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Les embauches à la CPS, un besoin réel selon Ronald Terorotua


Quinze postes ont été créés cette année et 14 autres verront le jour en 2016. Des embauches qui "remplaceront les départs à la retraite et qui permettront aux salariés de la CPS à être plus disponibles dans leurs missions", avance Ronald Terorotua
Quinze postes ont été créés cette année et 14 autres verront le jour en 2016. Des embauches qui "remplaceront les départs à la retraite et qui permettront aux salariés de la CPS à être plus disponibles dans leurs missions", avance Ronald Terorotua
PAPEETE, le 09/12/2015 - L'annonce de la création de 47 postes à la caisse de prévoyance sociale a fait couler beaucoup d'encre, ces derniers jours. Ce matin, le président d'honneur du syndicat O OE TO OE RIMA, Ronald Terorotua tient à rectifier le tir, ce ne sont pas 47 postes qui seront créés l'année prochaine, mais 14. Des postes indispensables suite aux nouvelles missions de la CPS.

Avec seulement 472 salariés, des départs à la retraite et de nouvelles missions à assurer, les salariés de la CPS risquent d'être surchargés dans leurs fonctions. D'où l'importance pour le président d'honneur du syndicat O OE TO OE RIMA, Ronald Terorotua de remettre les pendules à l'heure, depuis l'annonce de la création de 47 postes au sein de cet établissement.

Selon lui, plus de 47 personnes ont pris leur retraite depuis 2004, des postes qui n'ont pas encore été pourvus. Dans le budget 2015 de la CPS, il a été décidé de créer 15 postes, dont "5 uniquement ont été pourvus, il reste donc 10 qui ont été reportés sur l'année 2016", explique Ronald Terorotua.

L'an prochain, 14 autres postes seront créés avec l'aval de leur ministère de tutelle, des embauches qui couvriront les départs à la retraite. "En tous les cas, nous sommes dans l'obligation de prévoir par rapport à ces départs à la retraite, des embauches. Autrement, la CPS aura des difficultés à répondre aux besoins de la population", prévient Ronald Terorotua.

Dans une lettre de cadrage datée du 27 octobre 2015, la ministre de la solidarité, Tea Frogier est favorable à une augmentation de la masse salariale à hauteur de 2,8 %.

L'ancien leader de O OE TO OE RIMA dénonce le désaveu du président du Pays par rapport à sa ministre, en annonçant, dimanche soir, sur Polynésie 1ère qu'il n'était pas au courant de ce dossier. "Il remet en cause la lettre de cadrage que nous avons reçu le 27 octobre du ministre de tutelle. Depuis cette date, je ne crois pas que le président ne soit pas au courant. Maintenant, il faudrait peut-être aussi que le président consacre plus de temps au Pays, au lieu de faire des voyages à Paris ou en Chine. Il sera peut-être plus au courant de ce qui se passe dans son Pays".

Le ton est donné, le syndicaliste attend impatiemment les propositions du gouvernement, concernant la réforme de la PSG. "Nous leur avons suggéré d'être prudents et qu'il ne fallait surtout pas toucher le portefeuille des salariés, dans cette nouvelle réforme de la CPS. Je crois que les salariés et les entreprises ont assez donné, soyons plus imaginatif. En tous les cas, O OE TO OE RIMA refusera ou alors, on va signer des accords dans la rue".

Enfin, selon Ronald Teorortua, plus d'une centaine de personnes sont susceptibles de prendre leur retraite d'ici 2017. "Il faut déjà anticiper, en les remplaçant, et par rapport aux nouvelles missions qui sont celles de la gestion par exemple, du régime de sécurité sociale, du MGEN, de l'ENIM, de la CAFAT, ou encore la réforme de la PSG… Il devrait y avoir plus de créations de postes, demain. Quatorze pour l'année prochaine, ne suffirait peut-être pas en 2017 ou en 2018. Tout dépend de ce qu'on demandera à la CPS de faire".

Ronald Terorotua, président d'honneur de O OE TO OE RIMA

Pourquoi créer des postes alors que ce sont des personnes qui partent à la retraite qu'il suffira de remplacer ?

