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Le tifaifai : du geste à la parole… et inversement


Le tifaifai : du geste à la parole… et inversement
PAPEETE, mardi 27 novembre 2012. Les éditions Univers Polynésiens viennent de sortir un magazine de 48 pages en couverture glacée sur le tifaifai, intitulé «Te Tifaifai». Cet art du patchwork polynésien est raconté par l’Histoire et les histoires sous la plume de Simone Grand et mis en images par les photographoes de Hinarai Rouleau. Pour les lectrices (et les lecteurs) qui se sentiront l’envie de créer leur propre Tifaifai, la publication propose également quelques modèles à réaliser soi-même. «Muette narration gestuelle, aparima vava, telle peut être définie la fabrication du tifaifai. Mime silencieux mais Oh combien disert sur l'histoire individuelle et collective insulaire.Témoin souriant, tantôt fier, tantôt tendre de la volonté de défier l'adversité et célébrer la vie; humble ou prestigieux il se donne à voir tout en dissimulant, enveloppant, protégeant. Il s'expose en cadeau ou en produit commercial pour, dans l'intimité des familles, faire partie de ces objets précieusement conservés et transmis de génération en génération» écrit Simone Grand dans ce magazine.

Pour ceux qui ignoreraient cette tradition polynésienne, le tifaifai est une sorte de jeté de lit ou de plaid en tissu, de belle taille
(en général plus de 2,50m de longueur), le plus souvent aux motifs géométriques ou d’inspiration florale. En langue tahitienne, tifaifai signifie raccommoder et il s’agissait au 18e siècle, à l’arrivée des missionnaires européens, de ne pas perdre la moindre chute de tissu, qui était alors une chose rare et précieuse. Par nécessité, le patchwork polynésien venait de naître et a permis l’expression artistique des femmes qui travaillaient ces étoffes, en fonction de leurs goûts et besoins à partir de différents morceaux de tissus, travaillant sur les couleurs, les surimpressions et même les coutures. Aujourd’hui bien entendu dans la très grande majorité des cas, la machine à coudre a remplacé la couture à la main.


«Te Tifaifai »
Texte de Simone Grand, photographies de Hinarai Rouleau
Format 21 cm x 29,7 cm – 48 pages
Prix librairie : 1500 Fcfp








LES AUTEURS

Hinarai Rouleau


Née à Tahiti de père français et de mère demi-Tahitienne, Hinarai a photographié la nature depuis son plus jeune âge. Elle aime à dire qu’elle «écrit avec la lumière». Captivée par la magie et la beauté de la vie, elle a su, avec beaucoup de poésie capter ces instants éternels qui caractérisent nos îles. Hinarai Rouleau a déjà fait paraître plusieurs ouvrages de photos aux éditions Univers Polynésiens : Vallées de Tahiti, Jardins de Tahiti, Maisons de Tahiti, Marché de Papeete, Vanille de Tahiti, Atolls de Polynésie, Artisanat de Polynésie.

Simone Grand


Née à Tahiti en 1943 de parents d'origines multiples dont tahitiennes, tupu'ai et popa'a par sa mère, popa'a et amérindiennes par son père, Simone a vécu et entendu différentes manières de décliner les identités dans les îles. «Accro» au savoir et à la compréhension du monde, elle est docteur en sciences et docteur en anthropologie.
Maman de trois filles et grand-mère de trois petites-filles, elle s'est décidée à transmettre les mots des discours et ceux du silence."

Rédigé par () le Mardi 27 Novembre 2012 à 16:03 | Lu 1175 fois