Paris, France | AFP | vendredi 12/04/2024 - Les jeunes Français font preuve d'un "regain de patriotisme", se montrant prêts à défendre leur pays en cas de conflit, selon une étude inédite sur les jeunes et la guerre, menée en 2023 et publiée vendredi par des organismes du ministère des Armées.
Parmi les chiffres marquants de cette étude sociologique, la première sur le sujet depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février 2022, un jeune sur deux entre 18 et 25 ans se dit prêt à s'engager pour la France en Ukraine.
L'étude de l'IRSEM (Institut de recherche stratégique de l'école militaire) et de la DGRIS (Direction générale des relations internationales et de la stratégie) a été réalisée entre juin et décembre 2023 par Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS et directrice déléguée du centre de recherches politiques CEVIPOF.
Elle analyse une série d'enquêtes dont l'une menée en ligne par l'institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 2.301 personnes représentatif de la jeunesse française âgée de 18 à 25 ans.
Ce sondage en particulier a été réalisé entre le 16 juin et 9 juillet 2023, soit bien avant les déclarations du président Emmanuel Macron du 26 février qui indiquait ne pas exclure l'envoi de troupes au sol en Ukraine. Bien avant, aussi, l'échec de la contre-offensive ukrainienne.
Il dégage, pour autant, des tendances fortes dans la perception des enjeux militaires par les jeunes générations.
A la question : "si la protection de la France nécessitait que le pays s'engage dans la guerre en Ukraine, seriez-vous prêt à vous engager pour défendre votre pays ?", 51% des interrogés ont répondu "oui", dont 17% "oui tout à fait" et 34 "oui peut-être". Près d'un quart des garçons (24%) ont répondu "oui tout à fait", contre 12% pour les filles.
Sans évoquer de pays particulier, 57% des jeunes interrogés se déclaraient prêts à s'enrôler sous les drapeaux "en cas de guerre".
"Il y a un regain de patriotisme qui répond à un besoin de sens, d'engagement, de se sentir utile", a expliqué à l'AFP la chercheuse. "Le sentiment que le conflit entre l'Ukraine et la Russie, aux portes de l'Union européenne, représente un péril tangible est bien présent".
Près d'un tiers des jeunes Français (31%) se sont déclarés favorables à un déploiement de troupes françaises en Ukraine (contre 17% des 50 ans et plus).
L'éventualité d'un conflit nucléaire, brandie par la Russie, est très largement redoutée (69%). L'utilisation de l'arme nucléaire "contre un pays en cas de conflit majeur" recueille même 49% d'avis favorables, qui la jugent soit "acceptable dans certains cas", soit "tout à fait acceptable".
Donner du sens
Plusieurs sondages avaient déjà montré une évolution positive du rapport des jeunes à l'institution militaire, notamment depuis les attentats jihadistes de 2015 en France. Mais cette étude approfondit les représentations de la guerre, l'influence des jeux vidéos et la volonté d'engagement des jeunes.
Le réchauffement climatique est leur première préoccupation, mais nombreux sont ceux (77 %) qui y voient un risque de guerre supplémentaire.
Une large majorité des sondés (62%) considère que "ce serait une bonne chose d'instaurer à nouveau un service militaire obligatoire", supprimé en 1997 et remis partiellement en place par plusieurs pays européens comme la Suède.
Par ailleurs, 56% des jeunes indiquent pouvoir "éventuellement envisager une carrière dans les armées", une bonne nouvelle pour une institution qui a connu en 2023 un déficit entre les départs et les recrues de quelque 3.000 effectifs.
Le service national universel (SNU) connaît une "certaine attractivité" pour un jeune sur deux (51%). Lancé en 2019 sur la base du volontariat, avec l'objectif de devenir obligatoire pour toute une classe d'âge, il comporte un "séjour de cohésion" et une "mission d'intérêt général".
"Le lien armée-nation demeure fort", selon l'étude. Chaque année, 90.000 jeunes se présentent aux tests de recrutement des armées et un quart est accepté.
