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Le président du SPHPF dénonce l'effondrement de la santé publique


Le président du SPHPF dénonce l'effondrement de la santé publique
"Pendant que nos hommes politiques se complaisent dans le « parau parau », les services de la santé publique se meurent, vidés de leurs médecins et de leurs infirmières" s'alarme dans un communiqué le président du Syndicat des Praticiens Hospitaliers de Polynésie Française, le Dr Gilles Soubiran. Il explique que le "découragement" gagne la communauté médicale, face à la situation de plus en plus critique des effectifs dans les hôpitaux. Voici son cri d'alarme :

"Aujourd’hui, la situation des Îles Sous Le Vent est extrêmement préoccupante : l’hôpital d’Uturoa n’a plus de service de pédiatrie, faute de personnel et, surtout, faute de pédiatre, lequel, parti, n’a pas été remplacé. Au bloc opératoire, les chirurgiens ont été sommés de remplacer eux-mêmes les infirmières aide-opératoires. En service de médecine, le médecin doit poser les perfusions de chimiothérapie et les surveiller au lieu de se consacrer à ses consultations. Et le directeur veut licencier le président de la commission médicale d’établissement, un médecin élu par ses pairs, simplement parce qu’il ose s’opposer à ces dysfonctionnements…
Il ne faut pas croire que le mal se limite à l’hôpital des Îles Sous Le Vent. Il touche tous les hôpitaux de la santé publique (Moorea, Taravao, Nuku Hiva) et même l’hôpital du Taaone, hôpital de dernier recours pour toute la Polynésie, où les médecins s’en vont les uns après les autres. Un collègue polynésien, revenu au Pays avec un diplôme de médecin spécialiste rare et recherché, va partir lui aussi car la Polynésie ne peut plus offrir à ses propres enfants une situation convenable.
Des solutions ont pourtant été trouvées et, en 2009, des accords ont été signés… en 2010 nous avons resigné les mêmes accords… en 2011 on nous a encore promis d’appliquer une correction statutaire qui pouvait retenir quelques médecins. Mais , dans les faits et les actes, rien ! Que du chalala ! Et l’effondrement du système de santé se poursuit…
Que dire, quand certains responsables politiques, par leurs déclarations fracassantes et leur inaction, accélèrent l’exode des infirmières et des médecins et entretiennent l’effondrement du système de santé, alors qu’eux-mêmes parviennent à se soigner à l’étranger, grâce à leur fortune personnelle et à la complaisance de la CPS ?
Les praticiens hospitaliers de la Polynésie française dénoncent l’incommensurable inadéquation des paroles et des actes de nos gouvernants par rapport à la situation réelle des services de santé. Ils remercient les médias de faire connaître à tous les polynésiens le découragement qui se répand au sein de la communauté médicale."

Rédigé par F K le Lundi 30 Mai 2011 à 06:32 | Lu 1211 fois