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Le mystère reste entier sur la disparition de l'étudiante japonaise à Besançon


Besançon, France | AFP | jeudi 30/11/2017 - Un an après sa disparition à Besançon, le mystère reste entier sur le sort de la jeune japonaise Narumi Kurosaki, 21 ans, car si les enquêteurs sont convaincus de sa mort, ils n'ont toujours pas retrouvé son corps et cette incertitude est douloureuse pour sa famille.

Nous n'avons "aucun espoir de la retrouver vivante" : la procureure de Besançon Edwige Roux-Morizot et le commandant Régis Millet, patron de la police judiciaire bisontine, ont été catégorique jeudi au cours d'une conférence de presse.
Les enquêteurs travaillent sur un homicide et recherchent un corps. Ils doivent le trouver pour permettre aux parents de la jeune fille de "faire leur deuil" et surtout poursuivre le meurtrier.
Le suspect est son ancien petit ami, un jeune Chilien, Nicolas Zepeda Contreras, 26 ans, rentré dans son pays. Le soir de sa disparition, le 4 décembre 2016, Narumi avait dîné avec lui et tous deux étaient ensuite retournés dans la résidence universitaire où elle logeait. 
Nicolas Zepeda Contreras est ressorti seul, plus tard dans la nuit, filmé par la vidéosurveillance. Entendu par la justice chilienne, il a déclaré avoir eu des rapports intimes avec la jeune fille, durant lesquels elle s'est montrée "très réceptive et impliquée", a-t-il soutenu, pour expliquer les cris entendus ce soir-là par plusieurs personnes. 
Dernier à l'avoir vue vivante, le jeune homme soutient qu'elle est partie. Sans argent, sans vêtements, sans papiers : difficile à croire, soulignent les enquêteurs. 
Dans sa chambre, "restée en l'état, avec ses affaires et mise sous scellés", a précisé Régis Millet, il manque une couverture et une valise qui aurait pu servir à transporter le corps de Narumi.
 

- Trouver le corps -

 
 
Les enquêteurs savent où, quand et par qui Narumi a été tuée. Mais il manque le corps.
"Les recherches vont reprendre sur un secteur qui n'avait pas été jusqu'à présent exploité, mais qui a récemment été identifié", a annoncé la procureure.
Cette zone "où l'auteur présumé des faits serait resté positionné un temps suffisant pour permettre de se débarrasser d'un corps" est située sur les communes limitrophes de Choisey-Crissey et Gevry, au sud de Dole (Jura). Elle a pu être délimitée grâce au bornage du téléphone portable du suspect, a précisé la magistrate.
D'importants moyens seront à nouveau déployés pour cette opération. 
Des recherches ont déjà été engagées à plusieurs reprises dans un secteur un peu plus large, près de Dole, mobilisant à chaque fois 150 policiers, assistés par un hélicoptère, des chiens spécialisés dans la recherche de restes humains et des hommes équipés d'un sonar,  a indiqué le commandant Millet.
"Nous sommes sur une zone de campagne et de moyenne montagne, où les recherches ne sont pas faciles, avec des bois, beaucoup de trous d'eau, de cavités", a-t-il expliqué. "On recherche une trace de Narumi. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne retrouvera pas un corps en bon état", a-t-il expliqué.
"On ne pense pas que le corps ait été calciné, mais on n'en est pas certains", a-t-il ajouté. "On peut retrouver des restes de corps, des os, et grâce aux os, on aura l'ADN", a insisté Edwige Roux-Morizot.
"Tant que nous n'avons pas retrouvé le corps, c'est très difficile pour la famille, qui peut encore croire qu'elle a été enlevée et est séquestrée", a-t-elle souligné.
Nicolas Zepeda Contreras reste libre. La Cour suprême du Chili a refusé en février de le placer en détention provisoire et lui a seulement interdit de quitter le territoire pendant deux mois.
"Beaucoup de temps a été perdu", a déploré Régis Millet. La disparition de Narumi, qui étudiait le français à Besançon, a en effet été signalée quinze jours après sa dernière soirée avec son ancien petit ami. 
Or, "dans une affaire criminelle, les 48 premières heures sont essentielles", a rappelé le policier. "Quand on arrive après 15 jours, c'est plus compliqué. Ça a permis au mis en cause de nous échapper".

le Jeudi 30 Novembre 2017 à 06:07 | Lu 701 fois