Paris, France | AFP | vendredi 01/12/2017 - Un premier album solo, accompagné d'une nouvelle polémique: Bertrand Cantat, au moment où sort son disque "Amor Fati", fait l'objet de nouvelles accusations de violences rapportées par Le Point, contestées par le chanteur et ses anciens partenaires de Noir Désir.
L'ex-leader de Noir Désir va porter plainte pour "diffamation ou injure" contre Le Point, a annoncé vendredi à l'AFP l'avocat du chanteur, Me Antonin Lévy. Selon son communiqué, les quatre "membres du groupe démentent les informations parues dans le journal Le Point".
Dans son édition de jeudi, Le Point pointait l'existence d'une "omerta" autour du comportement de l'artiste de 53 ans, violent selon eux avant et après le drame de Vilnius en 2003, quand l'actrice Marie Trintignant avait succombé à ses coups après une violente dispute. Cantat avait été condamné à huit ans de prison. Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Son contrôle judiciaire a pris fin en 2011.
Le témoignage anonyme d'un "membre de Noir Désir" sur lequel s'appuie Le Point assure que la femme de Bertrand Cantat, Kristina Rady, qui s'est suicidée en janvier 2010, a menti au moment du procès, demandant aux membres du groupe de cacher ce qu'ils savaient, pour que les enfants du couple ne découvrent pas "que leur père était un homme violent".
"Nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise", affirme cette source anonyme dans l'hebdomadaire.
Les deux premiers à avoir contesté l'article ont été le batteur du groupe Denis Barthe et le bassiste Jean-Paul Roy dans une vidéo postée sur Facebook vendredi après-midi.
Le guitariste Serge Teyssot-Gay, qui refuse de parler publiquement de son ancienne formation, "a, à son tour, réfuté être à l'origine des +révélations+", dans un SMS transmis par la maison de disque du groupe à l'avocat de Bertrand Cantat, selon le communiqué de Me Lévy.
"Aucun des membres de Noir Désir ne donne crédit à cette prétendue enquête. Les propos prêtés à un +membre de Noir Désir+ par Le Point sont donc faux", assure l'avocat du chanteur. "Dans ces conditions, Bertrand Cantat n'a d'autre choix que de déposer plainte contre Le Point pour cet article mensonger", conclut l'avocat.
Une plainte pour "diffamation ou injure" qui sera déposée dans les jours qui viennent à Paris, a-t-il précisé à l'AFP.
Le directeur du Point, Etienne Gernelle, interrogé par l'AFP, a affirmé maintenir "l'intégralité de l'enquête, chaque mot, chaque lettre".
Pour Bertrand Cantat, dont chaque réapparition artistique ou médiatique s'accompagne de réactions véhémentes depuis Vilnius, cette polémique succède à celle provoquée récemment par la Une que lui avait consacrée les Inrocks. Ce qui avait irrité de nombreuses personnalités, dont Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Cette interview aura été la seule promotion de l'album "Amor Fati" sorti vendredi. Il s'agit du premier album solo de l'ex-chanteur de Noir Désir qui avait fait son retour à la musique en 2013 avec un autre groupe, Détroit.
Le recueil de 11 chansons surprend, impressionne même par son approche musicale, ouvrant une brèche expérimentale, synthétique, pop voire jazzy. Mais certaines paroles suscitent aussi la gêne, voire un malaise.
S'agissant de Bertrand Cantat, chaque mot pèse désormais inévitablement. Pour beaucoup, il est difficile d'accepter que le chanteur engagé continue de crier aux injustices. Mais il appelle la rue à résister face aux puissants ("Aujourd'hui") et fustige l'Angleterre du Brexit.
Cantat peut-il aussi encore chanter l'amour? Il le fait joliment et avec spleen sur "Antracithéor", mais avec un refrain éprouvant sur "Les pluies diluviennes": "Mais toi pour t'aimer fallait être dingue / A s'en faire sauter la carlingue".
Mais la chanson qui pourrait déranger est "Chuis con", où l'on croit entendre un adolescent geindre dans un refrain rageur : "Convoité! Contesté! Confronté! Convoqué! Congédié! Condamné! "
Il est bien plus inspiré sur la chanson titre : "Amor Fati", formule empruntée au philosophe Nietzsche et qui signifie "accepter son destin".
