Tahiti Infos

Législatives au Timor : bon déroulement


Législatives au Timor : bon déroulement
DILI, lundi 9 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Les élections législatives se sont déroulées ce week-end au Timor oriental, sans incident majeur signalé, contrairement à la précédente édition qui, en 2006, avait été suivie de graves émeutes ayant à l’époque nécessité un renforcement du dispositif international de transition supervisé par l’ONU
Pour le scrutin qui a eu lieu samedi, sur fond de dixième anniversaire de l’accession à l’indépendance, aucun incident n’a été rapporté.

Les premières tendances font ressortir un avantage au parti du Premier ministre sortant Xanana Gusmao (le Congrès National pour la reconstruction), qui ne dispose toutefois pas suffisamment de soutien (31 sur 65 sièges, selon les chiffres provisoires) pour s’assurer d’une majorité absolue au sein de la prochaine assemblée.

Le parti historique FRETILIN (Frente Revolucionaria de Timor-Leste Independente), qui a dominé l’opposition au cours des cinq années de a précédente législature, se place en seconde position, selon les mêmes estimations.

Néanmoins, une grande majorité des 24 partis politiques qui briguaient un siège n’aurait pas passé la barre des trois pour cent nécessaire à une représentativité à la Chambre.
Les résultats définitifs ne devraient pas être proclamés avant la mi-juillet 2012.

D’ores et déjà, les observateurs internationaux venus sur place pour superviser le processus électoral, Nations-Unies en tête, se sont accordés pour applaudir le climat apaisé dans lequel ce scrutin a eu lieu.
L’Union Européenne a déployé au Timor oriental une autre mission d’observateurs et d’analystes.
La Nouvelle-Zélande avait aussi envoyé sur place, à l’occasion de ce scrutin, une mission parlementaire de cinq députés, parmi lesquels l’ancien ministre des affaires étrangères, le travailliste Phil Goff.

Les Nations-Unies, qui avaient dû prolonger la mission de sa force INTERFET, envisagent désormais sereinement le retrait de ces effectifs (constitué d’une majorité de soldats et policiers australiens et néo-zélandais) avant la fin 2012.

Ces législatives interviennent quelques semaines après les élections présidentielles qui ont vu l’élection, le 17 avril 2012, de José Maria de Vasconcelos, au terme du second tour de scrutin.

Cet ancien guérilléro, surnommé « Taur Mutan Ruak » (« deux yeux perçants » dans un des nombreux dialectes du Timor), avait aussi commandé l’armée de ce qui est l’un des plus jeunes États du monde.

José Maria de Vasconcelos, 55 ans, est ressorti vainqueur face à un autre ancien combattant de la liberté, Francisco Guterres di « Lu Olo » qui, lui, n’a remporté que 38,8 pour cent des suffrages exprimés lundi.

Cet ancien combattant pour l’indépendance de son pays était le dernier commandant en chef en date de l’Armée de Libération Nationale du Timor Oriental (Falintil), avant l’indépendance.
Le Timor a officiellement acquis son indépendance de l’Indonésie en mai 2002, au terme d’une période de transition sous surveillance de l’ONU.
Le Président sortant, José Ramos-Horta, leader charismatique du parti FRETILIN, et récipiendaire d’un Prix Nobel de la Paix, n’était pas parvenu à franchir le cap du premier tour, le 17 mars 2012.
M. Ramos-Horta avait aussi été la cible d’un attentat, en février 2008, à la suite duquel il avait été hospitalisé pendant de longs mois en Australie voisine.

Retrait annoncé des forces de l’ONU

Cette année 2012 marque aussi le dixième anniversaire de l’accession du Timor oriental à l’indépendance, sur fonds de présence prolongée des forces de l’ONU, auxquelles participent notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

L’ONU, par la voix de son secrétaire général Ban Ki-moon, a annoncé en début d’année le retrait, d’ici fin 2012, de cette force de stabilisation, après les échéances électorales.
Ces forces (environ quatre cents soldats) avaient été maintenues et renforcées à la suite des violences postélectorales de mai 2006 qui, sur fonds de rébellion d’une partie des forces armées et de police, avaient plongé le pays a bord de la guerre civile et fait des dizaines de milliers de déplacés.

À l’issue des élections de 2006, MM. Gusmao et Ramos-Horta avaient, de fait, échangé leurs sièges respectifs de Président et de Premier ministre.
Après ce conflit de 2006, les Nations-Unies, dans un rapport, avaient estimé souhaitable une mise en accusation de José Maria de Vasconcelos dans une affaire de trafic d’armes présumé ayant pu alimenter et fait durer les affrontements et les exactions.

Le Timor oriental, peuplé d’environ 1,1 million d’habitants, est considéré comme l’un des pays les plus pauvres de la planète mais est aussi en passe de donner le feu vert à l’exploitation (notamment par des sociétés australiennes) d’énormes gisements de pétrole au large de ses côtes, dans la Mer de Timor.

Rédigé par PAD le Lundi 9 Juillet 2012 à 18:29 | Lu 362 fois