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Le meurtrier présumé de la petite Chloé en 2015 à Calais s'est pendu en prison


Lille, France | AFP | mardi 16/05/2017 - Le meurtrier présumé de Chloé, neuf ans, enlevée, violée et tuée à Calais en avril 2015, s'est pendu lundi soir dans sa cellule, privant la famille de la victime d'un procès qui était très attendu au vu de la vive émotion suscitée par cette affaire.
Zbigniew Huminski, un ressortissant polonais détenu à l'isolement à la prison de Sequedin (Nord), a été découvert pendu dans sa cellule lors d'une ronde vers 19H30, a affirmé à l'AFP Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires, confirmant une information de La Voix du Nord.
Son procès, pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort sur mineur de 15 ans, devait se tenir du 11 au 15 septembre devant la cour d'assises de Saint-Omer.
Depuis avril 2016, au moins quatre détenus se sont suicidés à la prison de Sequedin. 
"Cela fait plusieurs mois que mon client m'écrit pour se plaindre de douleurs, de maux de ventre de plus en plus insupportables, il avait subi une perte de poids très importante, certains jours, il ne pouvait plus marcher", a réagi l'avocat du tueur présumé, Me Antoine Deguines.
Le 15 avril 2015, la petite fille avait été enlevée près de chez elle à Calais, et violée puis tuée dans un bois proche. Elle avait été retrouvée morte étranglée quelques heures après son enlèvement. 
Huminski, 38 ans à l'époque, avait été interpellé aux abords de la scène de crime et était passé aux aveux en début de garde à vue, évoquant une "impulsion". Il avait raconté aux enquêteurs s'être arrêté à Calais le jour-même des faits, sur la route de l'Angleterre, et avoir enlevé Chloé, après qu'elle l'eut arrosé avec un pistolet à eau.
"C'est la consternation. Il va manquer à la famille de le regarder les yeux dans les yeux, un face à face toujours essentiel. Elle avait aussi l'espoir d'entendre des explications, même si, en l'occurrence, ce geste était irrationnel. Enfin, ce n'est pas la même chose de savoir que c'est lui, et de le voir condamné, c'est important symboliquement et concrètement", a regretté auprès de l'AFP l'avocat de la famille, Thibault de Montbrial. 
"On nous avait dit qu'il était surveillé en cellule donc je ne comprends pas qu'il ait réussi à se suicider" a également déploré la mère de Chloé, Isabelle Hyart, dans La Voix du Nord. 

- "Casier judiciaire chargé" -

 
Cette affaire avait suscité une vive émotion en France, notamment dans le Calaisis où les marches blanches s'étaient multipliées. 
Au début de l'enquête, le passé du Polonais, qui possédait déjà un casier judiciaire chargé, avait été au centre de l'attention, jusqu'à faire naître une polémique dans la classe politique sur d'éventuelles défaillances de la justice, des forces de l'ordre ou des contrôles aux frontières.
Huminski avait déjà été condamné à deux reprises en France: en 2004 à quatre ans de prison et en 2010 à six ans, pour des extorsions avec violence, des vols aggravés et une séquestration ou tentative de séquestration. 
Sorti de prison en mars 2014, il avait été expulsé vers son pays qui le réclamait pour le juger pour des cambriolages commis en 2000. 
En novembre 2014, un tribunal de Varsovie l'avait condamné pour ces faits à un an de prison, peine confirmée en appel le 27 mars. Mais il n'avait pas été immédiatement incarcéré.
La justice polonaise avait exprimé ses regrets après l'"immense tragédie" survenue en France. Mais le tribunal de Varsovie "n'en porte aucunement la responsabilité, car il n'a manqué à aucune procédure" en ne l'incarcérant pas immédiatement, avait déclaré sa porte-parole.
La France n'avait pas fourni d'indications à la Pologne sur d'éventuels problèmes psychiatriques, avait-elle ajouté. 
L'expert Christian Soenen, qui avait rencontré Huminski en 2009 en vue d'un procès, l'avait décrit à l'AFP comme "un psychopathe dangereux, impulsif et imprévisible, avec un manque de regrets et de culpabilité et une forte intolérance à la frustration"

le Mardi 16 Mai 2017 à 04:36 | Lu 492 fois