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Le poids de la bombe sur l’assurance maladie


PAPEETE, 4 juin 2015 - La Caisse de prévoyance sociale (CPS) estime que 7 990 patients ont été traités depuis 1992 pour des maladies potentiellement radio-induites. Cela aurait déjà occasionné un coût de prise en charge de 54,6 milliards Fcfp à la CPS et ce chiffre pourrait atteindre 80 milliards Fcfp en 2018.

Les données de cette étude de la Caisse d’assurance maladie polynésienne ont été rappelées par la représentante d’opposition souverainiste Eliane Tevahitua (UPLD), lors de la séance des questions au gouvernement, jeudi matin.

Par un décret de 2012, Paris reconnait 21 maladies comme radio-induites. Dans le groupe 1 (cancers du sein, de la thyroïde, du colon, de la peau, leucémies et myélodysplasies...) la CPS a eu à prendre en charge 4 724 malades polynésiens, dont 2 180 femmes atteintes d’un cancer du sein depuis 1992. Le surcoût imputé à la caisse d’assurance maladie s’élève à 33,5 milliards. Dans le groupe 2, la Caisse compte 2 384 personnes affectées par des cancers de l’estomac, du foie, de l’œsophage, du rein, du cerveau… dont la prise en charge aurait généré un surcoût de 17 milliards depuis le début des années 90.

Le groupe 3 compte deux types de cancers rares, le myélome multiple et certains lymphomes non hodgkiniens. Ces affections ont pourtant concerné 381 malades en Polynésie, en 25 ans, pour un coût cumulé de près de 4 milliards.

Le centre d'expérimentation du Pacifique a procédé à 41 tirs atmosphériques, sur les atolls de Moruroa et Fangataufa, de 1966 à 1974, avant de réaliser 155 tirs souterrains jusqu'en 1996.

Une estimation du ministère de la Défense reconnait notamment que, lors des campagnes de tirs atmosphériques, Tahiti a été exposée à 39 reprises à des retombées radioactives, Tureia 37 fois, l'archipel des Gambier 31 fois, l'île de Raivavae aux Australes 14 fois, l'île de Hiva Oa aux Marquises 26 fois et Bora Bora 17 fois.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 4 Juin 2015 à 16:14 | Lu 2319 fois