Mangareva, le 30 mai 2021 - Depuis plusieurs semaines, la population de l'île est envahie dès la tombée de la nuit par des nuées de moucherons. Une centaine de personnes ont déjà eu recours à des soins infirmiers pour des problèmes d'asthme ou d'yeux rougis.
Après les escargots géants d’Afrique, une nouvelle espèce invasive est apparue : les moucherons. Omniprésents à certaines périodes, cela fait 2 semaines qu’ils envahissent chaque habitation à la tombée du jour, cherchant une source de lumière. Dès 16h00, les habitants de l’île s’enferment chez eux pour essayer de limiter leur entrée. D’après ScolastiqueTekopunui, habitante de l’île, "On est obligé de s’enfermer dans la maison et d’éteindre toutes les lumières à l’intérieur puis laisser une lumière allumée à l’extérieur, c’est affreux ! On a changé nos habitudes quotidiennes, on mange vers 16h30 pour ne pas avoir les moucherons dans nos repas, et parfois on étouffe dans la maison car il n’y a plus de courant d’air… On demande de l’aide à la Santé pour pouvoir avoir des gouttes pour les yeux mais aussi de l’aide à l'Environnement pour que l’on sache ce qu’il faut faire pour que ça s’arrête."
Après l’impact sur la vie quotidienne, cette augmentation d’insectes en a un aussi négatif sur le tourisme au sein des pensions de famille. "Nous avons été obligés de faire des aménagements extérieurs pour que nos clients soient moins gênés le soir, l’heure du dîner est avancée mais les clients ne peuvent pas pleinement profiter de notre cadre et de leur séjour, c’est dommage…" d’après le gérant de la pension de famille Maro’i, Michel Teakarotu.
Une gêne quotidienne, doublée d'un problème de santé
L’invasion des moucherons a causé chez certains habitants des problèmes de santé. Dans les yeux, le nez ou la bouche ils provoquent notamment, chez les enfants, des cas d’asthme. Le médecin Guy Tehio a constaté une augmentation des cas d’asthme et d’oeil rouge directement liée aux moucherons: "Il y a eu énormément de réactions allergiques de conjonctives, d’obstructions nasales et des cas d’asthme…". C’est environ une centaine de cas que l’infirmerie a dû traiter ces trois dernières semaines, dont une trentaine de cas préoccupants.
Des échantillons ont été prélevés par l’infirmerie sur quelques patients pour être envoyés à Tahiti pour être examinés par les bureaux de veille sanitaire qui pensent que la présence de moucherons n’est d'aucune gravité pour la santé de l’être humain, d’après le taote. Les habitants attendent des réponses et aimeraient obtenir de l’aide venant des organismes compétents afin de pouvoir retrouver une vie sans moucherons.