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Les e-liquides à base d’acétate de vitamine E interdits au fenua


Les produits de vapotage contenant de l'acétate de vitamine E sont dorénavant interdits en Polynésie française. (Photo d'illustration AFP).
Les produits de vapotage contenant de l'acétate de vitamine E sont dorénavant interdits en Polynésie française. (Photo d'illustration AFP).
Tahiti, le 12 février 2020 - Les e-liquides ou recharges de cigarette électronique contenant de l'acétate de vitamine E sont interdits en Polynésie française, compte tenu des risques sanitaires qu’ils présentent. 

Le gouvernement a décidé mercredi d’interdire en urgence les e-liquides ou recharges de cigarettes électroniques contenant de l’acétate de vitamine E. Cette décision a été prise en Conseil des ministres, compte tenu des risques sanitaires avérés que présentent ces produits. L’interdiction est prononcée pour une durée de un an. Les produits qui seraient déjà mis en vente devront être retirés du marché.

"Il faut s’adresser à des gens qui commercialisent des produits américains ou d’origine asiatique", s’est félicité un commerçant spécialisé de la place interrogé mercredi à propos de l’importance de tels produits dans son stock. "Les produits français contenant de la vitamine E sont pratiquement inexistants". Selon lui, les propriétés anti-oxydantes de l’acétate de vitamine E sont généralement utilisées pour fixer le THC dans les e-liquides qui en contiennent. Mais leur commercialisation est interdite sur le territoire national.
L’acétate de vitamine E est normalement inoffensif. Très utilisée dans l’industrie cosmétique, elle s'achète sous forme de gélules à avaler ou d’huile à appliquer sur la peau. Cette substance présente un danger avéré pour la santé lorsqu’elle est chauffée et combinée à l’huile de cannabis se trouvant dans les recharges.

Le communiqué diffusé mercredi pour annoncer la décision prise le matin-même par le gouvernement prévient cependant : "Tout vendeur engagera sa responsabilité pénale au titre de la loi du Pays du  26 septembre 2008 et tout professionnel qui émet, en tout connaissance de cause, un produit contenant une substance interdite, encourt également une incrimination au titre du délit de falsification, puni d’une contravention de 4 474 000 Fcfp et d’une peine d’emprisonnement de deux ans, peine portée au double si la falsification est nuisible à l’homme."

Plus de 2 000 cas de pneumopathies ont été recensés aux Etats-Unis en lien avec l'utilisation de produits ou de recharges de cigarettes électroniques ou de vapotage contenant de l’acétate de vitamine E. Ces pneumopathies ont été à l’origine d’une quarantaine de décès et incitent à la plus grande prudence et à la nécessité de retirer certains dispositifs du marché.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 12 Février 2020 à 15:31 | Lu 1732 fois