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Le mont Te Mehani placé sous surveillance, à Raiatea


De 1995 à 2005, l'association Tuihana avait pu constater une diminution inquiétante du nombre de tiare’apetahi (apetahia raiateensis) sur le mont Te Mehani, passée de 2.946 spécimens à 260 en l'espace de 10 ans.
De 1995 à 2005, l'association Tuihana avait pu constater une diminution inquiétante du nombre de tiare’apetahi (apetahia raiateensis) sur le mont Te Mehani, passée de 2.946 spécimens à 260 en l'espace de 10 ans.
PAPEETE, mardi 29 janvier 2013 – Sur l’île de Raiatea, une catastrophe écologique est à l’œuvre sur le mont Te Mehani, en dépit du classement des 87 hectares du plateau Temehani ‘ute’ute en « zone d’habitat sensible réglementée » dès 2005 puis « espace naturel protégé » en 2010.

Le ministère de l’Environnement a annoncé mardi l’installation prochaine d’un système de photo-surveillance pour protéger les rares accès à ce site naturel. Les appels d’offre sont en cours. Les dispositifs seront en place courant mars.

Deux-cent seize espèces végétales ont été inventoriées sur le plateau, parmi lesquelles 182 plantes indigènes et 26 endémiques au Te Mehani dont la célèbre tiare’apetahi (apetahia raiateensis). De 1995 à 2005, l'association Tuihana avait pu constater une diminution inquiétante du nombre de plants de cette fleur emblématique, passée de 2.946 spécimens à 260 en l'espace de 10 ans.

Le plateau de Te Mehani accueille également l’un des plus importants sites de nichage de Pétrels, une espèce d’oiseau marin dont une variété est typique de Polynésie, le Noha. L’espèce est protégée, considérée quasi-menacée par l’Union internationale de la conservation de la nature.

Autant de raisons qui justifient la mobilisation de plusieurs associations, pour la préservation de ce site naturel, sous la houlette de la direction de l’Environnement et du service du développement durable : l’association Manu, société d’ornithologie de Polynésie française ; Tuihana, pour la lutte contre les espèces envahissantes.

"On travaille pour améliorer les choses, concrètement, sur le terrain, explique, Philippe Raust, le président de la société d’ornithologie de Polynésie française. "Mais rien ne peut se faire efficacement sans la population".

En raison d’une méconnaissance de la grande fragilité de l’écosystème du plateau de Te Mehani, on trouve encore des individus pour aller fouler le plateau sans guide et hors les sentiers balisés.

Pour eux, menace Jacky Bryant, ministre le l’Environnement, "Nous allons installer des caméras de manière à ce que tout acte contrevenant soit directement transféré au procureur de la République, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à une amende un million Fcfp assortie d'une peine de prison".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 29 Janvier 2013 à 14:40 | Lu 2389 fois