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Les policiers nationaux portent leurs doléances auprès du commandant des outre-mer


Le secrétaire général du Syndicat Unité SGP FO Police, Wallace Teina,
Le secrétaire général du Syndicat Unité SGP FO Police, Wallace Teina,
Tahiti, le 11 août 2025 - Le secrétaire général du Syndicat Unité SGP FO Police tire la sonnette d’alarme. “Avoir plus d’effectif, mettre l’accent sur la surveillance des réseaux sociaux et la prévention auprès de la jeunesse” sont quelques-unes des priorités du syndicat pour éviter “qu’il y ait la même chose qu’en Calédonie où, du jour au lendemain, tout peut flamber” à cause notamment de la multiplication de “commentaires teintés de racisme” sur les réseaux sociaux.  
 
Le contrôleur général, commandant des outre‑mer de la police nationale, Jean‑Baptiste Dulion, avant de partir en mission en Nouvelle-Calédonie, a profité de faire un stop au Fenua pour dresser un état des lieux de la direction territoriale de la police nationale (DTPN) à Papeete.

Il a rencontré les responsables du Syndicat Unité SGP FO Police qui lui ont fait part de la problématique des effectifs de la DTPN. “On estime qu’il y a de moins en moins de policiers titulaires sur la voie publique. Cela fait plus de vingt ans qu'on demande un plan de recrutement local avec la mise en place du corps de l'État pour l'administration de la Polynésie française (CEAPF) ainsi que le retour des originaires” assure le secrétaire général du Syndicat Unité SGP FO Police, Wallace Teina.
 
Il regrette d'ailleurs que son prédécesseur “n'ait pas porté” leurs doléances à Paris. Il espère que Jean‑Baptiste Dulion fera, lui, un suivi sérieux de leurs dossiers.
 
“Le fait qu’il soit un homme de terrain” le rassure. En effet, Jean‑Baptiste Dulion a été numéro deux puis patron du Raid pendant plusieurs années. Il a aussi officié en tant que commissaire divisionnaire à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
 
Selon Wallace Teina, lors de la réunion avec ce dernier, il leur aurait soufflé “qu’on peut compter sur lui pour être le porte-parole des outre-mer parce qu’il estime qu’il y en a encore à Paris qui ont cette image de la carte postale”.

“On ne veut pas que la Polynésie devienne comme la Calédonie”

Selon Wallace Teina, le numéro deux de la police nationale a bien compris la légitimité de leurs doléances. “On ne veut pas qu’il y ait la même chose qu’en Calédonie où, du jour au lendemain, tout peut flamber. Donc on aimerait avoir plus d’effectif, mettre aussi l’accent sur la surveillance des réseaux sociaux et également la prévention auprès de la jeunesse.”
 
Le secrétaire général du Syndicat Unité SGP FO Police en a profité pour faire état de la réaction des internautes, suite au communiqué de la DTPN diffusé sur sa page Facebook relatif à une vidéo d’une internaute concernant des jeunes assis au port de Papeete en attendant que leur bateau arrive pour rentrer à Moorea. “Il y a eu de nombreux commentaires teintés de racisme, et ce sont des sujets sur lesquels on est très attentifs.”
 
Wallace Teina félicite d'ailleurs le travail de son collègue, le major Timi Hapaitahaa, spécialisé en cybercriminalité, qui “nous alerte et nous aide à anticiper ce genre de réactions car nous, on est largué. Heureusement qu’il est là pour nous sensibiliser tous les jours (…). On n’est pas forcément entendu mais ce sont des sujets où on est sensible car on ne veut pas que la Polynésie ne devienne comme la Calédonie”.       
 
Wallace Teina a bon espoir que Jean-Baptiste Dulion plaide leurs dossiers auprès des plus hautes instances à Paris. “On a senti qu’il était très à l’écoute.” Il ajoute que leur secrétaire général national Grégory Joron, en déplacement au Fenua il y a quelques semaines, portera aussi ces dossiers auprès du ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Des difficultés rencontrées par les policiers adjoints

Wallace Teina affirme enfin avoir évoqué avec Jean‑Baptiste Dulion la situation des “policiers adjoints en difficulté en nuit et en brigade de jour par rapport aux interventions”. Il rappelle que leurs brigades sont composées de moitié de titulaires et de l’autre de policiers adjoints. “En métropole, on a un ratio de 60 % de titulaires et 40 % de policiers adjoints, c’est énorme”, dit-il.
 
Il rappelle que les titulaires bénéficient d’une formation d’un an et les adjoints de quatre mois. “Les titulaires ont l’expérience quand ils sortent de formation, ils connaissent le code de procédure pénale, on a un cadre d’enquête et d’investigation et aussi une mise à jour des gestes techniques d’interventions pour éviter qu’il y ait des drames. Les policiers adjoints n’ont pas tout ce bagage.”    

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 11 Août 2025 à 17:31 | Lu 3552 fois