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Les élus de l'Assemblée réagissent aux interpellations du patronat


Teva Rohfritsch, Teura Iriti et Antony Géros
Teva Rohfritsch, Teura Iriti et Antony Géros
PAPEETE, 3 février 2015 – Les représentants des trois groupes politiques de l’Assemblée réagissent aux courriers de la CG-PME et du Medef-PF pointant la responsabilité de chaque élu pour le maintien de la stabilité institutionnelle en Polynésie française.

"La démarche ne m’étonne pas", déclare Teva Rohfritsch, interrogé mardi matin au sujet du courrier des représentants du patronat polynésien pour interpeller les élus de l'Assemblée sur le possible retour d'une instabilité au sein des institutions de la Polynésie. "J’ai moi-même appelé à plusieurs reprises les représentants de la majorité à se poser ces questions-là", affirme le leader du groupe A Tia Porinetia. "Mais ces deux courriers s’adressent aux 57 représentants alors que l’on sait bien tous qui est le responsable de ce sentiment d’instabilité. Il s’appelle Gaston Flosse. Je crois que les représentants des patrons devraient l’interpeller lui. On sait tous qu’il n’acceptera jamais qu’un autre soit Président à sa place, quand bien même il s’agit de son dauphin désigné. (…) Je veux simplement dire aux patrons qu’il faut arrêter de se voiler la face : Gaston Flosse est le responsable de cette instabilité, comme il l’a été de 2004 à 2011. (…) On lui souhaite maintenant de prendre une retraite bien méritée. On ne lui souhaite pas plus ; mais il faut qu’il arrête".

Pour le représentant souverainiste Antony Geros, s’il y a un problème de stabilité des institutions, c’est avant tout "celui de la majorité" : "Je ne vois vraiment pas ce que l’on peut faire avec une minorité de onze élus", renchérit-il. Interrogé sur l’attitude adoptée par le groupe UPLD lors du vote de la motion pour une demande d’indemnisation des conséquences environnementales du nucléaire, adoptée le 26 novembre par 36 élus dont les 11 indépendantistes, il réfute l’idée d’une alliance avec le Tahoera’a, si ce n’est de nature "opportuniste" : "Nous n’avons jamais caché que nous souhaitions être indemnisés des conséquences du nucléaire", défend-t-il pour justifier le soutien des élus de son groupe aux 25 des 38 élus Tahoera'a qui avaient voté pour cette résolution portée par Marcel Tuihani et critiquée par Edouard Fritch. "Il n’y a pas eu d’alliance mais un concours de circonstance qui a fait que le projet qui nous était présenté rejoignait un point de vue politique que nous avons toujours défendu sur la question du nucléaire. C’est tout. Et ça s’arrête là".

Teura Iriti, contactée dans l'après-midi se veut rassurante : "Nous avons été élus en 2013 avec un programme et une bonne majorité. Elle sera là jusqu’à la fin du mandat. Je ne comprends pas les craintes des employeurs. On est là pour accompagner au mieux l’action du gouvernement et lorsque qu’il y a des éléments qui suscitent une incompréhension cela nécessite une discussion". Sur la division apparente du groupe Tahoera’a à l’Assemblée, en deux sous-groupes de 13 soutiens à Edouard Fritch et 25 en faveur de la ligne prônée par Gaston Flosse, la sénatrice Tahoera’a évoque une "mauvaise interprétation" : "Nous sommes là pour accompagner le Pays. Les analyses des uns et des autres pour diviser le parti n’engagent qu’eux". Teura Iriti est catégorique : il n’y aura pas de motion de défiance déposée contre le gouvernement Fritch. "Ce qui est clair", affirme la présidente du groupe orange à l’Assemblée, "c’est que le gouvernement continuera à travailler jusqu’à la fin du mandat. Nous avons un programme et nous voulons qu’il soit mis en œuvre : on laissera Edouard travailler"



Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 3 Février 2015 à 16:18 | Lu 2923 fois