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Les malades cancéreux de Nouvelle-Calédonie pourraient être soignés au CHPF


Le service d'oncologie (qui effectue les traitements de chimiothérapie) du Centre hospitalier du Taaone fonctionne en hôpital de jour. 20 à 25 personnes y sont accueillies quotidiennement.
Le service d'oncologie (qui effectue les traitements de chimiothérapie) du Centre hospitalier du Taaone fonctionne en hôpital de jour. 20 à 25 personnes y sont accueillies quotidiennement.
PAPEETE, le 1er avril 2015. A la fin de l'année 2014, les autorités sanitaires de Nouvelle-Calédonie ont fait part au Centre hospitalier de la Polynésie française de leur souhait d’étudier ses propositions en matière de prise en charge des patients en radiothérapie. Pour l'instant, les patients cancéreux calédoniens sont transférés vers l’Australie ou la métropole pour le traitement des cancers faute d'équipements et d'unités de soins spécialisées disponibles sur place. Des déplacements qui coûtent chers à la caisse de sécurité sociale néo-calédonienne et qui occasionnent de forts bouleversements humains pour les malades et leurs familles.

Le nombre de patients concernés par le traitement des cancers en Nouvelle-Calédonie est estimé actuellement entre 300 et 350 par an, soit autant que le nombre de patients polynésiens accueillis par les services d’oncologie et de radiothérapie du Taaone. Or, le service de radiothérapie ouvert depuis quatre ans au Taaone n'est pas à sa capacité technique maximale de traitement. Ainsi, pour des raisons de sécurité et de continuité des soins, le centre hospitalier polynésien est équipé de deux accélérateurs pour les traitements en radiothérapie. Un partenariat entre la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie serait profitable à la fois pour les patients, les professionnels de santé et l’organisme payeur. La Commission médicale d’établissement réunie le 10 mars a répondu favorablement au projet.

Une étude réalisée par le Centre hospitalier de la Polynésie française montre qu’il dispose des capacités en termes de ressources médicales, techniques et d’hébergement pour répondre aux besoins calédoniens dans des conditions financières soutenables. Le service de radiothérapie-oncologie s’est fortement mobilisé pour développer le cahier des charges de ce projet, dont la dimension stratégique va bien au-delà de la simple prise en charge de patients en radiothérapie. En effet, le développement de cette offre de soins de haute technicité doit permettre au CHPF de constituer un pôle de référence en matière de traitement du cancer et de renforcer ses actions de coopération interrégionale sur la zone du Pacifique Sud. En s’appuyant sur le nouveau service de médecine isotopique qui ouvrira dans les prochains mois, cette activité permettra, à terme, d’envisager l’implantation d’un TEP-scan (une méthode d'imagerie médicale) qui consacrera le leadership de la Polynésie française dans le traitement du cancer et devrait ouvrir l’accès à des financements nationaux auprès de l’Institut national du cancer.

Mais on n'en est pas encore là. Avec l'avis favorable de la commission médicale du CHPF et l'examen de ce projet en conseil des ministres de ce mercredi, les deux gouvernements polynésien et néo-calédonien ont désormais des bases de discussion et de négociation pour réaliser, ou non, ce partenariat médical. Un volet financier permettra aux autorités sanitaires calédoniennes et à l’organisme de protection sociale du territoire calédonien d’effectuer les comparaisons nécessaires à un choix éclairé.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 1 Avril 2015 à 17:02 | Lu 1281 fois