Les pêcheurs de la commune de Paea ont assisté samedi matin à une réunion organisée par la mairie et le Criobe sur le thème du rahui. Ils étaient en effet venus nombreux pour écouter le compte-rendu de l'étude sur le recensement des espèces marines effectuée sur le littoral de la commune, sous la direction du directeur de recherche au CRNS, Tamatoa Bambridge.
Cette étude, tel que l'explique le biologiste marin, Camille Gaches, qui a participé au suivi et au comptage des poissons à Paea, a permis de démontrer que c'est au sud de la commune que l'on trouve le plus de poissons : "Globalement, il n'y a pas de gros écarts entre les différents sites sur lesquels nous avons travaillé à Paea. Il ressort que nous avons des biomasses -nombre de grammes de poissons que l'on retrouve au mètre carré- plus importantes au sud de la commune. Il faut cependant être prudent sur ces premiers comptages, car il y a plein de variantes liées à la lune ou à la houle. Il faut donc continuer de travailler sur ces sites."
Repeuplement
Lors des débats, certains d'entre eux ont effectivement émis des avis discordants. Les pêcheurs favorables au projet ont invoqué la nécessité de préserver la biodiversité pour les générations futures de pêcheurs. Les récalcitrants ont quant à eux rappelé que la pêche était, pour beaucoup, leur seul revenu. Face à ces oppositions, l'un des conseillers municipaux de la commune dirigée par Tony Géros, Allen Salmon, a affirmé que tous les avis seraient pris en compte : "Depuis sept mois que nous avons pris le pouvoir à Paea, notre façon de diriger est de nous tourner vers la population et de recueillir son avis avant de prendre une décision. Nous tiendrons compte de l'opinion de tous nos administrés. Mais je rappelle qu'un rahui n'est pas une interdiction sur toute la commune mais une interdiction tournante. Les gens doivent comprendre que le but est la protection de l'environnement." Interrogé sur le calendrier de ce projet, Allen Salmon explique que les doléances des pêcheurs seront transmises au tavana. Il affirme que le projet pourrait être mis en place cette année car il s'agit d'une "urgence".
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"Nous sommes contre ce projet. Nous ne vivons que de ça. Nous pêchons tous les jours et on ne peut donc pas accepter le rahui. Le fait d'avoir moins de travail nous fait peur. Ceux qui sont pour ne pêchent qu'une à deux fois par semaine. Nous, nous en vivons et nous ne pouvons pas nous arrêter. Ce projet nous mettrait au chômage technique et l'on ne veut pas mourir de faim."