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Le tātau s'encre à Punaauia


Après une cérémonie d'ouverture empreinte de mana mercredi les tatoueurs commenceront à piquer aujourd'hui pour le début des différents concours.
Après une cérémonie d'ouverture empreinte de mana mercredi les tatoueurs commenceront à piquer aujourd'hui pour le début des différents concours.
PUNAAUIA, le 6 novembre 2019 - La cérémonie d'ouverture de la septième convention internationale du tatouage s'est tenue mercredi au Tahiti Ia Ora beach de Punaauia. Cinquante tatoueurs, dont une dizaine d'étrangers, participent cette année à l'événement. Jusqu'à samedi ils mettront à l'honneur leur art au travers de plusieurs concours. 

L'encre va couler à profusion à partir d'aujourd'hui du côté du Tahiti Ia Ora beach de Punaauia. Après une cérémonie d'ouverture empreinte de mana, mercredi,  la septième convention internationale de tatouage, organisée par l'association Polynesia Tatau débutera  officiellement jeudi. 

Cinquante tatoueurs de Tahiti, Moorea, Raiatea, et des Marquises mais aussi une dizaine d'étrangers venus de la Nouvelle-Zélande, des Samoa, des Etats-Unis et du Canada participent cette année à l'événement. 

DIFFERENTS CONCOURS

Différents styles de tatouages sont représentés pour cette convention.
Différents styles de tatouages sont représentés pour cette convention.
Ces artistes des aiguilles et de l'encre mettront leur art à l'honneur au travers de différents concours qui seront organisés jusqu'à samedi. Le concours petites pièces en catégorie "black" et "modern". Et le concours grandes pièces en "black", "modern", "international" et "custom". "Pour la catégorie 'black' il s'agit de tatouage uniquement réalisé avec du noir sans ombrage", explique Estelle Anania, chargée de communication de l'association Polynesia Tātau.  "Pour la catégorie 'modern' c'est un mélange de motifs du triangle polynésien avec ombrage. La catégorie 'custom' regroupe un mix de motifs polynésiens et occidental. Et la catégorie 'international' c'est une composition occidental sans motifs polynésien."

Les 50 tatoueurs seront ensuite jugés par un jury qui notera la qualité des graphiques, des traçages, des remplissages et des ombrages. L'occasion pour les jeunes artistes polynésiens de se distinguer. 

"Cette année, on a beaucoup de nouveaux tatoueurs et on veut les mettre en avant. C’est une fierté pour nous parce que ce sont de nouvelles techniques aussi et nous sommes fiers d’eux. Dans la nouvelle génération il y en a qui sont très forts en "patutiki", c'est-à-dire le tatouage marquisien, et en polynésien moderne", indique Estelle Anania. 


MISS ET MISTER TATAU

La convention se clôturera samedi soir par la première édition de Miss et Mister Tatau. Une pré-sélection a eu lieu le 12 octobre dernier. Trois passages sont au programme de la soirée. En tenue traditionnelle, en maillot de bain et en tenue de soirée. 

Le jury de l'élection sera composé de personnalités locales et internationales parmi lesquelles notamment Christophe Robein, directeur du comité Ink Girl & Boy France. "Ils seront notés évidemment sur la qualité de leurs tatouages, mais également sur leur prestation scénique et leur manière de se présenter", rappelle Estelle Anania, qui a été élue l'année dernière deuxième dauphine à l'élection Miss World Inked. 

Parole à

Estelle Anania, chargée de communication de l'association Polynesia Tātau
"On a beaucoup de nouveaux tatoueurs"


"Le tatouage polynésien se porte très bien, il est connu partout dans le monde. On le promeut au maximum par des reportages et par des conventions comme celle-ci. Cette année, on a beaucoup de nouveaux tatoueurs et on veut les mettre en avant. C’est une fierté pour nous parce que ce sont de nouvelles techniques aussi et nous sommes fiers d’eux. Dans la nouvelle génération il y en a qui sont très forts en "patutiki", c'est-à-dire le tatouage marquisien, et en polynésien moderne. Ils auront l'occasion de démontrer leur talent lors des concours de tatouage qui seront organisés tous les soirs jusqu'à samedi. "

Firmin Vanaa, tatoueur
"J'ai un style qu'on a appelé polymix tattoo"


"Ça va faire dix ans que je suis dans l'univers du tatouage, et c'est ma huitième année en tant que professionnel. Au début c'est très dur de pouvoir vivre du tatouage. Mais ensuite quand tu persévères et avec beaucoup de motivation tu arrives à vivre très convenablement. Il faut présenter un travail de qualité et unique aux clients et notamment pour les touristes étrangers qui sont nombreux à venir se faire tatouer en Polynésie. Ils aiment bien l'aspect identitaire de notre tatouage polynésien.J'ai un style particulier. Je mélange tous les styles polynésiens et on a appelé ça "polymix tatoo". C'est le mariage de toutes les cultures du Pacifique, et on vient ajouter dessus de la profondeur avec des ombrages et beaucoup d'autres choses. J'ai pris un jeune sous mon aile pour préparer la relève." 

Philippe Aukara, tatoueur
"Ce qu'on fait c'est de l'art"


"Beaucoup de gens pensent  que le tatouage c'est juste du dessin. Alors qu'en réalité les tatoueurs bouquinent beaucoup pour se renseigner notamment sur la signification des symboles. Tatouer c'est avant tout beaucoup de recherches et ça te permet à la fin d'avoir une plus grande palette. Ce qu'on fait aujourd'hui c'est vraiment de l'art. Et chaque artiste présent à la convention veut montrer son savoir-faire. On a hâte que les concours commencent. Je suis dans le style polynésien moderne, c’est-à-dire du marquisien jusqu'au maori mixé. Dans le monde les styles marquisien, maori et samoan sont vraiment les plus connus."

John Dutchman, tatoueur canadien
"J'ai découvert le tatouage polynésien au début des années 1980"


"Je tatoue depuis 1978. Ensuite j'ai découvert le tatouage polynésien au début des années 1980 dans un livre, et j'ai accroché tout de suite. Ce qui m'a séduit ce sont les graphiques et le style très marqué des tatouages. Je ne fais pas de tatouage polynésien parce que je ne suis pas originaire de ces îles, mais j'aime beaucoup ce style.  Dans mon shop à Vancouver je travaille depuis 12 ans avec un tatoueur polynésien et c'est lui qui m'a invité pour cette convention. "

Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 6 Novembre 2019 à 18:04 | Lu 1752 fois