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Le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie plaide pour une "calédonisation" des hauts fonctionnaires


Le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie plaide pour une "calédonisation" des hauts fonctionnaires
PARIS, 19 avr 2013 (AFP) - Le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja, a plaidé vendredi pour que les jeunes Calédoniens puissent accéder à la haute fonction publique dans les administrations régaliennes sur leur territoire, dans l'esprit de l'émancipation inscrite dans les accords de Nouméa.

"Lorsque l'on parle d'autonomie, il faut aussi se donner les moyens. C'est pour cela que je parle de +calédonisation+ des postes à responsabilités dans les administrations régaliennes", a déclaré à l'AFP M. Poadja (Calédonie Ensemble, droite non indépendantiste).

"C'est en réalité l'application des accords de Nouméa", a-t-il souligné. Ces accords, signés en 1998, tracent la voie pour la recherche d'un "destin commun" entre les différentes communautés vivant en Nouvelle-Calédonie et un processus de décolonisation avec une série de transferts de compétences.

"Transfert ou pas, in fine, des compétences régaliennes, je veux que les jeunes puissent accéder à cette haute fonction publique", a insisté M. Poadja, qui a été élu à la présidence du Congrès en août dernier, pour un mandat d'un an, au détriment du président indépendantiste sortant Roch Wamytan (FLNKS).

M. Poadja a cité des postes dans la magistrature, la police, la gendarmerie et au Trésor Public, ou encore des postes dans le domaine de la santé. "On ne construit pas un pays sans prendre de responsabilités", a-t-il estimé.

En déplacement à Paris, M. Poadja a été reçu par les principaux ministères régaliens (Justice, Intérieur, etc.), ainsi que par la direction de l'Ecole nationale de la magistrature afin d'évoquer les modalités d'accès aux concours pour les jeunes Calédoniens, compte tenu de l'éloignement de leur territoire de la métropole. Ou de mettre en place plus de passerelles entre les institutions sur place et les étudiants pour repérer les talents. "Il y a une vraie volonté de nous accompagner", s'est-il réjoui.

A ce titre, la mise en place jeudi d'une structure interministérielle d'accompagnement des transferts de compétences a été saluée. Car la Nouvelle-Calédonie, avec une administration dimensionnée pour ses 250.000 habitants, peine à s'emparer de ces nouvelles prérogatives.

L'exemple du droit des assurances est le plus emblématique: laissé en jachère faute de veille juridique et d'adaptations, ce droit est obsolète et de nombreux Calédoniens, notamment des entreprises, préfèrent aller s'assurer en Australie.

Rédigé par () le Vendredi 19 Avril 2013 à 06:41 | Lu 881 fois