Selon Mme Muxel toutefois, "les jeunes femmes sont toujours plus en retrait de tout intérêt et de tout engagement militaire, et a fortiori dans la guerre".
Parmi les chiffres marquants de cette étude sociologique, la première sur le sujet depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février 2022, un jeune sur deux entre 18 et 25 ans se dit prêt à s'engager pour la France en Ukraine.
L'étude de l'IRSEM (Institut de recherche stratégique de l'école militaire) et de la DGRIS (Direction générale des relations internationales et de la stratégie) a été réalisée entre juin et décembre 2023 par Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS et directrice déléguée du centre de recherches politiques CEVIPOF.
Elle analyse une série d'enquêtes dont l'une menée en ligne par l'institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 2.301 personnes représentatif de la jeunesse française âgée de 18 à 25 ans.
Ce sondage en particulier a été réalisé entre le 16 juin et 9 juillet 2023, soit bien avant les déclarations du président Emmanuel Macron du 26 février qui indiquait ne pas exclure l'envoi de troupes au sol en Ukraine. Bien avant, aussi, l'échec de la contre-offensive ukrainienne.
Il dégage, pour autant, des tendances fortes dans la perception des enjeux militaires par les jeunes générations.
A la question : "si la protection de la France nécessitait que le pays s'engage dans la guerre en Ukraine, seriez-vous prêt à vous engager pour défendre votre pays ?", 51% des interrogés ont répondu "oui", dont 17% "oui tout à fait" et 34 "oui peut-être". Près d'un quart des garçons (24%) ont répondu "oui tout à fait", contre 12% pour les filles.
Sans évoquer de pays particulier, 57% des jeunes interrogés se déclaraient prêts à s'enrôler sous les drapeaux "en cas de guerre".
"Il y a un regain de patriotisme qui répond à un besoin de sens, d'engagement, de se sentir utile", a expliqué à l'AFP la chercheuse. "Le sentiment que le conflit entre l'Ukraine et la Russie, aux portes de l'Union européenne, représente un péril tangible est bien présent".
Près d'un tiers des jeunes Français (31%) se sont déclarés favorables à un déploiement de troupes françaises en Ukraine (contre 17% des 50 ans et plus).
L'éventualité d'un conflit nucléaire, brandie par la Russie, est très largement redoutée (69%). L'utilisation de l'arme nucléaire "contre un pays en cas de conflit majeur" recueille même 49% d'avis favorables, qui la jugent soit "acceptable dans certains cas", soit "tout à fait acceptable".
Donner du sens
Plusieurs sondages avaient déjà montré une évolution positive du rapport des jeunes à l'institution militaire, notamment depuis les attentats jihadistes de 2015 en France. Mais cette étude approfondit les représentations de la guerre, l'influence des jeux vidéos et la volonté d'engagement des jeunes.
Le réchauffement climatique est leur première préoccupation, mais nombreux sont ceux (77 %) qui y voient un risque de guerre supplémentaire.
Une large majorité des sondés (62%) considère que "ce serait une bonne chose d'instaurer à nouveau un service militaire obligatoire", supprimé en 1997 et remis partiellement en place par plusieurs pays européens comme la Suède.
Par ailleurs, 56% des jeunes indiquent pouvoir "éventuellement envisager une carrière dans les armées", une bonne nouvelle pour une institution qui a connu en 2023 un déficit entre les départs et les recrues de quelque 3.000 effectifs.
Le service national universel (SNU) connaît une "certaine attractivité" pour un jeune sur deux (51%). Lancé en 2019 sur la base du volontariat, avec l'objectif de devenir obligatoire pour toute une classe d'âge, il comporte un "séjour de cohésion" et une "mission d'intérêt général".
"Le lien armée-nation demeure fort", selon l'étude. Chaque année, 90.000 jeunes se présentent aux tests de recrutement des armées et un quart est accepté.
Selon Mme Muxel toutefois, "les jeunes femmes sont toujours plus en retrait de tout intérêt et de tout engagement militaire, et a fortiori dans la guerre".