Tahiti Infos

Le parti animaliste veut interpeller


A gauche Laurence Piercy et Carole Couturier
A gauche Laurence Piercy et Carole Couturier
Tahiti le 11 mars 2023 - Le parti animaliste au fenua a réuni une soixantaine sympathisants devant la présidence samedi à 13 heures. L’objectif était d’interpeller le monde politique en vue des territoriales et de porter leurs revendications. Créations de refuges, mesures répressives, protections juridiques des animaux, l’antenne polynésienne du parti devrait se remobiliser d’ici deux à trois semaines.

Le parti animaliste au fenua s’est mobilisé devant la présidence samedi 13 heures. Une soixantaine de sympathisants au parti politique étaient présents pour soutenir la cause animale. Certains membres sont même venus de Moorea. Le parti a été fondé il y a six ans au niveau national, et en 2020 Laurence Piercy a lancé l’antenne polynésienne, qui compte maintenant plus de 1 200 adhérents sur Facebook. Le parti animaliste ne se présentant pas aux prochaines territoriales, il espère être entendu par l’ensemble des acteurs politique du fenua pour porter les revendications du droit animal.
Peu après les dernières législatives, le gouvernement polynésien avait confié la charge de la Condition animale au ministère des Solidarités et du Travail de Virginie Bruant. “Depuis qu’il y a eu la mise en place du ministère, il y a eu des campagnes de stérilisations qui ont été proposées aux familles. Il y a eu un vrai travail de sensibilisation de la population sur le droit animal. Aujourd’hui, on veut aller plus loin. Tant qu’il n'y avait pas de mouvement politique, c’étaient des promesses préélectorales. Maintenant, il faut interpeller en vue des territoriales. L’animal se fiche de l’indépendance ou de l’autonomie. Tout ce qu’il veut, c’est qu’on le respecte”, s’impatiente Laurence Piercy.

Mesures “répressives”

La créatrice du parti animaliste au fenua déplore que bien souvent, les plaintes pour maltraitance animale soient mises de côté par le tribunal et les forces de l’ordre. “Au niveau pénal, il faut qu’il y ait des prises de plainte et non des mains courantes. Il faut qu’on arrête de dire qu’on n'a pas le temps de traiter les dossiers, et débloquer plus de moyens au niveau pénal. On a fait de la sensibilisation, de l’éducation. À un moment si les familles ne veulent pas stériliser leur chien en profitant des aides mis en place par le gouvernement, il faut les obliger avec des mesures répressives. Cela peut se faire sous forme d’amendes”, soutient Laurence Piercy. Selon elle, du fait de son statut “le Pays a la capacité législative de prendre des mesures pour la protection du droit animal”.

Carole Couturier, présidente de l’ARPAP (alliance pour le respect et la protection des animaux en Polynésie) accompagne des particuliers dans leur démarche juridique pour déposer plainte pour maltraitance animale. “Bien trop souvent les gens qui veulent porter plainte sont dissuadés. On a très peu de plaintes en Polynésie alors qu’il y a beaucoup d’actes. Ce qui fait que sur la prise de conscience des pouvoirs publics, ça a aussi un effet”, constate-t-elle.

“Pas de refuge en Polynésie”

En Polynésie, il n’existe qu’un seul refuge animal tenu par l’association Animara à Bora Bora. Trois à quatre boxes permettent de loger une vingtaine d’animaux. “On demande la création de plus de refuges en Polynésie. Ils seraient chapeautés par des associations et pas par des fourrières, que je considère comme des mouroirs”, s’insurge Laurence Piercy. “Il y a quelques fourrières sur le territoire, mais qui ne sont pas des lieux d’accueil, mais de détention. Au bout de huit jours ouvrés, si le propriétaire de l’animal n’est pas retrouvé, son chien sera euthanasié. L’ARPAP a un projet de création de refuge, le Pays fait la sourde oreille malgré le travail qui est fait par la ministre Virginie Bruant. Le Pays ne se rend pas compte de l’ampleur du problème”, termine Carole Couturier. N’ayant pas été reçu à la présidence aujourd’hui, Laurence Piercy devrait lancer une journée de mobilisation similaire dans les deux à trois semaines à venir.

Rédigé par Guillaume Marchal le Samedi 11 Mars 2023 à 17:34 | Lu 1386 fois