"Lorsqu'on regarde le schéma sur l'ensemble de ce personnel, vous avez 100 salariés qui peuvent prétendre partir à la retraite d'ici 2017. Aujourd'hui, il y a eu plus de 47 salariés qui ont pris leur retraite depuis 2014. Dans le budget de 2015, il a été prévu de créer 15 postes, dont 5 uniquement ont été pourvus, il reste donc 10 qui ont été reportés sur l'année 2016. Lors du conseil d'administration du mois dernier et avec la lettre de cadrage du gouvernement, qui donne son accord à créer des postes en 2016, 14 autres postes seront créés. Ils permettraient de couvrir celles et ceux qui sont partis à la retraite. Mais lorsqu'on compare la CPS à la CAFAT en Nouvelle-Calédonie, la CPS n'a que 479 salariés au jour d'aujourd'hui contre 570 pour la CAFAT, avec bien sûr des CDD en place. Au niveau de la CPS, nous avons 14 CDD qui prendront fin aussi d'ici la fin de l'année. Tout cela il faut prévoir et non subir dans le temps".

Dans la convention qui lie le pays à l'Etat, il est question de réduction de personnes alors que là, on parle d'embauche ?

"Le RSPF, c'est d'abord le territoire qui doit gérer et il est vrai que l'Etat participe à hauteur d'1,4 milliards Fcfp par an, depuis cette année. Et ce n'est pas parce que l'Etat participe qu'il faut qu'on subisse les remontrances de l'Etat. La CPS c'est quand même 117 milliards de recettes et de dépenses annuellement, à côté les 1,4 milliards Fcfp. Je pense que l'Etat n'a pas son mot à dire dans la gestion d'une entreprise privée".

D'ici 2017, combien de départs à la retraite sont prévus à la CPS ?

"Il y a une centaine de personnes qui sont susceptibles à partir à la retraite. Ils atteindront les 60 ans, donc on les poussera sûrement à partir à la retraite. Néanmoins, ce sont des personnes compétentes".

Il va falloir anticiper cela, ça veut dire quoi ? Créer plus de postes ?


"Pour anticiper, il faut déjà remplacer celles et ceux qui sont partis à la retraite et par rapport aux nouvelles missions qui sont celles de la gestion par exemple, du régime de sécurité sociale, du MGEN, de l'ENIM, de la CAFAT… Effectivement, il devrait y avoir plus de créations de postes, demain".

Ces embauches sont un réel besoin ?


"La lettre de cadrage du gouvernement, le confirme et bien sûr je suis convaincu de la nécessité d'anticiper les départs à la retraite et de créer des postes. Ce sont des postes quand même BAC+3, voire 4 ou 5. Ce sont réellement des techniciens que la CPS demande pour mieux anticiper les choses demain".

Votre vœu à créer des postes et le non-vouloir du président, va-t-il augurer un bras de fer entre vous et le gouvernement ?


"Non, par contre, là où il va y avoir un bras de fer ce sera avec la réforme de la PSG, nous attendons impatiemment les propositions du gouvernement. Nous avons déjà rencontré le gouvernement à ce sujet et nous leur avons suggéré d'être prudents et qu'il ne fallait surtout pas toucher le portefeuille des salariés dans cette nouvelle réforme de la CPS. Je crois que les salariés et les entreprises ont assez donné, donc soyons plus imaginatif en tous les cas, O OE TO OE RIMA refusera ou alors, on va signer des accords dans la rue, si toutefois la PSG proposée par certains membres du gouvernement viennent nous imposer leur point de vue parce que la PSG, ce n'est pas Tapeta, c'est nous qui l'avons mise en place à l'époque".



La direction de la Caisse auditionnée lundi

Le Conseil des ministres a décidé hier de reporter l’adoption du budget annuel du Régime général des salariés dans l’attente d’auditionner lundi prochain le président du conseil d’administration de la Caisse de prévoyance sociale et le directeur de la CPS sur le dossier des créations de postes.


le Mercredi 9 Décembre 2015 à 15:28 | Lu 2473 fois