prévenir avec notamment la création d’aires marines protégées ; valorisation économique des écosystèmes coralliens avec la mise en place d’instruments de marche pour leur gestion durable ; étude des impacts liés à l’activité humaine ; connaître et comprendre pour gérer avec un suivi des sites existants (via le réseau Reef Check en particulier) ; informer et éduquer pour modifier les comportements ; développer les échanges et la coopération avec l’Ifrecor, mais aussi avec les voisins du Pacifique. La protection des récifs est importante car ces zones récifales jouent un rôle majeur de protection des côtes et représentent un enjeu social et économique essentiel (tourisme, pêche, exploitation perlière ou de coquillages).

Les récifs coralliens de Polynésie françaises sont étudiés depuis longtemps par la communauté scientifique
. L’institut des récifs coralliens du Pacifique (IRCP) basé à Moorea, avec notamment des chercheurs du CNRS, le Centre de recherches insulaires (CRIOBE) et divers partenaires universitaires se penche depuis longtemps sur ces récifs. En effet, la Polynésie française et ses 118 îles au cœur du Pacifique, possède une surface de plus de 15 000 km2 de récifs et lagons. Les formations récifales y sont très diversifiées et sont exploitées depuis toujours pour la pêche, la collecte de la nacre, la production de perles.
En 2008, une étude sur le suivi de l’état des récifs coralliens montre la diversité, l’importance et la nécessité d’un suivi scientifique continu sur ces zones. Cette étude démontrait que la majeure partie des récifs coralliens polynésiens était en bonne santé, certaines ayant subi des dégâts importants lors d’épisode cyclonique important, les impacts des activités humaines restant encore limitées: « Si les événements naturels dégradent les récifs à l’échelle de plusieurs îles, d’archipel ou du Pays, les dégradations anthropiques sont limitées à quelques îles peuplées de la Société, plus exceptionnellement dans les atolls et encore moins dans un tiers d’entre eux qui sont inhabités. Les remblais en zone frangeante, les extractions de matériaux coralliens, la surpêche, l’absence de réseaux d’assainissement des eaux usées urbaines et le développement d’activités de loisir et du tourisme sont les causes essentielles de la dégradation des communautés coralliennes du lagon dans certains secteurs de Tahiti et de Moorea. Ainsi apparaît-il clairement que les dégradations majeures des récifs en Polynésie sont occasionnées par des phénomènes naturels compte tenu de leur étendue géographique. En revanche les dégradations anthropiques sont géographiquement plus localisées (…) Toutefois les inquiétudes sont grandissantes sur l’avenir des récifs dans le monde entier si l’on se réfère aux prédictions de changement climatique où les impacts majeurs tiendraient à l’augmentation des températures océaniques, à un renforcement des cyclones et à l’acidification des eaux perturbant le métabolisme de calcification des coraux».
Enfin depuis le début des années 2000, le comité local Ifrecor a mis en place son réseau de surveillance Reef Check Polynésie qui permet d’effectuer des relevés scientifiques sous-marins simple pour suivre chaque année le peuplement corallien sur 55 sites sélectionnés et son état de santé.


L'IFRECOR organise un concours des collectivités d'outremer

Les récifs coralliens sources de vie
Le Haut-Commissaire Jean-Pierre Laflaquière a prononcé un discours à l'occasion de l'ouverture de la réunion du comité national de l'initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) à la mairie de Punaauia lundi 15 octobre.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 16 Octobre 2012 à 09:39 | Lu 1292 fois