L'ex-leader de Noir Désir va porter plainte pour "diffamation ou injure" contre Le Point, a annoncé vendredi à l'AFP l'avocat du chanteur, Me Antonin Lévy. Selon son communiqué, les quatre "membres du groupe démentent les informations parues dans le journal Le Point".
Dans son édition de jeudi, Le Point pointait l'existence d'une "omerta" autour du comportement de l'artiste de 53 ans, violent selon eux avant et après le drame de Vilnius en 2003, quand l'actrice Marie Trintignant avait succombé à ses coups après une violente dispute. Cantat avait été condamné à huit ans de prison. Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Son contrôle judiciaire a pris fin en 2011.
Le témoignage anonyme d'un "membre de Noir Désir" sur lequel s'appuie Le Point assure que la femme de Bertrand Cantat, Kristina Rady, qui s'est suicidée en janvier 2010, a menti au moment du procès, demandant aux membres du groupe de cacher ce qu'ils savaient, pour que les enfants du couple ne découvrent pas "que leur père était un homme violent".
- "Sous son emprise" -
"Nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise", affirme cette source anonyme dans l'hebdomadaire.
Les deux premiers à avoir contesté l'article ont été le batteur du groupe Denis Barthe et le bassiste Jean-Paul Roy dans une vidéo postée sur Facebook vendredi après-midi.
Le guitariste Serge Teyssot-Gay, qui refuse de parler publiquement de son ancienne formation, "a, à son tour, réfuté être à l'origine des +révélations+", dans un SMS transmis par la maison de disque du groupe à l'avocat de Bertrand Cantat, selon le communiqué de Me Lévy.
"Aucun des membres de Noir Désir ne donne crédit à cette prétendue enquête. Les propos prêtés à un +membre de Noir Désir+ par Le Point sont donc faux", assure l'avocat du chanteur. "Dans ces conditions, Bertrand Cantat n'a d'autre choix que de déposer plainte contre Le Point pour cet article mensonger", conclut l'avocat.
Une plainte pour "diffamation ou injure" qui sera déposée dans les jours qui viennent à Paris, a-t-il précisé à l'AFP.
Le directeur du Point, Etienne Gernelle, interrogé par l'AFP, a affirmé maintenir "l'intégralité de l'enquête, chaque mot, chaque lettre".
- Le poids des mots -
Pour Bertrand Cantat, dont chaque réapparition artistique ou médiatique s'accompagne de réactions véhémentes depuis Vilnius, cette polémique succède à celle provoquée récemment par la Une que lui avait consacrée les Inrocks. Ce qui avait irrité de nombreuses personnalités, dont Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Cette interview aura été la seule promotion de l'album "Amor Fati" sorti vendredi. Il s'agit du premier album solo de l'ex-chanteur de Noir Désir qui avait fait son retour à la musique en 2013 avec un autre groupe, Détroit.
Le recueil de 11 chansons surprend, impressionne même par son approche musicale, ouvrant une brèche expérimentale, synthétique, pop voire jazzy. Mais certaines paroles suscitent aussi la gêne, voire un malaise.
S'agissant de Bertrand Cantat, chaque mot pèse désormais inévitablement. Pour beaucoup, il est difficile d'accepter que le chanteur engagé continue de crier aux injustices. Mais il appelle la rue à résister face aux puissants ("Aujourd'hui") et fustige l'Angleterre du Brexit.
Cantat peut-il aussi encore chanter l'amour? Il le fait joliment et avec spleen sur "Antracithéor", mais avec un refrain éprouvant sur "Les pluies diluviennes": "Mais toi pour t'aimer fallait être dingue / A s'en faire sauter la carlingue".
Mais la chanson qui pourrait déranger est "Chuis con", où l'on croit entendre un adolescent geindre dans un refrain rageur : "Convoité! Contesté! Confronté! Convoqué! Congédié! Condamné! "
Il est bien plus inspiré sur la chanson titre : "Amor Fati", formule empruntée au philosophe Nietzsche et qui signifie "accepter son destin".