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Le navigateur solitaire Alain Delord secouru dans l'océan Austral


photo meretmarine
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SYDNEY, 21 jan 2013 (AFP) - Un navigateur solitaire français, le Morbihanais Alain Delord, réfugié pendant trois jours sur un radeau de survie à des centaines de kilomètres au large de la Tasmanie après des avaries subies par son voilier dans une mer démontée, a été secouru dimanche soir, ont annoncé les autorités australiennes.

"Je suis très heureuse de confirmer que le navigateur solitaire qui se trouvait depuis trois jours dans un radeau de survie dans l'océan Austral a été secouru par le navire de croisière Orion", a annoncé une porte-parole de l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA).

Alain Delord, 64 ans, devait être emmené à Hobart, en Tasmanie. Selon l'AMSA, le marin aguerri a été examiné par un médecin mais il n'est "pas blessé". "Les premières indications sont qu'il est en bonne santé".

Selon le capitaine de l'Orion Mike Taylor interviewé lundi par la radio australienne ABC, les passagers du navire qui avaient embarqué pour une croisière haut de gamme vers l'île de Macquarie, ont dans un premier temps été "très déçus" de devoir se dérouter.

"Mais il y a eu des acclamations de joie lorsque nous l'avons hissé (Delord) à bord du bateau", a ajouté Mike Taylor.

Au onzième jour de sa croisière dans l'Antarctique, l'Orion a été le seul navire dans une zone de 100 milles autour du naufragé à répondre à l'appel de l'AMSA.

Mike Taylor a indiqué que son navire était à environ 680 milles au sud de la position d'Alain Delord lorsqu'il a été contacté par le Centre de Coordination de sauvetage australien (RCC).

"Il nous a fallu 53 heures pour nous rendre à l'endroit où il se trouvait", a-t-il ajouté.

Toujours selon Mike Taylor, la mer était parcourue d'immenses creux et balayée de vents très forts qui rendaient les conditions de sauvetage extrêmes. Sans l'aide de la RCC et de son système de détection aérienne, Orion n'aurait jamais retrouvé le naufragé, a-t-il dit.

"C'était incroyable comme il était difficile de l'apercevoir", a poursuivi le capitaine de l'Orion décrivant comment le radeau de survie orange apparaissait en haut d'une vague puis disparaissait à nouveau.

Mike Taylor a affirmé en outre que Delord était en meilleure forme que prévu pour la circonstance et qu'il pouvait se tenir debout.

Le manager du restaurant du bateau Ian Vella, a déclaré de son côté que le naufragé était "affamé et qu'on allait lui donner à manger et un verre de vin pour son dîner".

Alain Delord avait dû se résoudre vendredi à quitter "Tchouk Tchouk Nougât", un voilier de 10,5 mètres taillé pour la navigation en solitaire, après la perte de son mât et d'importants dommages sur la coque à environ 500 milles nautiques (900 kilomètres) au sud-sud-ouest de la Tasmanie.

Selon le site Voilesetvoiliers.com, le bateau a coulé dans des eaux agitées entre océan Indien et océan Austral, avec des vents de 30 à 40 noeuds (55-75 km/h) et des creux de sept mètres, au terme de plus de 80 jours de mer.

C'est un collègue du naufragé qui a prévenu les secours australiens, lesquels ont ensuite pu entrer en contact avec Alain Delord, notamment grâce au concours d'interprètes francophones embarqués dans des avions qui ont survolé le zone de l'accident.

Le sexagénaire avait pu récupérer des vivres larguées samedi: eau potable, nourriture, équipement de communication et combinaison de survie.

Selon sa page Facebook, Alain Delord est parti du port du Crouesty (ouest de la France) le 27 octobre, quinze jours avant le départ du Vendée Globe, course au tour du monde en solitaire et sans escale, dont il avait pris la même route.

Alain Delord vit à Arzon, près de Vannes dont il est originaire, dans le Morbihan (ouest).

Après avoir créé sa propre entreprise de location de voiliers au Crouesty dans les années 1970, il était devenu en 1989 skipper professionnel sur des "Swan", des voiliers de prestiges. Il a 12 transats au compteur, dont trois éditions de la Solitaire du Figaro.

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Rédigé par Par Amy COOPES le Dimanche 20 Janvier 2013 à 17:24 | Lu 1061 fois