Tahiti Infos

Les conditions de la reprise sont là, à en croire l’IEOM


De gauche à droite : Claude Perriou, directeur de l’institut d’émission d’outremer (IEOM), Hervé Gonsard, directeur général des instituts d’émission IEOM/IEDOM et Philippe La Cognata, directeur des instituts d’émission.
De gauche à droite : Claude Perriou, directeur de l’institut d’émission d’outremer (IEOM), Hervé Gonsard, directeur général des instituts d’émission IEOM/IEDOM et Philippe La Cognata, directeur des instituts d’émission.
PAPEETE, le 27 octobre 2016 - Le nouveau directeur général des institutions d’émissions IEOM/IEDOM a passé trois jours sur le territoire. Il est allé à la rencontre des autorités de l’État et du Pays ainsi que des acteurs du privé. Si les chiffres montrent que "ça va un peu mieux", il reste que les acteurs du privé n’ont toujours pas embrayé le pas aux annonces des acteurs publics. De ce fait il manque toujours des pièces importantes du puzzle, à savoir : les emplois.

Hervé Gonsard, nommé à la direction générale des instituts d’émission IEOM/IEDOM en octobre 2015 par le gouverneur de la Banque de France, n’était jamais venu en Polynésie. C’est chose faite. Il a passé trois jours au fenua du 24 au 27 octobre pour "rencontrer les acteurs du territoire" et "aller vers le personnel qui se sent parfois un peu isolé. Nous avons établi notre plan d’entreprise à l’horizon 2020 et j’ai saisi l’occasion de ce déplacement pour le présenter."

"Nous n’avons vu ça nulle part ailleurs"

Pendant son séjour, Hervé Gonsard a rencontré le haut-commissaire, le président du Pays ainsi que le vice-président. Il s’est entretenu avec le ministre de l’Économie pour évoquer les sujets de réforme et la situation budgétaire de la Polynésie française. "Le territoire a beaucoup souffert, il a vécu cinq années de récession", reconnait Hervé Gonsard. "Nous sommes présents dans tous les départements et territoires d’outremer et nous n’avons vu ça nulle part ailleurs." L’IEOM a eu à traiter des procédures de surendettement "douloureuses, rendues particulièrement difficiles car il n’y a pas de protection contre le chômage."

Depuis 2014, le Pays semble toutefois se relever. "En 2014, nous avons observé un début de croissance établie à 0,9% du PIB. Une croissance qui s’est consolidée en 2015, à 1,1%. Pour 2016, cette croissance se confirme. Elle reste insuffisante puisqu’elle devrait tourner autour de 1,5%, mais elle est là." Il faudra faire plus, "notamment pour créer de l’emploi. Une croissance aux alentours de 1,5% permet de créer environ 200 emplois". Alors qu’un millier de personnes arrive chaque année sur le marché du travail.

Hervé Gonsard s’est par ailleurs arrêté sur "la stabilité politique et les efforts d’assainissement des finances publiques faits par le gouvernement actuel. Ce n’est pas pour rien que Standard & Poors a relevé la note. Cette stabilité politique est un facteur de confiance qui est lui-même premier facteur de croissance", indique-t-il en ajoutant : "nous avons une perspective de marge de manœuvre".

"Il y a un frémissement, il faut une consolidation"

L’IEOM a relevé les annonces d’investissements présentés via le prochain budget, "il faudrait maintenant que les privés prennent le relais des investissements publics", a insisté le directeur général. "Il faut que structurellement l’économie soit plus forte." Pour l’heure, et après avoir rencontré les acteurs du privé, rien ne se profile. Pourtant les conditions de la reprise sont là : fiscalité, liquidités… "Les banques disposent de liquidités très importantes", affirme Hervé Gonsard après avoir rencontré les représentants des établissements locaux. "Il y a un frémissement, il faut une consolidation". Ce qui permettrait d’ajouter les dernières "pièces au puzzle : les emplois".

En attendant, l’institut annonce se mettre en capacité de répondre à la croissance en réformant la politique monétaire. La réserve obligatoire sur les emplois notamment va prendre fin. "On essaie d’étendre le gisement de garantis et de dégager un maximum de liquidité." La réforme court jusqu’en 2018. D’ici là, le directeur général reviendra pour fêter les 50 ans de l’IEOM, un institut né un 22 décembre 1966.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 27 Octobre 2016 à 16:50 | Lu 1223 fois